48% des fournisseurs impliqués dans la stratégie RSE des entreprises
48% des fournisseurs sont impliqués dans la stratégie RSE des entreprises. Quelles sont les priorités RSE en 2016? Décryptage avec la 4e édition du Baromètre des enjeux RSE 2016 avec un focus cette année sur la santé, la sécurité et la qualité de vie au travail.
Je m'abonneQuel est le profil des responsables RSE? Quelles sont leurs priorités en 2016? C'est ce que révèle la 4e édition du Baromètre des enjeux RSE 2016* avec un focus cette année sur la santé, la sécurité et la qualité de vie au travail.
La RSE rattachée aux achats dans 3% des cas
La fonction RSE/DD est rattachée dans 3% des cas aux directions achats. D'une façon générale, en 2016, les équipes RSE/DD sont toujours attachées majoritairement aux organes de directions des entreprises, soit aux RH (18%), aux directions opérationnelles (8%) ou encore à la communication (7%). Ce qui traduit pour les auteurs de l'étude une plus grande intégration de la RSE dans la chaîne de valeur et les opérations de l'entreprise. Globalement, les ressources RSE se maintiennent ou progressent en 2016. Ainsi, elles sont majoritairement un service entre 1 et 5 personnes (29% des cas). Et 12% des services RSE ont été constitués il y a moins d'un an.
Autre chiffre : 38% des entreprises ont déjà réalisé une cartographie des enjeux RSE et 58% ont réalisé un reporting RSE. Des chiffres en légère hausse par rapport à l'année précédente.
48% des fournisseurs impliqués
L'enjeu de l'adhésion des collaborateurs à la politique RSE reste primordial pour les entreprises (pour 70% des organisations). Ainsi, les employés restent au coeur du dispositif RSE, devant les clients (cités par 51% des entreprises) et les fournisseurs (cités par 48% des entreprises). Pour Fabrice Bonnifet, directeur central développement durable et QSE groupe Bouygues : "S'il y a une révolution à mettre en place, c'est bien une révolution managériale pour permettre aux collaborateurs de s'épanouir réellement et à long terme dans leur environnement de travail".
Quels sont les enjeux d'une politique RSE? L'année 2016 confirme les tendances des années précédentes: pour 91% des entreprises, la communication est l'objectif prioritaire des stratégies RSE.
37% ont une priorité d'achat responsable en 2016
La priorité des stratégies RSE en entreprise est de se différencier du marché pour 46% des sondés. Une priorité qui n'était citée qu'à 37% en 2015. Pour les auteurs de l'étude, cette tendance annuelle reflète une préoccupation de lier les enjeux RSE avec le positionnement de l'entreprise dans son univers concurrentiel et économique.
Or, il convient de noter que cette principale préoccupation est suivie d'une ambition de mieux communiquer en externe (45%) et d'améliorer la communication interne sur la RSE (45%). Des enjeux sur l'image qui arrivent avant le fait d'améliorer la qualité de vie au travail (QVT) (citée à 41%) qui devrait pourtant être le premier objectif d'une stratégie RSE.
De même, si acheter responsable était une priorité citée à 34% en 2015, elle le sera dans les 12 prochains mois pour 37% des sondés. Enfin, étonnamment, encourager l'innovation sera également un objectif à atteindre au cours de l'année 2016 (contre ... 47% en 2015).
4 grandes tendances des actions RSE pour 2016
Plusieurs centaines de projets annuels sont cités par les professionnels de la RSE pour le baromètre. En voici quelques extraits.
-La communication : " plan de communication interne ", " se différencier par une meilleure
communication interne et externe ", " Essentiellement, développer la communication interne "...
-Des actions sur les parties prenantes et leur implication dans la RSE : " Mobiliser la DG et former les salariés ", " Formation/animation RSE avec collaborateurs ", " Renforcement du réseau interne de relais RSE " ...
-Des projets pour définir et délimiter la stratégie RSE de l'organisation : " renouvellement de la stratégie RSE ", " Intégrer la stratégie de l'entreprise dans la politique RSE ", et sont accompagnés souvent de processus de cartographies, certifications et labélisations (ISO 50001, ISO 20121, ISO 20400, ISO 26000, OHSAS 18001, bilan GES, ...).
-La qualité de vie, la sécurité et la santé : " covoiturage pour les trajets inter-sites ", " développer les bonnes pratiques en RH ", " Démarche qualité de vie au travail (QVT) ", " Réduction des déchets "...
*Focus RSE et Santé - Sécurité - Qualité de vie au travail - Bonnes pratiques des entreprises (Mars 2016) de l'ORSE (Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises) et Malakoff Médéric. Méthodologie : Enquête menée auprès de 209 professionnels de la RSE en entreprise en France (directeurs développement durable, responsables RSE, ...) entre janvier et mars 2016.
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Santé et sécurité, les clés de la performance
"L'enjeu n'est pas d'imaginer de nouveaux instruments que de faire le tri dans un ensemble de données pour construire des indicateurs pertinents et orientés vers l'action. [....] Comme par exemple, mettre en corrélation l'évolution du chiffre d'affaires avec les diagnostics sur l'absentéisme, sur les accidents du travail... ", explique Anne-Sophie Godon, directrice innovation, études et veille chez Malakoff Médéric.
Car c'est un fait, pour 66% des entreprises interrogées, les dirigeants estiment que les actions en faveur de la santé et sécurité au travail améliorent les performances économiques de l'entreprise.
Le référent RSE est partie prenante de la santé, la sécurité et la qualité de vie au travail. Même si son rôle n'est malheureusement que consultatif à 45% et non décisif (à seulement 14%). Parmi les acteurs clefs de la santé, sécurité et QVT en entreprises, on trouve les responsables ou les services des ressources humaines (68%), devant les organes de direction (48%) ou les représentants du personnel (ex. CHSCT - 50%).
Fait notable, seulement 43% des référents RSE déclarent avoir accès à des mesures de l'efficacité d'actions en faveur de la santé, sécurité et QVT au sein de leur organisation. Mais,"Le manque de connaissances et de visibilité sur le ROI de la prévention est un vrai frein", détaille Anne-Sophie Godon.
"Mettre en corrélation l'évolution du chiffre d'affaires avec les diagnostics sur l'absentéisme, sur les accidents du travail... " - Anne-Sophie Godon de Malakoff Médéric.
Un manque d'outils pour le ROI
Lier RSE et santé produit des améliorations sur la situation de l'entreprise pour 44% des référents RSE interrogés, bien que seules 11% d'entre elles estiment que ces améliorations sont effectivement quantifiées ou au moins vérifiables. A noter que 49% des entreprises déclarent disposer d'outils pour mesurer tout ou partie de l'efficacité des dispositifs en faveur de la santé, sécurité et qualité de vie au travail au sein de leur organisation, et seulement 6% des référents RSE soulignent ne pas y avoir accès.
Enfin, sans surprise, le premier objectif recherché de la santé, sécurité et QVT dans les politiques RSE vise le bien-être au travail (64%). Dans le détail, les objectifs visés sont la prévention des risques psycho-sociaux (53%), les risques physiques (TMS) (48%) et la sécurité sur les lieux de travail (48%).
Les accidents du travail, premier indicateur
Dans le détail, pour observer des améliorations de la santé, la sécurité et la QVT sur l'organisation, les référents RSE utilisent les indicateurs sur les accidents du travail (53%), le baromètre social (49%) mais également des indicateurs sur l'absentéisme (48%). Plusieurs solutions de prévention sont recommandées par ces entreprises performantes dans ce cadre : principalement les formations intra-entreprises (57%), le recours au dialogue social (53%), ou encore l'utilisation des MOOC/e-learning (53%).
Sujet émergent de la santé et QVT, le présentéisme est encore peu pris en compte par les entreprises (moins de 20%). Or, comme le précise Anne-Sophie Godon de Malakoff Médéric, "Le présentéisme est la face cachée de l'absentéisme. Il préfigure généralement l'absentéisme de demain...."