Comment verdir ses transports ?
Lors du salon Produrable, qui s'est tenu les 13 et 14 septembre à Paris, la problématique du verdissement des transports et de la logistique s'est posée à plusieurs reprises. Entre véhicules moins polluants et optimisation du remplissage des camions et containers, de nombreuses solutions existent.
Je m'abonneComment réduire son empreinte carbone liée à la distribution et à la logistique ? Lors d'une table ronde dédiée à la green supply chain lors du salon Produrable, plusieurs éléments de réponses ont été avancés. Première étape essentielle : mesurer son empreinte carbone. « Quand on mesure, on peut changer », a asséné Gabriel Schumacher, directeur logistique chez BSH Electroménager.
Mais cette mesure représente un véritable challenge. BSH Electroménager s'est fait aider par Fret 21, qui a pour objectif d'inciter les entreprises à mieux intégrer l'impact des transports dans leur stratégie de développement durable. Tout comme Gémo : « Fret 21 nous a donné une boîte à outils et une matrice de calcul pour réaliser un bilan de gaz à effet de serre. Grâce à ces outils créés par l'Ademe, nous avons pu structurer notre démarche et nous projetons une baisse de 15% d'ici 2023 », a rapporté Justine Normand, responsable transports chez Gémo.
Du côté de DB Schenker, c'est l'outil de calcul de CO2 EcoTransIT, qui permet de calculer le prix d'un acheminement mais aussi son bilan carbone, qui est utilisé : de quoi réaliser l'impact environnemental de ses choix.
Report modal vers le ferroviaire
Tariel Chamerois, directeur RSE de DB Schenker, a également dit utiliser des outils de l'Ademe vis-à-vis de l'énergie, des véhicules mais aussi de l'optimisation des tournées. Car une fois l'impact environnemental mesuré, il s'agit de passer à l'acte. Chez Gémo, le premier axe est d'optimiser le taux de remplissage des camions. « Nous utilisons un nouveau contenant réutilisable qui peut être empilé pour utiliser toute la hauteur du camion », a décrit Justine Normand.
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Sur ce sujet de l'optimisation du remplissage des camions, Gabriel Schumacher invite à mutualiser avec les concurrents qui livrent les mêmes entrepôts. « Nous avons besoin de partenaires pour avancer », a-t-il souligné. Il a notamment expliqué que le report modal, du transport routier vers le transport ferroviaire, est coûteux et compliqué. C'est pourtant cette solution qu'a choisi BSH Electroménager, « Le gain est en millier de tonnes de CO2 », a détaillé Gabriel Schumacher.
DB Schenker a aussi travaillé sur ce report modal : en plus du ferroviaire, la cyclo-logistique est aussi utilisée dans les centres-villes urbains.
Flotte moins émettrice
France Boissons a choisi de renouveler sa flotte de camions afin qu'elle soit moins émettrice. L'entreprise utilise aussi des biocarburants (de l'huile alimentaire recyclée) et souhaite aller vers des camions électriques. Gémo réalise également des tests sur les livraisons au biogaz. « Cela nous a permis d'économiser 80% de nos émissions de gaz à effet de serre », a annoncé Justine Normand.
Par ailleurs, deux nouvelles plateformes logistiques permettent à Gémo de réduire les kilomètres parcourus jusqu'aux magasins livrés. Reduire les kilomètres parcourus peut aussi se faire en optimosant les plans de transport : PTV Group propose un logiciel qui aide les entreprises à minimiser les kilomètres à vide. « Nous souhaitons aussi cartographier de manière anonymisée les flux de marchandises et de personnes pour les proposer aux élus des villes afin que des décisions soient prises en conséquence », a indiqué Laure Flotard, directrice logistique France de PTV Group. C'est bien en s'alliant tous, entreprises, fournisseurs, prestataires, pouvoirs publics, que des solutions seront trouvées.