Votez pour le décideur achats de l'année 2008
Election du décideur achats de l'année 2008
A vous de jouer!
Pour la première fois, Décision Achats organise ses propres Trophées, dont le point d'orgue sera l'élection du décideur achats de l'année 2008. Une élection d'autant plus particulière qu'elle est basée sur le vote des lecteurs du magazine, c'est-à-dire vous, qui suivez chaque mois l'actualité de la fonction achats dans nos colonnes.
Ainsi, la rédaction a sélectionné dix décideurs achats qui ont marqué cette année 2008, par leurs initiatives et leurs réussites. Des hommes et des femmes évoluant aussi bien dans le secteur privé que dans la sphère publique, et qui, au-delà de leur propre personne, représentent également leurs équipes et l'investissement dont ces dernières ont su faire preuve, souvent depuis plusieurs années.
Pour départager les nominés, nous vous invitons à lire les portraits réalisés par chaque membre de la rédaction et à déterminer votre tiercé gagnant en remplissant le bulletin de vote prévu à cet effet (page 28).
Et que le meilleur gagne dans cette compétition amicale dont le but est avant tout de promouvoir la fonction achats et ses acteurs au quotidien.
Sébastien de Boisfleury, rédacteur en chef
Wafik Azmi-Salib, Club Méditerranée
Objectif haut de gamme
Directeur achats et de la logistique depuis 2003, ce Franco-Egyptien mène une politique orientée vers la qualité, accompagnant la stratégie du groupe qui se concentre sur le haut de gamme.
Par Florent Maillet
Depuis 2003, les achats du Club Méditerranée sont passés d'une stratégie de volume à une stratégie de valeur. «L'objectif étant d acheter mieux et moins cher pour financer la montée en gamme et participer à la croissance de l'entreprise», explique Wafik Azmi-Salib, directeur achats. Conformément à la stratégie du Club Med, le positionnement du parc de villages sur le haut de gamme sera finalisé en 2008. Les nouveaux villages seront tous 4 ou 5 «tridents», équipés d'un spa... Dans ce contexte, le poids des achats (1,3 milliard d'euros pour 1,7 milliard de CA) confère à l'équipe (75 personnes dans dix pays) un rôle de premier ordre. Quatre axes majeurs structurent désormais la politique achats: une démarche globale de rationalisation, des objectifs d'économies, le soin apporté à la relation fournisseur et les progrès en matière de développement durable. Sur ce dernier point, les réalisations se sont enchaînées: le thon rouge ou l espadon, exposés à la surpêche selon WWF, ont été bannis des menus, tandis qu'un marché de textiles en coton «bio équitable» destinés aux tenues de 2 500 GO vient d'être conclu. Aujourd'hui, l'action de la direction achats a atteint sa maturité. Les achats sont encadrés par des procédures appliquées au niveau monde dans les 85 villages du club. Ces méthodes ont permis d'économiser 30 millions d'euros sur la période 2004-2007. «Ces «non-dépenses» ont été réinvesties dans la montée en gamme», explique le Franco-Egyptien. L'efficacité des achats repose en partie sur la gestion de la relation fournisseurs. «Nous les invitons à une convention annuelle dans chaque pays pour leur présenter notre stratégie et échanger sur les objectifs. Avec nos fournisseurs-clés, nous travaillons sur des plans de progrès afin de monter ensemble en compétence sur la qualité ou l'innovation.» Le confort de la clientèle transportée en avion, bus ou train, la qualité de la table et des activités famille et sportives, le standing des chambres: toutes les catégories d'achats bénéficient de ces progrès. Afin de mesurer la qualité des fournisseurs et de mettre en oeuvre des améliorations, un outil de gestion des incidents est déployé depuis l'hiver 2007. Il vient compléter les analyses de questionnaires de satisfaction clients, passés au crible par les achats. «Le Club Med est une formidable entreprise mais c'est aussi une marque prestigieuse qui na pas le droit de décevoir ses GM», insiste Wafik Azmi-Salib.
Club Méditerranée
ACTIVITE Tourisme et loisirs haut de gamme
CHIFFRE D'AFFAIRES 2007 1,727 milliard d'euros
EFFECTIF 15 400 collaborateurs
VOLUME D'ACHATS 1,3 milliard d'euros
EFFECTIF ACHATS MONDE 75 collaborateurs
NOMBRE DE FOURNISSEURS 20 000 dont 6 000 actifs
Biographie:
Agé de 58 ans, Wàfik Azmi-Salib est diplômé de sciences politiques, économiques et monétaires. En 1972, il entre au Club Med. Il devient responsable financier en villages en 1978, occupe le poste de trésorier international en 1981, puis de directeur de la trésorerie en 1983. En 1999, directeur de la comptabilité, il devient directeur achats et de la logistique du groupe en 2003.
Philippe Bassin, Danone
Des accords exclusifs avec ses fournisseurs
Danone a signé entre 2007 et 2008 des accords de coopération exclusive avec dix fournisseurs stratégiques. Un moyen, selon le directeur achats monde de la division produits laitiers frais Philippe Bassin, de se différencier et d'accélérer la croissance du groupe.
Par Romain Rivière
Pour Philippe Bassin, directeur achats monde de la division produits laitiers frais du groupe, «Danone doit rester compétitif. Pour cela, nous devons capter l'innovation et la placer au coeur de notre développement, en associant nos fournisseurs en amont des projets.» Dans ce cadre, une dizaine d'accords de coopération exclusive avec des fournisseurs stratégiques ont été signés depuis 2007. Parmi ces acteurs, «deux sont des PME françaises», précise Philippe Bassin.
Et le groupe agroalimentaire n'entend pas s'arrêter là. «Nous souhaitons poursuivre ces coopérations en alignant nos processus afin de bâtir une stratégie à court, moyen et long termes. Nous sommes actuellement en cours d'étude avec trois autres fournisseurs», ajoute Philippe Bassin.
Ces accords se traduisent par la mise en place de plates-formes d'innovation composées d'équipes pluridisciplinaires associant les fonctions marketing, achats et R&D de Danone, ainsi que de groupes dédiés chez les fournisseurs. «Ce travail collaboratif est un facteur de différentiation majeur. Les processus d'innovation demandent des compétences humaines et matérielles de plus en plus pointues. Seule l'intégration des fournisseurs dans nos processus, grâce à leur savoir-faire spécialisé, nous permet de répondre à ces exigences», explique le directeur achats.
Cette intégration en amont des projets de fournisseurs stratégiques entre dans le cadre du programme achats spécifique baptisé Galileo. Mis en oeuvre en 2005 par Danone, ce dernier est destiné à transformer la fonction achats et à élargir ses missions. «Nous avons ainsi positionné les acheteurs en amont de la chaîne de valeur», raconte Philippe Bassin. Ce programme repose sur quatre autres axes: réduction et contrôle des coûts, protection des avantages concurrentiels, amélioration de la sécurité dans les achats et accélération de la commercialisation des produits. Pour le directeur achats de Danone, «la concrétisation de ce programme a été marquée par la nouvelle dénomination de notre fonction, aujourd'hui appelée Sourcing and Supplier Development».
Danone
ACTIVITE Industrie agroalimentaire
CHIFFRE D'AFFAIRES 2007 12,7 milliards d'euros
EFFECTIF 90 000 collaborateurs
VOLUME D'ACHATS 5,5 milliards d'euros
EFFECTIF ACHATS 1 000 collaborateurs dont 300 acheteurs
@ FRANÇOIS GIRARD
Biographie
Philippe Bassin, 43 ans, a commencé sa carrière en 1990 chez Danone au sein de la division lait, puis des achats, de la logistique et de la direction générale. Diplômé de l'école d'ingénieurs en agriculture de Purpan (Toulouse), il a rejoint Galbani en 1998 avant de retourner chez Danone en 2005 comme directeur achats monde de la division produits laitiers frais.
Gérald Benchetrit, ANPE
5 priorités pour s'imposer
Un an et demi après sa création, le département des achats couvre déjà 80% des dépenses de l'ANPE et achève sa montée en puissance en conciliant l'efficacité économique de l'achat avec les missions et priorités de l'Agence. Une démarche en cinq étapes impulsée par Gérald Benchetrit, transfuge du privé.
Par Florent Maillet
En créant son département achats début 2007, l'ANPE souhaitait moderniser ses modes de gestion et maîtriser ses dépenses. Aujourd'hui, le service couvre 80% des dépenses, les 20% restants étant du ressort des acheteurs régionaux. En moyenne, ses interventions ont généré des économies de plus de 10%. Ce bilan chiffré n'est que la surface émergée de l'iceberg. Directeur achats depuis la création de la structure, Gérald Benchetrit, qui bénéficiait d'une longue expérience dans le privé, avait, à son arrivée, défini cinq axes prioritaires. La plupart sont finalisés. Le premier consistait à mettre en place une organisation achats et à professionnaliser le réseau d'acheteurs. Mission accomplie avec, notamment, le lancement d'un «campus achats». «Il s'agit d'un cycle de huit modules de formation que tous nos acheteurs doivent suivre pour partager la même culture et les mêmes méthodes», explique Gérald Benchetrit. Au menu: approche du prix en coût complet, définition du besoin... La moitié du cycle de formation est achevée.
Le second axe visait la définition d'une politique achats. «Il a fallu bousculer des habitudes de 40 ans», souligne le responsable achats. Pour ce faire, Gérald Benchetrit s'est appuyé sur des success stories crédibilisant la démarche. Ce fut notamment le cas pour la flotte auto mobile. Comme la plupart des administrations, l'ANPE était, jusqu'en juin 2008, propriétaire de ses véhicules. En basculant en location longue durée (LLD), l'Agence a dégagé des économies de 20% et amélioré l'entretien du parc, tout en mettant l'accent sur le développement durable (faibles émissions de CO
Aujourd'hui, le quatrième axe de changement concerne la mise en place d'un véritable système d'information achats, pour faciliter le pilotage de la fonction. «Nous en sommes au stade de la définition des besoins», indique le responsable achats. Le dernier chantier, prévu pour le 1er janvier 2009, se retrouvera sous les feux de l'actualité: il s'agit de la fusion de l'ANPE avec les Assedic, qui concerne également les achats. Un dossier rythmé par de multiples réunions entre les deux structures, pour définir les marchés à globaliser, avec une puissance de feu inédite (près de 2 MdEuros d'achats). Le premier du genre a été celui de la LLD.
@ YVES DENOYELLE
Biographie
Gérald Benchetrit, 38 ans, a pris les rênes du nouveau département des achats de l'ANPE en février 2007. Auparavant, il avait passé trois ans à la mission «achats-marchés» de la Ville de Paris, chargée de professionnaliser les achats. Diplômé de l'Ecole supérieure technique du bâtiment (ESTB), il a débuté sa carrière dans le secteur de l'automobile. D'abord au marketing et aux achats du groupe PSA, pendant neuf ans. En 2000, il a pris la responsabilité des pôles d'achats médias, télécoms et informatique du groupe Volkswagen.
Caroline Estivals, Novartis Pharma France
Des achats sur tous les fronts
De l'événementiel aux ressources humaines, en passant par la logistique ou le suivi de la performance des fournisseurs, Caroline Estivals, directrice des achats hors production de Novartis Pharma France, a poursuivi la professionnalisation des achats du groupe pharmaceutique dans de nouvelles familles.
Par Sébastien de Boisfleury
Peu de directeurs achats peuvent se prévaloir d'intervenir dans les chasses gardées du marketing et de la communication. C'est pourtant le cas de Caroline Estivals, directrice des achats hors production, jusqu'en novembre prochain, de Novartis Pharma France, entreprise dont la professionnalisation des achats a pris une nouvelle dimension cette année. Un exemple parmi d'autres: les achats d'événementiel, une famille stratégique pour le laboratoire pharmaceutique qui consacre plus de 20 millions d'euros par an à l'organisation de congrès médicaux. Caroline Estivals et son équipe ont ainsi redéfini les besoins de l'entreprise, réduit le panel de prestataires, en passant de neuf à trois agences référencées, et travaillé sur le mode de rémunération des agences. «Ce dossier était complexe, juge aujourd'hui Caroline Estivals. Nous avons complètement revu le processus d'achat et notamment la collaboration avec les services concernés qui n'étaient pas habitués à travailler avec nous.» Le but était d'améliorer la qualité des prestations. «Comme toute direction achats, nous sommes tenus à des objectifs d'économies, de l'ordre de 5,5% par an mais notre leitmotiv est de maintenir la fiabilité des services, voire de l'accroître», précise Caroline Estivals.
La montée en puissance de son service s'est vérifiée dans le domaine des ressources humaines où Caroline Estivals a participé au choix d'un logiciel de gestion de paye ou, plus surprenant, à la négociation, avec les partenaires sociaux, du Plan d'épargne entreprise. Cette année, la direction des achats hors production est aussi intervenue pour remettre à plat le mode de distribution des médicaments. Ou, à chaud, quand une nouvelle législation a obligé le laboratoire à revigneter les boîtes de médicaments. Enfin, le déploiement d'un logiciel de gestion de la relation et de la performance fournisseurs, commun à tout le groupe, a été l'un des grands chantiers de l'année écoulée. «Nous avons beaucoup gagné en visibilité. Toutes les informations recueillies sur nos fournisseurs sont normées et nous permettent de disposer de données fi ables et communes à tous les acheteurs du groupe», se félicite Caroline Estivals. Une nouvelle étape dans la professionnalisation des achats de Novartis Pharma France.
Novartis Pharma France
ACTIVITE Laboratoire pharmaceutique
CHIFFRE D'AFFAIRES 2007 1 milliard d'euros
EFFECTIF 1 900 collaborateurs
VOLUME D'ACHATS 150 millions d'euros
EFFECTIF ACHATS 13 collaborateurs
NOMBRE DE FOURNISSEURS 6 000
@ LAURENT KOCH LE BRETON
Biographie
Caroline Estivals, 45 ans, est directrice des achats hors-production de Novartis depuis 2002. Diplômée de l'Institut national des langues et des civilisations orientales (Inalco) et de Sciences Po Paris, elle a démarré sa carrière professionnelle chez Pullman International Hotels/Accor en Russie (1990-1995), avant de rejoindre Sodexo (1995- 1999), puis Kay Chemicals (1999-2002).
Alain Héry, Essilor
L'innovation au quotidien
De la veille technologique au choix des fournisseurs, Alain Héry fédère les achats d'Essilor en termes d'innovation, tout en s'assurant de la qualité des matières premières et des équipements.
Par Nathalie Costa
En matière d'innovation, la direction achats d'Essilor travaille en étroite collaboration avec le département R&D et les fournisseurs de l'entreprise. «Début 2008, notre directeur des partenariats fournisseurs a invité un nouveau prestataire référencé dans l'industrie de la chimie à présenter son activité et son savoir-faire aux départements sensibles aux nouvelles technologies, à savoir les R & D, les achats et le marketing stratégique», illustre Alain Héry, le directeur achats d'Essilor. Depuis cette date, quatre projets d'étude ont été lancés en parallèle avec ce fournisseur. «Le rôle du directeur des partenariats fournisseurs consiste à identifier les entreprises innovantes, à orienter leurs axes de développement dans les directions susceptibles de nous intéresser et à leur vendre l'intérêt d'une collaboration étroite avec notre groupe», précise-t-il. Le directeur des partenariats fournisseurs se charge enfin de créer et de maintenir une relation stable avec les fournisseurs spécialisés.
Le fruit des recherches de nouveaux fournisseurs fait ensuite l'objet de comités projets ou produits. Essilor a ainsi travaillé avec des fournisseurs spécialisés dans le polycarbonate pour adapter cette matière première au marché de l'optique. Les acheteurs interviennent dans la négociation mais pas seulement. «Quand les acheteurs bâtissent une relation avec un fournisseur, ils doivent avoir conscience qu'ils achètent de l'innovation au quotidien», souligne Alain Héry.
D'autres critères comme la qualité, le service, le respect des délais de livraison, le prix et le développement durable sont évidemment pris en compte dans le choix du fournisseur. «Pour s'assurer de la sécurité et de la qualité des matières premières fournies par le prestataire, nous vérifions, entre autres, sa pérennité financière et sa capacité à gérer ses stock», note Alain Héry. Pour ce faire, Essilor envoie tous les ans un questionnaire d'évaluation à ses acheteurs et clients internes. Lors de ces évaluations, la direction achats vérifie, par exemple, les actions mises en place par les fournisseurs au niveau du développement durable, aussi bien sur les aspects environnementaux que sociaux (travail des enfants, non-discrimination...). Présentés sous forme de fiches, les résultats de ces évaluations sont envoyés aux fournisseurs et aux clients internes. «Les collaborateurs du groupe peuvent accéder aux fiches en question sur notre portail achats monde, voire dans notre newsletter», conclut le directeur achats.
Essilor
ACTIVITE Fabricant de verres optiques ophtalmiques
CHIFFRE D'AFFAIRES 2007 2,9 milliards d'euros
EFFECTIF 31 500 collaborateurs
VOLUME D'ACHATS 1,45 milliard d'euros
EFFECTIF ACHATS 200 collaborateurs dans le monde
NOMBRE DE FOURNISSEURS 20000, dont 200 stratégiques
Biographie
Alain Héry, 49 ans, a pris la direction achats d'Essilor Groupe en janvier 2008. Polytechnicien, il travaille pour le fabricant mondial de verres d'optiques ophtalmiques depuis 1985. Il a notamment occupé en France le poste de directeur de la planification industrielle (1991-1993) et, à l'international, celui de président d'Avisia, filiale d'Essilor aux Etats-Unis (1999-2001).
Hervé Horiot, ministère de la Défense
Une démarche achats modèle pour l'Etat
Hervé Horiot a participé ou animé les groupes de travail qui ont professionnalisé la fonction achats du ministère de la Défense. Ce travail précurseur alimente certaines réflexions interministérielles sur la réforme des achats de l'Etat.
Par Florent Maillet
Le ministère de la Défense est l'un des pivots de la réforme des achats de l'Etat, qui vise la performance économique et la professionnalisation. Les démarches d'optimisation du premier acheteur de l'Etat ont en effet nourri les travaux interministériels de ces derniers mois. Longtemps animateur de la mission achats du ministère de la Défense, Hervé Horiot, désormais adjoint au sous-directeur achats de l'Etablissement central de soutien (ECS, achats hors production pour des entités de la délégation générale pour l'armement), a animé et relayé au niveau de l'Etat de nombreux chantiers ministériels sur le pilotage de la fonction achats par le contrôle de gestion, la professionnalisation, la carte d'achat ou encore le développement durable. Il est également rapporteur auprès de la Commission des marchés publics de l'Etat et de la Commission consultative des marchés des organismes de sécurité sociale.
En février 2008, le Répertoire interministériel des métiers de l'Etat (Rime) s'est enrichi de trois nouvelles fiches métier de l'achat. «C'est une reconnaissance forte du métier et un outil de gestion des ressources humaines, observe Hervé Horiot. L'Etat offre désormais la possibilité de suivre un vrai parcours professionnel dans les achats avec des perspectives d'évolution de carrière, de rémunération et de formation.» Ces fiches métier reprennent celles qu'il avait proposées, en 2006, au terme d'une démarche interne recensant 2 400 acteurs dans la fonction achats du ministère de la Défense. Ce dernier a également précédé les audits Copé en publiant, dès 2005, la cartographie détaillée de ses 840 000 actes d'achats réalisés l'année précédente, pour identifier les sources d'économies et les perspectives de massification. Dans un contexte interministériel, la combinaison de ces deux études vient harmoniser le vocabulaire et borner le périmètre de la fonction achats, depuis la traduction des besoins jusqu'à l'exécution des marchés. Pour la première fois, l'achat se distingue des fonctions juridiques ou logistiques.
La généralisation prochaine de la carte d'achat dans l'administration repose, elle aussi, sur l'expérience concluante du ministère de la Défense. «La recherche des meilleurs prix ne suffit pas à rendre l'achat public efficace sur le plan économique, analyse Hervé Horiot. Les coûts liés à la lourdeur administrative de la procédure et aux délais doivent être réduits notamment grâce à la carte d'achat, qui s'intègre dans la dématérialisation des contrats publics et la chaîne d'acquisition.»
Ministère de la Défense
BUDGET 2007 47,7 milliards d'euros
VOLUME D'ACHATS 20 milliards d'euros, dont 50% en armes, munitions et matériel de guerre
EFFECTIF 450 000 collaborateurs
EFFECTIF ACHATS 2 400 collaborateurs
Biographie
Hervé Horiot, 38 ans, (DESS de logistique des échanges internationaux) intègre le ministère de la Défense en 1997. Il y a notamment été expert juridique en réglementation des marchés à la Direction des centres d'essais (2001). En 2004, il met en place et anime le pôle de politique achats du ministère. Il est adjoint au sous-directeur achats de l'Etablissement central de soutien depuis l'été dernier.
Sylviane Le Carré, BNP Paribas
Une nouvelle organisation pour vendre la fonction
A la tête des achats du groupe BNP Paribas depuis mars 2007, Sylviane Le Carré a mis en place une nouvelle organisation achats au sein de l'établissement financier. Objectif: développer la fonction à tous les niveaux de l'entreprise. Un pari réussi.
Par Sébastien de Boisfleury
En avril dernier, BNP Pari-bas s'est doté d'un groupe de pilotage achats, composé de ses principaux responsables achats par pôle et par métier. Ce «Group Procurement Board» fait partie de la nouvelle organisation mise en place par Sylviane Le Carré, responsable des achats de BNP Pari- bas. Il est chargé de définir la stratégie achats du groupe et d'en piloter la mise en oeuvre. L'un des objectifs est notamment de développer la fonction au sein de l'établissement financier. «Un important travail de consolidation a été réalisé par mon prédécesseur, Stanislas Chevalet. Aujourd'hui, il est nécessaire d'aller plus loin et de vendre la fonction à tous les niveaux», explique Sylviane Le Carré.
Pour ce faire, cette dernière dispose désormais d'une équipe en interne spécialement dédiée à cette tâche. «Leur mission est d'expliquer notre métier, de donner envie aux clients internes de collaborer avec nous et d'aider les métiers à mettre en place une organisation achats», reprend Sylviane Le Carré. Une équipe centrale reste chargée des catégories d'achats et des fournisseurs globaux. Une nouveauté toutefois: grâce à une application informatique développée en interne, Sylviane Le Carré assure un suivi très attentif de toutes les actions achats de la structure centrale et, progressivement, de toutes les équipes achats dans le groupe.
En moins d'un an, la responsable achats a insufflé une nouvelle forme de collaboration entre les directions de BNP Paribas. «Les acheteurs et les clients internes doivent partager les mêmes objectifs. Cela évite de nager à contre-courant, de rechercher des économies à tout prix alors que ce n'est pas la priorité du client interne», insiste-t-elle. Cette nouvelle approche se traduit notamment par la création de groupes de travail sur une famille ou sur un thème déterminé. Leur nom de code: Puma (prescripteurs, utilisateurs, managers et acheteurs). Ces acteurs, en coordination avec les services financiers, se mettent autour de la table «pour détecter, faire valider et s'assurer de la mise en oeuvre de nouvelle piste d'amélioration», se félicite Sylviane Le Carré. C'est ainsi qu'une nouvelle politique voyages a été mise en place, avec le déploiement d'un outil de réservation en ligne en perspective. Un mode de travail collaboratif repris pour des sujets aussi divers que l'impression, la télé-présence ou les distributeurs de billets.
BNP Paribas
ACTIVITE Etablissement financier
PRODUIT NET BANCAIRE 2007 31 milliards d'euros
EFFECTIF 168 000 collaborateurs
VOLUME D'ACHATS 7 milliards d'euros
EFFECTIF ACHATS 100 collaborateurs
@ ARNAUD OLSZAK
Biographie
Sylviane Le Carré, 44 ans, est responsable achats du groupe BNP Paribas. Diplômée de l'ESCP-EAP, elle a poursuivi une carrière de responsable commerciale chez Europcar, puis chez Sage, avant de rejoindre le groupe BNP Paribas en 1998. Repérée par son prédécesseur, alors responsable des achats de la banque, elle a intégré la direction achats du groupe à la fi n 2005 avant de lui succéder en mars 2007.
Philippe Maraval, AP-HP
La qualité certifiée Iso
La centrale des achats hôteliers et alimentaires (ACHA) des hôpitaux de Paris élargit sa démarche Iso. Un management de la qualité très bien noté par les clients internes.
Par Florent Maillet
En juin dernier, la centrale des achats hôteliers et alimentaires (ACH A) de l'assistance publique - hôpitaux de Paris (AP-HP) a fêté les dix ans de la certification Iso 9001 de ses procédures achats. «A cette occasion, le périmètre qualité s'est élargi», se réjouit son directeur, Philippe Maraval. Les prestations de conseils données aux 39 établissements de l'AP-HP pour leurs achats sont désormais certifiées, au même titre que les procédures métier (expression des besoins, passation et suivi des marchés) et l'intendance (RH, format ion...). La centrale prouve ainsi l'efficacité de sa démarche de déconcentration «enc ad rée» de certaines familles (travaux, nettoyage des locaux...), à rebours du mouvement de centralisation à l'oeuvre dans la sphère publique. «Au vu des spécificités immobilières par exemple, la globalisation n'apporte rien, observe Philippe Maraval. Et le fait que l'acheteur local passe lui-même le marché le motive pour suivre l'exécution de la prestation.»
La cohérence d'ensemble est assurée par un Observatoire des marchés déconcentrés. Il accompagne les acheteurs déconcentrés dans la planification de leurs marchés: un avertissement est émis dix mois avant l'expiration d'un marché. Il met aussi à leur disposition des documents types d'appels d'offres récents, des benchmarks des prix... L'Observatoire est également chargé du reporting de l'ensemble des marchés conclus. L'hôpital client note, chaque année, l'intérêt du service apporté avec, jusqu'ici, un satisfecit général.
La même démarche est appliquée par les achats centraux, eux aussi contrôlés sur la satisfaction des clients internes, Iso oblige. En 2007, la direction achats, en charge notamment des achats alimentaires, textiles ou des formations, a reçu la note de 8 sur 10. Un taux de satisfaction qui devrait augmenter avec le lance ment, en janvier prochain, d'un ERP et de sa brique achats. «Le catalogue interne contiendra 20 000 références, contre 14 000 aujourd'hui», annonce Philippe Maraval. A la clé, un système intégré de commande en ligne qui devrait réduire les achats sauvages à 5%. Autre avantage: l'ERP permettra de gérer simultanément les fonctions d'achats, de logistique et d'approvisionnement. «Cet outil garantit aux magasins de toujours disposer d'une information à jour. Cela exige de notre part une régularité accrue dans le niveau de prestation que nous offrons», conclut le responsable d'ACHA.
AP-HP
ACTIVITE Groupement hospitalier de Paris
BUDGET (AP-HP) 6,7 milliards d'euros
EFFECTIF (AP-HP) 93 000 agents
VOLUME D'ACHATS 2 milliards d'euros
EFFECTIF ACHATS 300 collaborateurs
@ ARNAUD OLSZAK
Biographie
Philippe Maraval, 46 ans (Sciences-Po Paris et licence de droit). Diplômé de l'Ecole nationale de la santé publique, il a débuté sa carrière en 1991 comme directeur des travaux à l'hôpital de Créteil. En 1994, il devient directeur des services logistiques à l'hôpital de Bondy. Puis, il intègre la centrale des achats hôteliers et alimentaires de l'AP-HP en 1997, dont il devient le directeur en 2001. Depuis 2004, il est délégué à la coordination achats de l'AP-HP
Isabelle Phung, Groupe Heppner
Une direction désormais incontournable
Lorsqu'elle a pris les rênes de la toute nouvelle direction des achats et des infrastructures du Groupe Heppner, Isabelle Phung savait que la route serait longue et difficile. Deux ans plus tard, elle est de tous les dossiers, de la lutte contre la hausse des prix du pétrole aux achats hors production de l'entreprise.
Par Sébastien de Boisfleury
La personnalité d'Isabelle Phung ne peut laisser quiconque indifférent. Et il fallait sans doute un tel tempérament pour s'imposer dans un secteur aussi difficile que celui du transport et de la logistique. A la tête de la direction des achats et des infrastructures du Groupe Heppner depuis sa création, il y a deux ans, Isabelle Phung est de tous les combats. Et depuis un an, ses faits d'armes s'enchaînent. Par exemple, afin de limiter les effets de la hausse des prix du pétrole, elle a décidé de centraliser au niveau national les achats de carburants - un budget de près de 10 millions d'euros - et de suivre les consommations grâce au déploiement d'un logiciel dédié. Si les négociations avec les pétroliers tournent court, un accord avec le distributeur multiréseaux DKV lui permet de connaître à tout moment le nom des stations les plus compétitives dans un périmètre géographique donné. «Négocier les prix ne suffit pas. Il faut également agir sur les consommations en encourageant des conduites plus responsables et en utilisant des véhicules adaptés pour chaque transport», précise-t-elle.
Du relooking des 1 400 camions, à la suite du changement, en mars dernier, du logo de l'entreprise, à la mise en place d'une car policy, en passant par la confection de nouveaux vêtements de travail, Isabelle Phung est devenue incontournable. Le Groupe Heppner ne possède qu'un seul loueur de camions? Elle introduit la concurrence et réduit de 15% le coût des contrats de location. L'entreprise utilise une douzaine d'agences de voyages? «Inutile. Une seule suffit!», répond Isabelle Phung, qui en profite pour implémenter un logiciel de réservation en ligne.
Grâce à la dématérialisation de certains processus (achats de fournitures de bureau, d'imprimés, etc.), Isabelle Phung a permis au Groupe Heppner de réaliser entre 15 et 20% d'économies dans chaque famille d'achats concernée. Elle améliore aussi le suivi des prestations, à l'image de l'intérim, un budget de 15 millions d'euros par an, en utilisant une plate forme de traitement administratif des contrats d'intérim, celle de Pixid. «Nos contrats-cadres sont mieux appliqués par les agences locales, se félicite-t-elle. Toutes les demandes sont tracées, ce qui évite également les surfacturations.» Autant d'actions récompensées cette année par la certification ISO 9001 version 2000 des processus achats de l'entreprise.
Groupe Heppner
ACTIVITE Transport international et logistique
CHIFFRE D'AFFAIRES 530 millions d'euros
EFFECTIF 3 800 collaborateurs VOLUME D'ACHATS 75 millions d'euros (hors investissements)
EFFECTIF ACHATS 8 collaborateurs
@ MARC JEHL
Biographie
Isabelle Phung, 43 ans, est directeur achats et infrastructures du groupe Heppner depuis 2006. Elle était auparavant à la tête des achats de la société Facom. Isabelle Phung est diplômée du DESS marketing et gestion de la fonction achats de l'université Paris Dauphine.
Charles-Henri Vollet, Carbone Lorraine
La reconnaissance des achats par l'action
Arrivé en 2003 à la direction des achats de Carbone Lorraine, Charles-Henri Vollet s'est employé à réorganiser la fonction, en communiquant sur ses missions en interne et en mettant en place différents programmes de référence. Cinq ans plus tard, les objectifs d'économies ont été largement dépassés.
Par Romain Rivière
«Aujourd'hui, nous maîtrisons 100% des achats», annonce Charles-Henri Vollet, directeur achats du groupe indus- triel Carbone Lorraine, qui mesure tout le chemin parcouru. «A mon arrivée, en 2003, j'ai positionné la fonction au coeur du plan de réduction des coûts, Booster, mis en place au même moment par le groupe.» Le but était clair: 25 millions d'euros d'économies entre 2004 et 2006. «A la fin 2006, l'entreprise avait réalisé 45 millions d'euros d'économies, dont un tiers grâce aux achats.» Même si l'objectif a été dépassé, il ne s'agissait là que d'un début, au vu de l'objectif du groupe d'atteindre un chiffre d'affaires de 1 milliard d'euros en 2011. Et l'implication de la fonction achats, aujourd'hui composée de 60 collaborateurs, faisant appel à près de 5 000 fournisseurs et réalisant 300 millions d'euros d'achats annuels, «est devenue primordiale», assure son directeur.
Pour y parvenir et rendre sa fonction plus efficace, Charles-Henri Vollet a d'abord tenu à faire connaître ses enjeux en interne. «A l'époque, il n'y avait pas de politique achats clairement définie et notre taux de couverture était de 50%.» Pendant six mois, il s'est ainsi attaché à vendre son rôle auprès de tous les directeurs de division. En leur expliquant notamment «que nous étions à leur servi ce pour accélérer leur rentabilité opérationnelle». Pour cela, «il a fallu évaluer les synergies achats dans chaque division, nous impliquer dans leurs projets stratégiques, réduire leur exposition aux fluctuations des prix des matières premières grâce à une méthodologie élaborée avec la direction financière, et enfin définir le rôle et les responsabilités des 134 familles d'achats du groupe».
Charles-Henri Vollet, qui a procédé à l'introduction des NTIC (nouvelles technologies de l'information et de la communication) dans sa direction, a aussi formé les business units au management des achats sur trois points: la négociation, le sourcing et le redesign to cost. «Nous avons mis en place des groupes de travail plu ri disciplinaires spécifiquement chargés du redesign to cost, impliquant les services achats, marketing et vente, recherche et développement, et production.» En analysant la fonctionnalité des produits et la valeur de leurs composants, les coûts de fabrication ont été réduits de moitié.
Carbone Lorraine
ACTIVITE Applications industrielles du carbone et du graphite
CHIFFRE D'AFFAIRES 2007 700 millions d'euros
EFFECTIF 6 800 collaborateurs
VOLUME D'ACHATS 300 millions d'euros
EFFECTIF ACHATS 60 collaborateurs
NOMBRE DE FOURNISSEURS 5 000
@ CAROLE MARTIN
Biographie
Après un 3e cycle en achats industriels au MAI de Bordeaux, Charles-Henri Vollet débute sa carrière en 1992 chez France Télécom comme responsable des achats et du contrôle de gestion. Il rejoint WPP comme directeur achats Europe, avant de se lancer dans le conseil, en créant la filiale de QP Group, aujourd'hui Buy.o Procure ment. Puis, il intègre Danone comme directeur achats hors production, avant de prendre la tête des achats de Carbone Lorraine, en 2003.
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Les dix décideurs en lice
1 Wafik Azmi-Salib, Club Méditerranée
2 Philippe Bassin, Danone
3 Gérald Benchetrit, anpe
4 Caroline Estivals, Novartis Pharma France
5 Alain Héry, Essilor
6 Hervé Horiot, Ministère de la Défense
7 Sylviane Le Carré, bnp Paribas
8 Philippe Maraval, Hôpitaux de Paris
9 Isabelle Phung, Heppner
10 Charles-Henri Vollet, Carbone Lorraine
Règlement de l'élection du décideur achats de l'année 2008
Article 1
Contexte
Décision Achats organise un jeu-concours lié à «l'Election du décideur achats de l'année».
Article 2
Principe
Le principe du concours est d'élire, parmi dix décideurs achats sélectionnés, les trois dont l'action, l'innovation et la réussite font figure d'exemple.
Article 3
Durée
Le concours se déroulera du 8 octobre 2008 au 15 février 2009, date limite de réception des bulletins de vote, le cachet de La Poste faisant foi.
Toutefois, si les circonstances l'exigent, Décision Achats se réserve le droit d'interrompre, de modifier, de reporter ou d'annuler cette opération ainsi que les modalités afférentes, sans que sa responsabilité ne puisse être engagée.
Article 4
Modalités de participation
Pour effectuer leur vote, les lecteurs devront utiliser les bulletins de vote figurant dans Décision Achats n° 118 daté d'octobre 2008. Ils pourront également voter en ligne depuis le site www.decision-achats.fr/TDA2008.
Un seul vote par personne sera admis.
Les bulletins devront être retournés avant le 15 février 2009, à:
Editialis - Décision Achats
Election du décideur achats de l'année
13 rue Louis Pasteur
92513 Boulogne-Billancourt Cedex
Article 5
Méthodologie
Le classement des trois personnalités se fera de la manière suivante:
- Vote des lecteurs
Les lecteurs pourront voter soit avec le bulletin de vote figurant dans le magazine, soit avec le bulletin de vote en ligne.
- Classement final
Les personnalités se verront attribuer cinq points pour ceux cités en n° 1, trois points pour ceux cités en n° 2 et un point pour ceux cités en n° 3. Le vainqueur sera celui qui aura obtenu le plus grand nombre de points. En cas d'ex æquo, le vainqueur sera celui qui aura été cité le plus grand nombre de fois en n° 1.
Article 6
Remise du prix
Le votant ayant donné le classement final dans l'ordre sera déclaré vainqueur du concours et se verra offrir le prix, au cours de la soirée des «Trophées Décision Achats» qui se tiendra au cours du 1er trimestre 2009, à Paris. En cas d'ex æquo, il sera procédé à un tirage au sort.
Article 7
Acceptation
Le fait de participer à la présente opération implique l'acceptation du règlement dans toutes ses conditions et la renonciation à tout recours contre cette opération, ces modalités d'exécution et les organisateurs.
Décision Achats se réserve le droit de remplacer le prix par un autre cadeau du même type.