(Tribune) Le collaboratif va gagner les achats publics
Porté par la jeune génération, le collaboratif -encore balbutiant -va probablement révolutionner les pratiques achats au sein des entreprises, mais aussi des organismes publics. Le Plan national d'actions pour les achats publics durables 2015/2020 va y contribuer.
Je m'abonneSelon l'étude sur la consommation collaborative de l'Agence pour la création d'entreprise, les achats mutualisés, les locations partagées, et autres types d'organisations seraient appelées à révolutionner l'entreprise et les achats pour lesquels nous avons été formés. "Cette économie contributive répond à la plupart des enjeux environnementaux, économiques et sociétaux qui sont devant nous", estime d'ailleurs le Cercle Les Echos. Ce serait une réponse à la pénurie de matières premières face à la généralisation du mode de vie occidental et une formidable opportunité de rebond, voire de création de nouveaux courants d'affaires.
La tendance est portée par la jeune génération. Les jeunes acheteurs ont en effet tendance à vouloir renouveler les pratiques de leurs aînés et à revoir le modèle même de l'achat pour mieux le faire correspondre à leurs habitudes de consommation. Les espaces partagés, l'aménagement du temps de travail, l'adaptation des salariés aux besoins de l'entreprise ne sont-ils pas autant de signes avant-coureurs qui promettent des bouleversements dans nos achats de familles de produits et services ?
Le Plan national d'action pour les achats publics durables montre la voie
Le Plan national d'actions pour les achats publics durables 2015/2020 montre la voie. Il intègre des dispositions en faveur de la protection ou de la mise en valeur de l'environnement, du progrès social, et favorise le développement économique et prend en compte l'intérêt de l'ensemble des parties prenantes concernées par l'acte d'achat. Il permet également de réaliser des économies intelligentes au plus près du besoin qui incite à la sobriété.
Ce Plan national d'action incite les acheteurs publics à partager les réussites et les avantages de cette politique. Ces échanges sont destinés à développer l'émulation entre les organisations, mettre en avant l'exemplarité, convaincre les décideurs et montrer que les objectifs du développement durable sont en adéquation avec leurs objectifs économiques, dans une logique de long terme. La consommation collaborative au sein de l'Etat semblerait être une suite logique du process...
Les principales organisations internationales considèrent l'achat public comme un moyen de changer les modes de production et de consommation dans un sens plus durable. Le programme des Nations Unies pour l'Environnement qui a, par exemple, lancé en 2005 un groupe de travail dit "de Marrakech" sur les Achats Publics Durables, promeut l'achat public durable en organisant le partage d'informations, la mise à disposition d'outils et l'établissement progressif de politiques communes. De là à développer les achats professionnels partagés, une consommation collaborative entre organisations publiques, il n'y a plus qu'un pas.
Les filières professionnelles de consommation collaboratives ne semblent pas encore organisées. Mais le puzzle se met en place. L'acheteur court derrière les nouveaux textes, s'adapte aux lois sans cesse modifiées, saute de formation en conférence, attrape les bonnes pratiques au détour d'un couloir. Il aura son mot à dire et ne s'en privera pas.
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