Aéronautique : encore 50 % des fournisseurs français et allemands à risques
Dans le secteur de l'aéronautique, quel est le niveau de compétitivité des fournisseurs français et allemands? Malgré une maturité en hausse chez les fournisseurs, l'écart se creuse avec les attentes des donneurs d'ordres et 50% sont jugés à risques. C'est ce que révèle l'étude de Kea & Partners.
Je m'abonneLa montée en cadences, l'impact de la concurrence mondiale ou encore la transformation numérique bousculent le secteur de l'aéronautique européen. En 2018, quel est le niveau de compétitivité des fournisseurs aéronautiques français et allemands?
Pour répondre à cette question, Kea & Partners, cabinet de conseil de direction générale, avec son homologue Allemand h&z, ont analysé* 140 fournisseurs représentatifs de l'industrie aéronautique française et allemande afin de déterminer leur capacité à répondre aux attentes des donneurs d'ordres.
Un niveau de réponses aux attentes jugé positif à 65%
Ainsi, en 2018, les fournisseurs répondent en moyenne à 65% aux attentes des donneurs d'ordres (OEM (Original Equipment Manufacturer (OEM)) et Tier-1). Dans le détail, les fournisseurs français et allemands ont des niveaux de maturité très proches, car ils atteignent respectivement 64% et 66% des attentes de leurs clients.
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Le niveau de maturité est jugé en progression (soit +2% par rapport à 2013, date de la dernière étude). Mais si le niveau de maturité des fournisseurs français et allemands est comparable, les allemands sont légèrement plus matures sur les sujets de développement international, et les français sur celui de la diversification de leur portefeuille clients.
Cependant, malgré une maturité en hausse chez les fournisseurs, l'écart se creuse avec les attentes des donneurs d'ordres pour une partie d'entre eux. Ainsi, 50% des entreprises ont actuellement un niveau de maturité qui met à risque leur compétitivité, dans le cadre des remises en concurrence sur les programmes existants, et, à plus long terme sur les nouveaux programmes.
" Le secteur se porte très bien, de plus en parallèle d'une montée en cadence importante, les industriels des deux pays, avec le Gifas et le BDLI, ont engagé des initiatives pour améliorer leur maturité et leur compétitivité, comme par exemple avec les programmes Ambition et Performance Industrielle en France. Nous constatons [...] que la maturité globale des entreprises progresse [...]. Néanmoins, cette étude révèle aussi que les attentes des donneurs d'ordres ont augmenté plus vite et que certains fournisseurs ont du mal à progresser au bon rythme ", commentent François Maisonneuve et Sébastien Maire, Senior Partner et directeur associé chez Kea & Partners en charge de l'étude pour la France.
Des français plus matures sur la diversification du portefeuille clients
Dans le détail, sur la dimension "Accès aux marchés et aux clients", les fournisseurs ont nettement progressé depuis 5 ans (+7 points), mais restent éloignés du niveau d'attente (62%). Les fournisseurs français ont un portefeuille clients plus diversifié que les allemands, ce qui s'explique par le plus grand nombre d'OEMs et de Tier-1 implantés dans le pays, les allemands sont plus matures sur les sujets de développement international.
Sur la dimension "Offre de produits et de services", la maturité des fournisseurs est plus proche des attentes client (75%) mais reste stable depuis 2013. Les fournisseurs français ont gagné en maturité sur le management de la supplychain et l'obtention des certifications réglementaires.
Sur la dimension "Processus supports et compétences" la maturité globale est faible (58%) et ne progresse pas entre 2013 et 2018. Un écart important entre France et Allemagne est perceptible sur la question des ressources humaines : les entreprises allemandes ont plus de facilité que les françaises pour trouver du personnel qualifié.
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