Achats hospitaliers : Les leviers concrets à activer pour améliorer l'efficience

« Notre conviction ? Convaincre qu'il reste des marges de progrès importantes, à condition de continuer à structurer, mutualiser et innover », affirme Walid Ben Brahim, directeur général d'UniHA. Ce faisant, UniHA souhaite repositionner la fonction achat comme un levier stratégique au sein des établissements. Quatre priorités ont été mises en avant pour guider les prochaines actions. Au premier rang desquelle, celle d'améliorer la performance économique : L'objectif premier est de fournir la meilleure qualité au meilleur prix. Cela reste, selon UniHA, le socle de toute politique d'achat efficace. « C'est notre ADN depuis 20 ans : rechercher l'efficience pour mieux répondre aux besoins des établissements », rappelle Walid Ben Brahim. Second volet, UniHa souhaite renforcer la sécurité des approvisionnements. L'enjeu est désormais d'anticiper et de garantir la continuité des soins par des achats sûrs, planifiés et coordonnés.

Accélérer la décarbonation fait également partie de la feuille de route. L'achat représente environ 30 % des dépenses hospitalières mais plus de 50 % de leur empreinte carbone. « L'achat est un puissant levier pour la transition écologique des hôpitaux. Il faut s'en saisir pleinement », insiste Pacale Mocaër, directrice générale du CHU de Limoges. Last but not least, l'essor du numérique et des solutions innovantes bouleverse les pratiques. Dans cette optique, UniHA entend jouer un rôle d'interface entre les besoins des établissements et l'évolution rapide des offres du marché.

Un plan d'action national structuré en trois volets

Lors de cette journée, UniHA a dévoilé un plan articulé autour de trois grands axes pour concrétiser ces ambitions. Premier objectif : mieux valoriser l'achat groupé, en mettant à disposition des hôpitaux une boîte à outils pour suivre leurs gains, comparer leurs pratiques à celles d'autres établissements et mesurer la compétitivité des marchés mutualisés. Walid Ben Brahim illustre: " Achter groupé permet de faire des économies immédiates. Par exemple, un achat via UniHa revient à 250 euros par tranche de 100 000 euros, contre 1000 euros en publication au JO pour un achat isolé". Deuxième axe, soutenir l'organisation interne des fonctions achat. Plus les établissements structurent leur démarche, plus ils gagnent en maturité et en performance. UniHA propose des accompagnements ciblés, seuls ou via des opérateurs spécialisés, pour renforcer les compétences, adopter de nouveaux outils et intégrer des techniques d'achat innovantes. C'est dans cette optique que sera lancé un Club des achats innovants, pensé comme une communauté de pratique virtuelle, rassemblant les établissements les plus avancés pour favoriser le partage d'expériences et diffuser les bonnes pratiques. « Nombreux sont les établissements qui mènent des démarches remarquables. Le Club va permettre de les mettre en réseau, de croiser les expertises et d'enrichir collectivement nos approches », indique Pascale Mocaër.

Enfin, le troisième pilier du plan vise à adapter les établissements aux nouveaux modèles économiques, souvent fondés sur des abonnements, des services numériques ou des approches globales. Ces modèles, encore parfois éloignés des cadres budgétaires publics, nécessitent un accompagnement sur mesure. « Il est essentiel de faire coïncider les nouvelles offres du marché avec les réalités des hôpitaux publics. Sans cela, on risque de manquer des opportunités de transformation », prévient Walid Ben Brahim.

Vers une approche globale de la performance achat

Au-delà des actions techniques, les discussions de cette journée dédiée aux achats hospitaliers ont mis en lumière la nécessité d'une approche intégrée de l'achat, de l'expression du besoin jusqu'à l'exécution du marché. Cet alignement est perçu comme essentiel pour atteindre une performance durable. « Le vrai levier, c'est de traiter ensemble le besoin, le sourcing, l'achat et le suivi. C'est là que l'on crée de la valeur », conclut Pascale Mocaër.