Les achats font leur pub
Sébastien de Boisfleury, rédacteur en chef
Les acheteurs auraient-ils trouvé leur Marianne? Elle s'appelle Marie V., acheteuse à la SNCF. Sa mission: «Anticiper pour le confort des voyageurs». De mémoire d'acheteur, c'est la première fois que la fonction achats est ainsi mise en avant dans une publicité à destination du grand public. En effet, du 5 au 15 février derniers, la SNCF a lancé sa deuxième campagne nationale d'affichage baptisée «Les femmes et les hommes de la SNCF», soit 13 000 affiches dans plus de 70 villes. Comme en 2006, l'objectif était d'illustrer la diversité des 150 métiers de l'entreprise, à travers le portrait de huit cheminots dont la fonction est plutôt méconnue des usagers de la SNCF. «Les achats nous sont apparus comme un choix évident, explique Olivier Reinsbach, directeur de la communication extérieure à la SNCF. Ce métier est rarement valorisé et peu connu du grand public. Et pourtant, il s'agit d'un maillon essentiel de l'entreprise.»
Aussi anodine qu'elle puisse paraître, cette publicité est porteuse de deux messages forts. Tout d'abord, les achats sont «enfin» reconnus pour ce qu'ils sont, c'est-à-dire une fonction stratégique et désormais incontournable des entreprises. La SNCF ne fait pas exception. Olivier Reinsbach reconnaît d'ailleurs que «les achats ont pris de plus en plus d'importance, ces dernières années, au sein de la SNCF». D'autre part, ils sont «enfin» perçus comme un facteur d'amélioration de la qualité, et non plus comme un simple moyen de réduire les coûts. Certains trouveront l'argument démagogique. Pourtant, le «cost killing» est dépassé dans les entreprises qui ont su acquérir une vraie maturité achats.
Pour l'anecdote, Marie V. est réellement acheteuse à la SNCF. Certains auraient pu penser qu'il s'agissait d'un mannequin, mais cette dernière faisait partie des volontaires qui ont accepté de prêter leur image à l'entreprise.