DossierMettre en place une politique voyages efficace
2 - Les tendances pour 2014
Flexibilité, mobilité et sécurité seront les maître-mots de 2014 en matière de déplacements professionnels selon les prévisions de Carlson Wagonlit Travel. Par ailleurs, compression de coûts oblige, il semblerait que l'Hexagone soit redevenue une destination privilégiée du Mice.
Carlson Wagonlit Travel publie les tendances pour les déplacements professionnels pour 2014. Flexibilité, mobilité et sécurité seront les maître-mots de l'année prochaine. Ainsi, pour répondre aux besoins des responsables de voyages d'affaires, les programmes et les offres devront être de plus en plus flexibles et de plus en plus de services seront disponibles sur les mobiles et les tablettes, conférant aux acheteurs plus d'agilité. Enfin, avec l'émergence continue de nouvelles menaces, la sécurité des voyageurs sera une préoccupation majeure. Côté tarifs, le coût du voyage devrait connaître une augmentation modérée au niveau mondial, à l'exception de l'Asie-Pacifique et l'Amérique latine.
L'Hexagone a la cote !
Séjours plus brefs, trajets moins longs... la France est redevenue une destination privilégiée du Mice. En misant avant tout sur l'originalité et l'inventivité, les travel managers peuvent atteindre les objectifs ambitieux qui leur sont fixés, tout en maîtrisant les coûts.
Depuis près de deux ans maintenant, le marché du Mice a sensiblement évolué. D'après une étude menée par le cabinet d'études Coach Omnium (baromètre 2012), les entreprises établies en France ont dépensé en 2011 un volume global estimé à 8,91 milliards d'euros sur le marché des groupes d'affaires, soit une hausse d'1,2 % par rapport à 2010. Toujours selon cette étude, il semblerait que 2012 demeure dans la même veine que le second semestre 2011, avec un manque de visibilité récurrent de la part des entreprises. Certaines évolutions dans la consommation du Mice auraient vu le jour, aussi bien sur la durée que sur la localisation ou encore le contenu des séminaires, congrès et incentives. Parmi ces changements majeurs, un regain d'affection pour l'Hexagone et sa richesse touristique !
Pour Marc Rousse, directeur général de l'agence Azoka, spécialisée dans l'organisation de séminaires et de voyages d'entreprises, la tendance au retour vers la France est forte : " En deux ans, nous sommes passés de 60 % d'opérations organisées vers l'étranger à 60 % d'opérations planifiées en France ! " Cette évolution est évidemment liée au contexte économique. " Pour les entreprises, les séminaires, les congrès ou les opérations de team building ont deux coûts. Le premier est lié à l'organisation de l'événement et le second à l'immobilisation des ressources pendant qu'elles y participent ", explique Marc Rousse. Les budgets ayant été revus globalement à la baisse, les entreprises préfèrent non seulement économiser sur les temps de trajet et sur les coûts inhérents au transport. Mais les raisons économiques ne sont pas les seules à entrer en ligne de compte. " Je pense qu'il y a un attachement de plus en plus fort à notre terroir, indique Nicolas Godard, commissaire général du salon Mice Place. La richesse touristique de la France est connue et les régions ont bien compris le potentiel très fort du tourisme d'affaires, qui intervient souvent hors saison. Le professionnel dépense en moyenne quatre à cinq fois plus que le touriste de loisir... L'offre s'étoffe donc rapidement ! "
Enfin, le développement durable explique le recentrage du tourisme d'affaires dans l'Hexagone. " C'est une dimension à laquelle je crois vraiment, affirme Marc Rousse, car la prise de conscience en faveur du développement durable rend caduques des voyages éclairs aux États-Unis ou au Moyen-Orient. La volonté d'adopter une démarche responsable est de plus en plus forte au sein des entreprises qui veulent donner du sens à leurs séminaires. " Et, comme le souligne le directeur d'Azoka, " en période de crise, alors que la tension sur les salaires est réelle, il peut être indécent d'envoyer une petite équipe sur des voyages au long cours... "
Avant tout, donner du sens...
Pourquoi s'engager dans des projets Mice ? Les raisons sont nombreuses. Booster les équipes commerciales, tisser du lien entre le management et les collaborateurs, renforcer l'esprit de groupe, il faut déterminer en priorité les objectifs précis du séminaire. " À nos yeux, une opération réussie répond à 100 % aux objectifs tels qu'ils étaient définis dans le cahier des charges ", indique Paul Massiani, directeur associé de l'agence Longitude 7. Mais pour cet expert, c'est souvent là que le bât blesse. " Les clients arrivent parfois avec la volonté d'organiser une opération mais il ne s'agit pas de se limiter à un moment de détente entre collègues. Chaque opération doit avoir une vocation forte, soit de motivation, soit pédagogique. "" Les entreprises à succès savent miser sur l'événementiel pour redonner du sens à l'activité, précise Marc Rousse. Ces opérations sont dynamisantes pour les collaborateurs si ces derniers en sortent enrichis. Il faut donc que les activités proposées soient formatrices et permettent d'avancer! "
Puisque la définition du cahier des charges est essentielle à la réussite du projet, il est nécessaire d'impliquer les services concernés en amont. " La démarche est toujours plus ROIste pour les entreprises, constate Paul Massiani.Plus les acheteurs sont impliqués dans la préparation du projet, plus ils disposent des leviers nécessaires pour s'assurer qu'ils font le meilleur achat au meilleur prix." Chez Azoka, même constat. " Les acheteurs savent que pour une agence, réserver des nuitées dans un Formule 1 ou dans un cinq étoiles, c'est le même travail. Notre valeur ajoutée se situe dans la conception du projet, dans le respect des objectifs de management. S' il est impliqué dès le début, le service achat fait beaucoup plus que du cost killing et c'est vraiment appréciable ", confie Marc Rousse.