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Prix du carbone: quel impact sur le comportement des entreprises?

Publié par Marie-Amélie Fenoll le

Les entreprises françaises sont prêtes à mettre des actions en place pour réduire les émissions de gaz à effet de serre si le prix de la tonne de CO2 venait à augmenter.

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L’argument économique aurait donc une réelle incidence sur le comportement écologique des entreprises françaises, telle est la conclusion du 5e atelier de l’Observatoire Énergies d’entreprises EDF1.

Partant du rapport récent2 de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur le rôle pivot du prix du carbone en tant qu’incitateur pour modifier les décisions d’investissement des acteurs de la filière énergétique, l'Observatoire Énergies d'entreprises EDF a testé les réactions des entreprises françaises (GDF-Suez Énergie Services, Veolia Environnement, Rhodia Energy Services, EDF, etc.) face à la généralisation du prix du carbone à l’ensemble de l’économie. Bien que le prix s’avère être un élément important dans la mise en place des politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les incertitudes actuelles sur l’évolution de ce prix dans le temps ne permettent pas d’exercer tous les effets d’entraînement pour s’engager sur un sentier de type “facteur 4” (division par quatre des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050). C’est du moins la conclusion provisoire émise par l’Observatoire qui plaide pour un examen approfondi de la liaison entre le prix du CO2 et le fonctionnement des marchés de l’énergie.

Dans l'hypothèse d’une augmentation du prix de la tonne CO2, toutes les entreprises interrogées ont élaboré un plan d’actions permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le prix du carbone est apparu comme un “facilitateur” ou un stimulant supplémentaire, aidant ou accélérant des actions déjà identifiées. Des solutions réalistes ont été évoquées comme le développement de certaines technologies (ex: photovoltaïque en film souple), l’utilisation des énergies renouvelables pour les réseaux de chaleur (biomasse, géothermie, solaire…), la récupération du méthane et du gaz naturel issus de décharges pour alimenter certains transports en commun, la construction de rocades de métro et de train pour améliorer la couverture géographique des transports collectifs, et ainsi diminuer le trafic routier. À noter, la substitution d’énergies fossiles par de la biomasse (matières organiques pouvant devenir des sources d’énergie) est un moyen d’action encore peu utilisé par les différents acteurs.

Fort de ce constat, l’Observatoire insiste sur une nécessaire restructuration de la tarification pour amener à un système énergétique bas carbone. Parmi les pistes d’évolution soulevées: l’extension du prix du carbone à des gaz hors CO2 (ex: gaz fluorés). À cet effet, le développement d’un marché de la biomasse doit être favorisé et une instance de décision en matière de transports collectifs (à l’échelle de l’agglomération) et d’efficience énergétique (à l’échelle des éco-quartiers) devrait être constitué. Enfin, le prix du CO2 peut également être perçu comme une source de financement additionnelle et stimuler les investissements en faveur des technologies permettant de réduire les émissions de CO2.

L’ensemble des travaux est consultable sur le blog de l’Observatoire.

 

1) L’Observatoire Énergies d’entreprises d’EDF est une instance de veille et de mesure des tendances en matière des usages d’énergie au sein des entreprises de toute taille et de tout secteur. Il est parrainé par cinq experts indépendants.

2) World Energy Outlook, 2010. Dans ce rapport, l’AIE montre quelle doit être la contribution du système énergétique pour atteindre l’objectif de limitation de l’augmentation des températures à +2°C d’ici à 2030. Actuellement, le prix du carbone sur le marché des quotas oscille autour de 15 euros la tonne, mais pour construire son “scénario 2°C”, l’AIE est partie du postulat que le prix de la tonne de CO2 serait de 40 euros en 2020, puis 80 euros en 2030.

 
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