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L'avenir du voyage d'affaires : une évolution dictée par la finance ?

La France se trouve à un carrefour économique critique. Les voyages d'affaires et de loisirs ne seront plus une simple question de déplacement, mais un enjeu stratégique où chaque euro sera pesé, chaque kilomètre calculé. Dans ce contexte de tension budgétaire, les entreprises et les voyageurs sont sommés de réinventer leur approche, transformant le déplacement d'un acquis en un investissement stratégique.

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L'avenir du voyage d'affaires : une évolution dictée par la finance ?

La 16e édition de l'étude AgileBuyer - CNA dresse un tableau sans appel : la réduction des coûts sera le mot d'ordre de 2025. Avec 87% des directions achats du secteur privé focalisées sur l'optimisation budgétaire - contre seulement 52% dans le public - la guerre des dépenses est déclarée. L'équation est désormais simple : faire plus avec moins, transformer la contrainte financière en opportunité d'innovation, et repenser chaque déplacement comme un levier de performance.

L'IA comme levier de réduction des coûts

Selon la 16e édition de l'étude AgileBuyer - CNA, l'IA conquiert les achats : 40% d'utilisation prévue en 2025, soit une progression spectaculaire de 15 points par rapport à 2024. Cette tendance répond à une nécessité impérieuse de réduction des coûts, poussant également le secteur du voyage vers une transformation technologique sans précédent.

L'automatisation devient un levier stratégique, permettant de rationaliser les processus et d'optimiser l'expérience client. Dans un marché ultra-compétitif, l'IA ne sera plus un choix mais une condition de survie : seules les entreprises capables de transformer chaque euro investi en efficacité et en valeur ajoutée tireront leur épingle du jeu.

Maximiser la valeur des voyages

Selon la GBTA[1], le marché mondial des voyages d'affaires devrait dépasser les 2 000 milliards de dollars d'ici 2028, soulignant ainsi son importance croissante.

Dans ce contexte, les voyageurs chercheront à optimiser chaque déplacement en combinant obligations professionnelles et expériences personnelles, une approche connue sous le nom de bleisure. Cette tendance leur permet d'exploiter pleinement les opportunités d'affaires tout en enrichissant leur séjour sur le plan personnel.

Selon une étude menée par Skift, 54 % des voyageurs d'affaires ont réalisé au moins deux voyages hybrides au cours des douze derniers mois. Qu'il s'agisse de prolonger un déplacement professionnel pour inclure des moments de détente ou de maximiser les objectifs atteints en un seul voyage, une gestion plus stratégique des itinéraires devient essentielle. À une époque où chaque dépense est analysée de près, le voyage doit être perçu comme un investissement générant des bénéfices tangibles.

La durabilité reléguée au second plan

Bien que la prise en compte de l'impact environnemental reste une priorité affichée, les considérations économiques prennent le pas sur les engagements écologiques. Les chiffres montrent pourtant une évolution : 72%[2] des décideurs proposent désormais des outils de suivi de l'empreinte carbone, soit une hausse de 10 points en un an, tandis que 77 % des entreprises encouragent activement leurs employés à opter pour des solutions plus responsables, en progression de 8 points.

Cependant, malgré ces efforts, les défis géopolitiques et économiques actuels poussent les entreprises à privilégier la rentabilité. Confrontées à des budgets restreints, elles mettent davantage l'accent sur la stabilité financière au détriment des initiatives écologiques. Cette tendance montre que les contraintes économiques peuvent influencer le rythme auquel les organisations poursuivent leurs objectifs environnementaux.

L'industrie du voyage en 2025 sera marquée par un accent implacable sur le coût. Des investissements des entreprises dans l'efficacité via l'IA aux voyageurs recherchant une valeur maximale pour chaque déplacement, la prudence financière dictera les décisions à tous les niveaux. Alors que les pressions économiques continuent de façonner les comportements, l'industrie doit s'adapter à un monde où l'argent n'est pas seulement une considération - c'est le moteur de chaque décision.




Pour aller plus loin : Zahir Abdelouhab est SVP EMEA chez Navan. Vous pouvez aussi poursuivre sur le sujet en lisant l'article suivant sur les enjeux, innovations et avenir du travail.


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