Marionnaud a créé une filière de tri et recyclage pour les emballages de cosmétiques
Afin de mettre en place une filière de recyclage et valorisation des emballages de cosmétiques - ramenés en boutique par la clientèle-, Marionnaud a choisi de travailler avec Véolia qui a pour mission de l'aider à optimiser ses flux et la recyclabilité des ses propres produits.
Je m'abonneMarionnaud a décidé d'inciter ses clientes à trier les emballages de leurs produits de beauté pour permettre leur recyclage ou leur valorisation. Cette collecte, mise en place depuis le 11 avril dans les 515 points de vente de l'enseigne, s'appuie sur une filière de recyclage tout juste mise en place avec Véolia. C'est la supply chain qui a piloté le projet, initié par Eileen Yeo, directrice générale de Marionnaud France.
Pour trouver le partenaire qui allait les accompagner, François Cabirol, responsable logistique et transport chez Marionnaud, explique avoir bâti son cahier des charges sur quatre grands axes:
1- "la capacité du fournisseur à traiter tous les produits: verres et contenants en plastique" ; 2- "la capacité du fournisseur à pouvoir fournir un certificat de valorisation permettant d'attester de la valorisation matière et énergétique des produits traités" ; 3- "sa faculté à mettre en place et à nous fournir des indicateurs sur les volumes recyclés; les volumes valorisés et les impacts positifs"; 4- "la capacité à nous aider à optimiser notre schéma pour abaisser notre empreinte carbone".
Quatre grands acteurs se sont révélés en capacité de répondre à cette demande, mais c'est Véolia qui fut le mieux disant, à l'issue d'un appel d'offres lancé fin 2015. Du quatrième axe, Marionnaud attend beaucoup, notamment en termes de préconisations sur "des améliorations à apporter à nos propres produits et aux matériaux utilisés en magasin", pour améliorer leur recyclabilité. L'idée étant de diminuer l'empreinte carbone de Marionnaud, il est aussi question d'optimiser la filière en essayant de traiter les emballages au plus près des points de collecte. Et de favoriser les fournisseurs ayant eux-mêmes mis en place des actions écoresponsables. "Les achats ont été sensibilisés", commente François Cabirol.
Le verre est fondu, le plastique est brûlé
L'objectif est de permettre le tri et recyclage de tous les emballages des cosmétiques vendus chez Marionnaud - mais aussi chez ses concurrents : flacons et tubes plastiques, palettes de maquillages, tubes de rouge à lèvres, etc. " Chaque année, 47.6 millions de flacons de parfum et 444 millions de produits de maquillage sont vendus en France ", explique Olivier Carrette, directeur marketing et digital de Marionnaud.
Or, une enquête menée par l'IFOP, à l'initiative de Marionnaud, fait apparaître que les Français, qui ont pourtant bien intégré le tri sélectif pour nombre de produits du quotidien, ont peu ce réflexe en ce qui concerne les produits cosmétiques : 1 Français sur 2 déclare trier de manière régulière les tubes ou pots en plastique de produits de beauté et de toilette mais seule une femme sur 5 déclare trier régulièrement les vernis à ongle et les produits de maquillage vides. Autre chiffre: 41% des Français déclarent trier régulièrement les flacons de parfum en verre et 44% les pots de crème en verre.
La filière de tri a donc été pensée avec Véolia. Une fois collectés en magasin (un système de récompense adossé au compte fidélité vise à favoriser l'engagement de la clientèle), les emballages sont intégrés au flux de retour - "il n'était pas question de créer un nouveau flux mais de mutualiser avec le flux existant", commente François Cabirol, et transmis à Véolia qui les prend en charge depuis l'entrepôt de Marionnaud en Seine et Marne.
Le verre est envoyé dans une verrerie pour être fondu puis valorisé recyclé. Les emballages, incinérés. Et l'énergie produite, valorisée en électricité ou chauffage. "La matière première est difficile à recycler car il existe une grande diversité de plastiques qui ne sont pas tous recyclables. Nous réfléchissons à une façon de les trier pour recycler ceux qui peuvent l'être et ne brûler que les autres".
L'objectif fixé pour cette première année est de recycler 700 000 flacons de parfum (150 tonnes) et 260 000 produits plastiques (10 tonnes). Et l'enjeu, en bout de chaîne, est de fidéliser les clients et d'en gagner car, comme l'a révélé l'enquête de l'IFOP, ceux-ci privilégient les enseignes ayant une démarche RSE: 66% des Français expriment leur intérêt pour une enseigne de beauté qui proposerait de recycler l'ensemble de leurs produits de beauté, qu'ils soient en verre ou en plastique et près de 8 Français sur 10 déclarent vouloir se rendre dans une enseigne de beauté qui proposerait ce type de service.