Quel intérêt pour le fournisseur classique ?
Si l'intérêt, pour de grands comptes donneurs d'ordre, est évidemment de favoriser la co-traitance au nom de l'amélioration de l'emploi et l'employabilité des personnes en situation de handicap, l'intérêt du fournisseur/partenaire classique n'est pas aussi évident à première vue. Il doit identifier des entreprises du STPA pour les amener à son donneur d'ordre sans avoir le bénéfice de la remontée des UB. Mais les fournisseurs l'acceptent pour "décrocher le business" et s'en servent, aussi, comme élément différenciant dans leur offre, voire pour leur propre compte, en achetant des prestations en direct au STPA ce qui améliore leur taux d'emploi dans le cadre de leur propre politique RSE. D'ailleurs, "la question pour nous, est à présent de réfléchir à comment pérenniser les achats faits auprès du STPA", a précisé Véronique Cassou.
En cas de clause de solidarité (prévue dans le cadre de GME avec mandataire solidaire), l'entreprise co-traitante devient garante de son partenaire EA ESAT. BNP Paribas valorise ce modèle."Nous le demandons aux fournisseurs, nous ne l'imposons pas", assure Fabrice Belaïch, "et certains refusent. D'autres l'ont acceptée mais aucun n'a jamais eu à en pâtir puisqu'elle n'a jamais été actionnée chez nous. Les problèmes- si problèmes il y a - se résolvent en comité de pilotage, comme n'importe quelle prestation."
Pour permettre le recours à la co-traitance, BNP Paribas a travaillé sur ses appels d'offres et modèles contractuels, auxquels ont été ajoutées des clauses spécifiques, a indiqué Fabrice Belaïch. "Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, il n'y en a pas tant que cela. Il y a une clause d'attestation annuelle de remontée des UB et des clauses plus génériques, par exemple celle qui consiste à demander à l'entreprise du STPA de bien veiller à ce que les conditions matérielles permettant à la personne en situation de handicap de travailler soient réunies" et de détailler le fonctionnement : un contrat tripartite qui passe par la mise en place d'une convention de Groupement Momentané d'Entreprises réunissant l'entreprise classique et l'EA ou l'Esat
Le mécanisme des GME "définit les rôles de chacun". "L'entreprise classique", a-t-il précisé "assure l'interface entre nous et l'EA ou ESAT". Dans le cas d'IBM, a-t-il spécifié, "plutôt que de renégocier chaque strate du contrat et de re-signer chacune, nous avons prévu une lettre d'adhésion qui prévoit que l'entreprise du STPA intègre le schéma contractuel qui nous lie à IBM".
BNP Paribas s'est lancée dans la co-traitance en 2013 avec un projet de traitement de fin de vie de son matériel IT et en a conclu d'autres depuis, notamment dans le domaine de l'accueil et des prestations informatiques. En 2017, les achats auprès du STPA pour le Groupe BNP Paribas dans son ensemble, ont représenté environ 4.3 millions d'euros... "et nous comptons sur la co-traitance pour encore améliorer ce chiffre", a souligné Véronique Cassou.
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