[Tribune]Quel est le coût réel d'un audit des logiciels ?
Dans l'une de ses dernières études, Gartner prédit que 68 % des entreprises peuvent s'attendre à un ou plusieurs audits des logiciels au cours de l'année à venir. Et 52 % des entreprises indiquent que leurs logiciels ont été audités plusieurs fois.
Je m'abonneLes éditeurs de logiciels considèrent les audits comme une source de revenus légitime. Ils cherchent à protéger leur propriété intellectuelle, et trouvent leurs cibles en traçant les achats ou dossiers incohérents. Tout comportement considéré comme suspect dans une entreprise peut déclencher un audit et l'échec à un audit peut entraîner des audits supplémentaires. Il est donc important de mettre en place les meilleures pratiques pour éviter le surcoût financier associé à un audit.
La question essentielle à se poser : Combien coûte réellement un audit des logiciels ? Alors que la plupart des entreprises reconnaissent que des coûts sont impliqués, peu en connaissent le montant exact.
Dommages et intérêts
Si l'entreprise utilise des licences qu'elle n'a pas payées, il faut se préparer à de lourdes amendes. La valeur commerciale des installations logicielles sans licence sur PC dans le monde s'élève à 60 milliards de dollars. Les éditeurs ont donc un réel avantage à récupérer de l'argent sur les logiciels sans licence.
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Le montant des dommages et intérêts dépend de différents facteurs. La somme peut inclure des dommages induits et varie selon que l'entreprise souhaite ou non inclure des provisions spécifiques, comme une clause de confidentialité. Les dommages et intérêts sont négociables, et peuvent être fixés sans passer par un tribunal. Le Business Software Alliance (BSA) signale que la plupart des conflits réglés hors tribunal entraînent des amendes comprises entre 40 et 60 % de la demande initiale du BSA.
Souvent, les fournisseurs n'autorisent pas de délai de paiement dépassant 6 mois. Pire encore, si les auditeurs constatent qu'une entreprise a fait de la rétention d'informations pendant le processus d'audit, ils peuvent accuser l'entreprise de violation de l'accord sur les dommages.
En bref, il est impossible de prévoir exactement les dommages et intérêts. Tout dépend du niveau de gravité de la non-conformité. Toutefois, 52 % des entreprises estiment que les pertes provoquées par l'utilisation de logiciels sans licence ont représenté plus de 10 % de leur chiffre d'affaires total (source : KPMG).
Mise en conformité
Les frais de mise en conformité permettent aux éditeurs de logiciels de s'assurer de la conformité des licences. Ils servent à garantir que les entreprises paient pour les licences logicielles qu'elles utilisent. Les auditeurs réclament souvent des copies des nouveaux achats de licence, avec un certificat de conformité de 30 à 60 jours après résolution d'un problème de non-conformité. Les entreprises doivent généralement payer le prix total des logiciels sans licence qu'elles utilisent, ce qui représente en soi une très lourde charge financière, car la plupart des logiciels font l'objet d'une remise lorsqu'ils sont achetés en gros. Le coût moyen de mise en conformité pour les entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse 50 millions de dollars s'élève à 263 000 dollars (source IDC).
Temps et productivité
Un audit des logiciels prend du temps et des ressources, et il perturbe les " activités normales de l'entreprise ". De nombreux collaborateurs vivent un réel stress dans leur travail quotidien, à cause de projets retardés, de changements de stratégie et même de plans de rechange si l'audit dure trop longtemps. Un audit peut parfois prendre un an ou plus. Le temps, le personnel et la perte de productivité représentent une part non négligeable du coût global d'un audit.
Il est indubitable que les audits des logiciels deviennent de plus en plus fréquents dans les entreprises. Le coût réel d'un audit dépend de la taille de l'entreprise, de l'échelle et de l'étendue de l'audit, et du niveau de non-conformité de l'entreprise. En fait, les entreprises sont responsables des licences des logiciels qu'elles déploient dans leur environnement. En suivant leurs biens logiciels, elles s'assurent d'obtenir le meilleur résultat possible en cas d'audit ciblé de la part d'un éditeur.
Enquête auprès de 250 décideurs IT, menée par Vanson Bourne au Royaume-Uni, aux États-Unis et en France en novembre 2012