Etat des lieux du secteur de la propreté
Le secteur de la propreté est relativement concentré et connaît une croissance positive de l'emploi qui est beaucoup plus soutenue que dans l'ensemble du secteur des services. Les contrats de propreté visent aujourd'hui un engagement sur les résultats. Tendance de fond, la dimension environnementale est de plus en plus prise en compte.
Je m'abonneSelon la Fédération des entreprises de propreté (FEP), le secteur de la propreté rassemble plus de 17 000 entreprises qui emploient près de 425 000 salariés et totalisent un chiffre d'affaires de 10 milliards d'euros. La concentration du secteur est relativement forte puisque les sociétés de plus de 500 salariés représentent seulement 1 % du nombre total d'entreprises, mais 44 % du chiffre d'affaires. A l'inverse, 68 % des entreprises comptent moins de dix salariés mais ne réalisent que 14 % du chiffre d'affaires de la profession. La concentration est également perceptible au niveau géographique, l'Ile-de-France regroupant à elle seule un tiers de l'activité. Une telle concentration s'explique par le fait que la propreté est un secteur de proximité: les prestataires s'installent près du lieu d'implantation de leurs clients. D'où cette dominante francilienne, à laquelle il faut ajouter deux pôles constitués dans les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur et Rhône-Alpes. Viennent ensuite le Nord-Pas-de-Calais et les Pays de la Loire. Au total, ces cinq régions rassemblent pas moins de 63 % des salariés de la profession (35,3 % pour l'Ile-de-France). De plus, selon www.facilities.fr, le secteur de la propreté connaît une croissance positive de l'emploi. Celle-ci est plus soutenue que dans l'ensemble du secteur des services, en moyenne 5 % sur les dix dernières années.
Concernant les clients, la FEP note que si la moitié des travaux de nettoyage, toutes entreprises confondues, sont réalisés en interne, le nettoyage de bureaux, lui, est presque totalement confié à des prestataires extérieurs. Il s'agit pour eux du segment d'activité le plus important. Le plus souvent, les prestations demandées relèvent d'un nettoyage classique de bureaux, locaux ou vitres, ce qui représente 80 % de l'activité des entreprises de propreté et 30 % de leur chiffre d'affaires. Mais cela peut également concerner des travaux plus spécifiques, en milieu industriel, agroalimentaire ou hospitalier par exemple, sans oublier des interventions ponctuelles, pour le ramonage notamment.
Par ailleurs, la dimension environnementale est de plus en plus prise en compte aujourd'hui et la plupart des prestataires utilisent des produits labellisés, généralement biodégradables. Enfin, les entreprises de propreté proposent des services associés qui leur permettent d'élargir la gamme de leurs prestations: manutention, gestion de stocks, classement d'archives, etc. Cette activité émergente représente aujourd'hui moins de 10 % du chiffre d'affaires global de la profession. Elle est surtout le fait des grandes et moyennes entreprises.
Les points-clés d'un bon cahier des charges
Pour éviter les déconvenues, le cahier des charges doit faire apparaître clairement les contraintes liées à l'activité de l'entreprise. En particulier, il faut définir les horaires d'intervention de la société de propreté, en dehors des horaires de bureau par exemple, mais également évoquer les questions de sécurité. Il faut donc indiquer s'il existe des risques industriels ou bactériologiques, signaler la présence d'alarmes, déterminer si l'agent de propreté possédera un double des clés ou s'il sera accompagné par quelqu'un qui lui ouvrira les portes... Autant de critères qui ont des conséquences sur le temps d'intervention et donc sur le coût de la prestation.
Par ailleurs, le cahier des charges doit être extrêmement précis dans la quantification du travail à réaliser ainsi que dans la description des lieux, notamment en ce qui concerne les types de revêtements ou la superficie des pièces. Une fois toutes ces informations données, l'entreprise doit pouvoir laisser une certaine souplesse au prestataire pour décider de l'ordre dans lequel procéder et de l'organisation des équipes. Le coût d'une prestation de nettoyage dans un immeuble de bureau est variable. Le tarif de base est de 15 euros le mètre carré.
Les contrats de propreté visent aujourd'hui un engagement sur les résultats. Pour ce type de contrat, normalement, seul le résultat est contractuel. Les moyens sont décidés par l'entreprise de nettoyage.
Pascal Witry, consultant expert au sein du pôle achats de Lowendalmasaï
Avis d'expert
« C'est au stade de la définition des besoins que se jouent en partie les gains à réaliser»
Une démarche d'optimisation commence par une phase d'analyse de la dépense actuelle et du cahier des charges en vigueur Ensuite, il faut définir ses besoins et rédiger un nouveau cahier des charges adapté à la typologie des locaux, à la présence du personnel, au type de prestation recherchée, à la fréquence à laquelle on souhaite la voir se réaliser... C'est au stade de la définition des besoins que se joue en partie les gains à réaliser, de plus en plus d'entreprises ayant tendance à réduire la voilure sur le cahier des charges pour diminuer leurs coûts. Pendant l'appel d'offres, il faut négocier le coût, mais l'essentiel se joue ailleurs. Il faut analyser le volume d'heures proposé par les différents prestataires pour mesurer la performance technique et économique des offres en présence. Autre critère fondamental à étudier: le management de la prestation. Lorsque vous demandez aux prestataires de réduire le cahier des charges, il est impératif que le pilotage de la prestation soit efficace pour répondre aux attentes du client. Il faut enfin veiller à ce que les bonnes économies ne se transforment pas en mauvaises. Intégrer dans le cahier des charges les périodes de sous-activité ou de congés. En revanche, tout ce qui contribue à sacrifier l'adéquation entre la qualité de service et le prix constitue une mauvaise économie...