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Le bonus des championnes ECOLOGIQUES

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Depuis la mise en application du bonus écologique, fin 2007, le marché automobile évolue: les ventes des véhicules moins gourmands en carburant et plus propres explosent. Tour d'horizon de ces voitures vertes.

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«Le marché automobile est en pleine mutation. L'arrivée du bonus écologique, le 5 décembre 2007, a impacté tous les constructeurs», assure Yves Oursel, directeur marketing d'Opel France. La mesure écologique a ainsi engendré un regain de popularité et une hausse des ventes des minis ou des citadines, plus légères et moins gourmandes en carburant, et à l'inverse, une baisse des acquisitions de voitures plus lourdes et plus polluantes, comme les familiales ou les 4x4. Les chiffres parlent d'eux-mêmes: les ventes de véhicules dits sobres en émission de carbone (émettant moins de 120 g par kilomètre) ont ainsi augmenté de 79,5% au cours du premier semestre 2008. A l'inverse, celles des voitures plus polluantes et sanctionnées par un malus (à partir de 161 g de CO2 par kilomètre) ont chuté de 45,3%. Au-delà de 165 g de CO2, la baisse s'est établie à 34,5% et pour les taux supérieurs à 200 g, le recul a atteint 47,2%. «La mesure a notamment engendré un changement de comportement chez les entreprises, qui sont des chasseurs de bonus», souligne Yves Oursel (Opel).

@ FOTOLIA/ZENTILIA/LD

Une tendance qui n'est pas pour déplaire à la Peugeot 207, en tête du hit-parade des ventes de véhicules neufs au cours du premier semestre avec 77 830 immatriculations et une croissance de 9%. Sa gamme propose en effet, pour les berlines, trois motorisations diesel HDi rejetant moins de 120 g de CO2 par kilomètre, comprises entre 70 et 110 ch. S'il reste toujours dans le top 5, le monospace compact Scénic de Renault incarne, en revanche, la perte de terrain des véhicules plus lourds et accuse un recul de 22,5%.

Une nouvelle vie pour les minis

Petites et légères, les minis affichent des consommations et des taux d'émission réduits. Des atouts qui leur font gagner du terrain.

Les petites voitures du segment A profitent pleinement de l'effet bonus. Depuis la mise en application de la mesure écologique, les ventes explosent: 15% de hausse pour la Volkswagen Polo au cours du premier semestre 2008, 31% pour la Peugeot 107, 25% pour la Toyota Aygo, 30% pour la Citroën C1...

Malgré un habitacle réduit, les minis gagnent donc du terrain: la faible consommation due à leur poids limité et les rejets de carbone restreints s'avèrent aujourd'hui un critère d'importance dans le choix d'une voiture neuve. Notamment pour les entreprises, qui souhaitent de plus en plus limiter les coûts liés aux flottes automobiles et qui privilégient une taxe sur les véhicules de société (TVS) réduite.

Face à ce constat, les constructeurs ne cessent de présenter des nouvelles versions «éco» de leurs voitures, avec un seul objectif: descendre sous les 120 g de CO2 par kilomètre afin de bénéficier du bonus de 700 euros. Et si, pour l'heure, le bonus de 1 000 euros concerne seulement trois véhicules, la concurrence fait rage. Les gammes évoluent et les constructeurs n'hésitent pas à proposer plusieurs versions de leur voiture bénéficiant du bonus écologique. C'est notamment le cas de Renault, qui a sorti, l'été dernier, une version essence 1.2 l de sa Twingo émettant 120 g de CO2, afin d'accompagner la version dCi 65 eco2. La championne en termes d'émission reste la Smart Fortwo, avec 88 g par kilomètre. Mais le prix de la Toyota Aygo ou de la Peugeot 107, qui affichent des consommations de 4,1 litres par kilomètre, permet à ces deux modèles de rester compétitifs.

Les citadines affirment leur rang

Ce segment très concurrentiel dispose de l'offre bonus la plus large en termes de constructeurs présents et de voitures concernées.

Déjà appréciées pour leur polyvalence, aujourd'hui les citadines plaisent également pour leur intérêt environnemental. Avec plus de dix modèles concernés par le bonus de 700 euros, le segment propose l'offre à bonus la plus large: les principaux constructeurs, en termes de ventes, commercialise une, voire plusieurs voitures.

Plus grandes et plus équipées que les minis, elles restent suffisamment légères pour être intéressantes en termes de consommation et de rejet de carbone. Mais ces caractéristiques ne jouent pas pour autant en défaveur de leurs performances. Ainsi, la Mini Cooper D, malgré son taux d'émission de CO2 de 104 grammes et ses 3,9 litres consommés aux cent kilomètres, affiche une puissance de 110 ch et une reprise lui permettant de passer de 0 à 100 km/h en moins de 10 secondes. Le véhicule n'est d'ailleurs pas passé inaperçu: ses ventes entre janvier et juin 2008 ont, en effet, bondi de 42%. Et ce, malgré un prix deux fois plus élevé que la Fiat Punto et qui atteint des montants équivalents à certains modèles compacts. A l'inverse, les tarifs de mini de la Ford Fiesta lui permettent de bien de positionner sur le marché.

Les autres constructeurs ne sont pas en reste. Peugeot, avec sa 207, atteint la pole position des ventes du premier semestre. La Clio troisième génération de Renault, en croissance de près de 19% sur la même période, permet à la marque au losange de se positionner juste derrière. Leurs moteurs respectifs, HDi 90 et dCi 85, s'avèrent particulièrement appréciés des conducteurs pour leur aisance sur de longs trajets.

Compactes et routières jouent le jeu

Grâce aux évolutions technologiques, de plus en plus de compactes et de routières bénéficient du bonus écologique. Ce coup de pouce permet aux constructeurs de rester compétitifs sur ce créneau.

Le bonus écologique ne concerne pas que les petites voitures. Certes, les 1 000 euros sont réservés aux plus petits véhicules, mais les compactes, telles que les Renault Mégane, Audi A3 ou Peugeot 308, bénéficient, pour leurs versions les plus sobres, d'un bonus de 700 euros. Les évolutions techniques se font sentir et certains constructeurs s'en sortent particulièrement bien. C'est le cas de BMW, dont la 118d de 143 ch ne rejette que 119 g de CO2 par kilomètre. Une prouesse inégalée, malgré les offres améliorées des autres constructeurs. L'Audi A3, avec les 105 ch de son 1.9l TDi, la Citroën C4 avec son 1.6 l de 110 ch ou encore la Ford Focus et la Peugeot 308, équipées du moteur HDi 110 ch, affichent des rejets compris entre 119 et 125 g de CO2 et bénéficient ainsi de 200 à 700 euros de bonus.

Sur le segment supérieur des routières destinées à couvrir des longues distances, l'offre est plus limitée. Deux constructeurs se partagent le marché et séduisent les conducteurs à la recherche de confort, de performance mais également soucieux des problématiques environnementales. Là encore, BMW a placé la barre haut, en mettant au point la 320d, développant 177 ch mais n'émettant que 128 g de CO2 par kilomètre. De son côté, Renault s'en sort bien avec sa nouvelle Laguna. Bien que peu vendue, sa version 1.5 dCi de 110 ch atteint le seuil des 130 g de CO2 et bénéficie ainsi d'un bonus de 200 euros.

 
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ROMAIN RIVIERE

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