La Fresque des achats responsables, incontournable dans votre boîte à outils ?

Arrivé chez GRDF en 2020, Martin Jego, coordinateur des achats durables chez GRDF a rapidement constaté que les formations aux achats responsables étaient trop descendantes et peu interactives, avec le risque de ne rien inscrire durablement dans le quotidien des acheteurs. Animateur de la « fresque du climat », il décide de repartir de zéro et itère pour imaginer un outil à la fois ludique et opérationnel. « J'ai très vite pensé à la création d'une Fresque sur les achats responsables », explique-t-il, capitalisant sur les retours de ses collègues et leurs attentes pour transformer la formation en un véritable levier de changement. En bref, un nouvel outil est né. 18 mois plus tard, Martin Jego décide de créer une association éponyme : « La Fresque des achats responsables » qui rencontre déjà un certain succès.

Un outil de formation ludique et professionnalisant

Développée en 6 mois et testée dès le début de 2023, la première version de la fresque répond rapidement aux attentes des acheteurs. Cet atelier se distingue par son approche concrète, interactive et professionnalisante. Les retours sont très positifs : « les participants y trouvent non seulement une meilleure compréhension des enjeux de la RSE, mais également des outils pratiques pour intégrer ces notions dans leur quotidien professionnel », explique-t-il. Initiative inédite dans la fonction achats, l'outil est récompensé la même année à deux reprises dans les catégories achats durables et prix du public à l'occasion des trophées décision achats coorganisés par le CNA et le média Décision Achats.

Cultiver une approche collaborative et opérationnelle

Au-delà de la sensibilisation, la fresque se veut un outil facilitant l'opérationnalisation des achats responsables. Elle s'appuie sur une check-list de dix questions incontournables, rendue obligatoire pour les marchés les plus importants chez GRDF. Cette démarche permet aux acheteurs de challenger le besoin, d'identifier les principaux risques et critères de consultation associés et d'explorer des pistes d'inclusion et de circularité. « Le premier levier à actionner lorsqu'on veut faire des achats responsables, c'est le challenge du besoin et finalement il s'agit d'un réflexe achat assez naturel. C'est dans cette optique que la fresque a été conçue", complète Martin Jego. L'idée n'est pas de complexifier l'achat en le rendant durable mais d'adapter le processus achats en conjuguant performance financière et extra financière.

Une association pour essaimer la Fresque des achats responsables

Pour assurer le développement et la diffusion de la Fresque des achats responsables, Martin Jego a cofondé en juillet 2024 l'association du même nom aux côtés de Quentin Fornezzo, responsable méthodologies carbone chez Ecovadis, co-auteur de la V2 de la fresque, et Raphaël Damblin, ingénieur IT réseau freelance, en charge des aspects informatiques et de la trésorerie. L'association a officiellement lancé la deuxième version de la fresque en janvier 2025, après plusieurs mois de travail collaboratif avec des experts en achats responsables, auditeurs et directeurs achats. L'objectif de l'association est double : promouvoir le rôle stratégique des achats dans la durabilité économique, sociale et environnementale des organisations, et outiller les professionnels pour intégrer ces enjeux dans leur quotidien. « Les retours nous confortent dans l'idée que l'outil est compatible avec la grande majorité des organisations, en France, en Europe et même au-delà », explique Martin Jego. Avec déjà de nombreuses sollicitations, l'association espère contribuer durablement à la transformation des pratiques d'achats en les inscrivant dans une logique de responsabilité et de performance globale.

Un pas de plus a donc été fait pour faire des achats un levier de durabilité de son scope 3. Et rappelons-le, la Fresque des achats responsables aborde la RSE de façon globale et souhaite faire évoluer les pratiques achats tant sur les sujets environnementaux que sociaux et sociétaux. Martin Jego mesure le chemin à parcourir : « Le manque de sensibilisation des demandeurs et des équipes dirigeantes ainsi que l'absence d'outils opérationnels adaptés demeurent des obstacles de taille. L'intelligence collective est également cruciale. D'autant qu'il s'agit de convaincre et de mobiliser durablement l'ensemble de l'écosystème - fournisseurs, demandeurs, acheteurs et utilisateurs - afin de transformer ces démarches en véritables leviers de performance globale ».