DossierCOP21: pourquoi miser sur les achats verts?
La COP21, Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015. À cette occasion, la rédaction de Décision Achats vous propose de faire le point sur le rôle qui incombe aux acheteurs dans une démarche de développement durable.

Sommaire
- L'impact des "règles vertes" sur les achats
- Règles "vertes"
- Des risques et des opportunités
- Cap sur l'énergie solaire
- Repenser l'industrie française
- [Tribune] Développement durable: les achats publics misent sur le collaboratif
- Le Plan national d'action pour les achats publics durables montre la voie
- Comment organiser sa politique de développement durable?
- Une offre sur mesure
- Des actions à forte valeur ajoutée
- "Tester" le développement durable
- [Focus] Fin des tarifs réglementés du gaz: en route pour la transition énergétique
- Efficacité énergétique et big data
- Optimiser son contrat
- Outre le coût, un maximum de leviers existent pour négocier
- Achats responsables: quelques leviers d'action
- Flotte auto: passez à une conduite verte
- Achats IT "verts": suivez le guide!
- Un bureau plus vert grâce aux petites fournitures
- Le déménagement se veut plus global et plus vert
- [Cas pratique] Elle déploie les achats responsables au sein du Groupe TF1
- "L'aspect RSE ne doit pas être intégré en bout de chaîne"
- Achats, diversité et secteur protégé
- Un parcours atypique dans les achats
- [Cas pratique] "En relançant le sourcing fournisseurs, Orange a réalisé une économie totale de 10 % sur le papier"
- [Cas pratique] Telehouse, l'hébergeur le plus "green" de France?
- Évaluation de la maturité de la démarche écolo
- 404, code de progression
1 L'impact des "règles vertes" sur les achats
"C'est un véritable honneur que le climat s'impose dans une assemblée d'acheteurs". Ces mots prononcés par Claire Tutenuit, directrice générale d'Entreprises pour l'Environnement, lors de la seconde édition de la Nuit des matières premières et de l'énergie organisée le 12 octobre par la Cdaf (Compagnie des dirigeants et acheteurs de France), témoignent largement du caractère stratégique d'un tel événement qui a réuni près d'une centaine de participants. "Depuis toujours, la Cdaf se mobilise pour apporter de l'événementiel et du contenu sur les achats de production. Le succès de l'édition 2014 de la Nuit des matières premières et de l'énergie nous a conduits à renouveler cette soirée", a commenté, en prélude, Marc Sauvage, président de l'association.
2 Règles "vertes"
Une soirée qui intervient dans une actualité mouvementée, à l'approche de la Cop 21, 21e conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre prochain à Paris. Car LA question qui taraude les fleurons de l'industrie hexagonale reste bien l'impact des actuelles et futures "règles vertes" sur les matières premières et les énergies fossiles ou renouvelables. "Les mesures visant à réduire le réchauffement climatique ont, en effet, un impact prévisible sur l'industrie et le commerce, réclamant toujours plus d'efforts aux producteurs les plus avertis en terme de prouesse technologique et d'achats qualifiés", a déclaré Claude Lenoir, président de MPE Médias.
3 Des risques et des opportunités
C'est dire la nécessité d'anticiper ces contraintes réglementaires pour mieux en tirer profit. Un parti adopté notamment par Airbus : "Les évolutions réglementaires au niveau environnemental induisent autant de risques pour notre activité - non conformité, recertification coûteuse de certains produits, problème d'image..., que de nouvelles opportunités de business. En l'occurrence, l'optimisation de nos process de fabrication, une R & D plus soutenue et des gains sur de nouveaux marchés", a rappelé Albert Varenne, directeur achats du groupe, et intervenant au débat. On l'aura compris, la volonté politique actuelle de réduction des énergies fossiles peut constituer une occasion en or pour vous, acheteurs, d'apporter en interne des solutions innovantes en terme d'efficience énergétique.
Hydrogène, biomasse, solaire, les leviers à activer ne manquent pas ! Pascal Mauberger, p-dg de MacPhy Energy, PME spécialisée dans les systèmes de production et stockage d'hydrogène pour les marchés industriels, témoigne : "Il n'existe pas de solution unique pour mieux décarboner les produits comme les process de production. Les énergies renouvelables, sont une des réponses à explorer, parmi lesquelles l'hydrogène, ressource illimitée sur la planète, qui va apporter des solutions, notamment en terme de mobilité électrique", a détaillé le p-dg, en citant pour exemple le développement du véhicule électrique à pile à combustible à hydrogène. D'ores et déjà prisé par certains constructeurs, à l'instar deRenault, ce modèle affiche, en effet, une autonomie plus importante qu'un véhicule à batterie.
4 Cap sur l'énergie solaire
Autre énergie verte qui pourrait révolutionner l'industrie française : le solaire. "L'énergie solaire compétitive est une brique essentielle de la transition énergétique", a lancé Thierry Lepercq, président de Solairedirect, industriel global de l'électricité solaire avec plus de 500 MW construits ou en cours de construction sur cinq continents. Et ce dernier de lancer un message fort aux acheteurs :"Le solaire est en passe de devenir l'énergie la moins chère dans le monde, avec un coût qui pourrait atteindre 9 € / MW; un tarif quasiment à parité avec celui du gaz. En France, les directions achats vont donc prochainement recevoir des offres de fourniture d'électricité, à composante solaire, imbattables en terme de coûts".
5 Repenser l'industrie française
De quoi rassurer, peut-être, nos industries quant aux évolutions réglementaires à venir, toujours plus strictes en matière de réduction de l'empreinte carbone, et ce, alors que le prix du baril de pétrole continue, lui, à dégringoler. "Les innovations actuelles montrent qu'il ne faut pas avoir qu'une vision dramatique des réglementations actuelles", a insisté Thierry Lepercq, avant d'ajouter :"exit l'approche punitive de Cop 21, place à une approche positive !"
Un enthousiasme partagé par Philippe Darmayan, président d'ArcelorMittal France, qui n'en affiche pas moins un certain scepticisme quant à de la compétitivité prochaine de l'énergie solaire vantée par certains fournisseurs, ou face à l'idée d'une hausse drastique du prix du carbone - proposée par certains experts - pour inciter l'industrie à être plus verte : "Oui, notre secteur doit être le premier acteur d'un tel changement. Mais il faut envisager une diminution progressive de notre production de carbone dans les prochaines années pour favoriser une intégration réaliste des énergies alternatives dans nos process actuels. De quoi nous permettre de repenser à terme l'industrie en France qui représente 13 % de notre PIB contre 23 % en Allemagne. Et la Cop 21 constituera très certainement un agenda de solutions sans précédent pour atteindre un tel objectif".
Quid de l'impact sur l'industrie, achats de production en tête, des évolutions réglementaires attendues après la COP21? Cette question a été débattue lors de la dernière Nuit des Matières premières et de l'énergie organisée le 12 octobre par la Cdaf. Retour sur ces débats.
6 [Tribune] Développement durable: les achats publics misent sur le collaboratif
Selon l'étude sur la consommation collaborative de l'Agence pour la création d'entreprise, les achats mutualisés, les locations partagées, et autres types d'organisations seraient appelées à révolutionner l'entreprise et les achats pour lesquels nous avons été formés. "Cette économie contributive répond à la plupart des enjeux environnementaux, économiques et sociétaux qui sont devant nous", estime d'ailleurs le Cercle Les Echos. Ce serait une réponse à la pénurie de matières premières face à la généralisation du mode de vie occidental et une formidable opportunité de rebond, voire de création de nouveaux courants d'affaires.
La tendance est portée par la jeune génération. Les jeunes acheteurs ont en effet tendance à vouloir renouveler les pratiques de leurs aînés et à revoir le modèle même de l'achat pour mieux le faire correspondre à leurs habitudes de consommation. Les espaces partagés, l'aménagement du temps de travail, l'adaptation des salariés aux besoins de l'entreprise ne sont-ils pas autant de signes avant-coureurs qui promettent des bouleversements dans nos achats de familles de produits et services ?
7 Le Plan national d'action pour les achats publics durables montre la voie
Le Plan national d'actions pour les achats publics durables 2015/2020 montre la voie. Il intègre des dispositions en faveur de la protection ou de la mise en valeur de l'environnement, du progrès social, et favorise le développement économique et prend en compte l'intérêt de l'ensemble des parties prenantes concernées par l'acte d'achat. Il permet également de réaliser des économies intelligentes au plus près du besoin qui incite à la sobriété.
Ce Plan national d'action incite les acheteurs publics à partager les réussites et les avantages de cette politique. Ces échanges sont destinés à développer l'émulation entre les organisations, mettre en avant l'exemplarité, convaincre les décideurs et montrer que les objectifs du développement durable sont en adéquation avec leurs objectifs économiques, dans une logique de long terme. La consommation collaborative au sein de l'Etat semblerait être une suite logique du process...
Les principales organisations internationales considèrent l'achat public comme un moyen de changer les modes de production et de consommation dans un sens plus durable. Le programme des Nations Unies pour l'Environnement qui a, par exemple, lancé en 2005 un groupe de travail dit "de Marrakech" sur les Achats Publics Durables, promeut l'achat public durable en organisant le partage d'informations, la mise à disposition d'outils et l'établissement progressif de politiques communes. De là à développer les achats professionnels partagés, une consommation collaborative entre organisations publiques, il n'y a plus qu'un pas.
Les filières professionnelles de consommation collaboratives ne semblent pas encore organisées. Mais le puzzle se met en place. L'acheteur court derrière les nouveaux textes, s'adapte aux lois sans cesse modifiées, saute de formation en conférence, attrape les bonnes pratiques au détour d'un couloir. Il aura son mot à dire et ne s'en privera pas.
Pour aller plus loin: Achats de gaz : la stratégie adoptée par l'État
Lire aussi notre dossier: Le business du partage gagne la fonction achats
Porté par la jeune génération, le collaboratif - encore balbutiant - va probablement révolutionner les pratiques achats au sein des entreprises, mais aussi des organismes publics. Le Plan national d'actions pour les achats publics durables 2015/2020 va y contribuer.
8 Comment organiser sa politique de développement durable?
Le concept du développement durable peut avoir, pour les entreprises ou les collectivités, quelque chose d'un GPS défectueux : il fixe un cap - souvent lointain : chambouler leur modèle économique pour prendre en compte leur responsabilité environnementale, sans pour autant livrer de roadmap. Comment connaître et comprendre ses émissions de CO2 ? Comment se mettre à l'heure de l'écomobilité ? Favoriser la biodiversité dans son lieu d'implantation ?... Telles sont quelques unes des questions auxquelles entend répondre ekodev.
Le créneau de cette agence de conseil et de services en développement durable : un accompagnement à 360° qui se concrétise, côté stratégique, par la réalisation d'audits : énergétiques, environnementaux etc."Nous ne nous contentons pas de produire des rapports", souligne néanmoins Amaury Gagnon, consultant en mobilité. Une précision qui se retrouve dans le slogan de l'agence : le développement durable en action.
9 Une offre sur mesure
Sur le site internet d'ekodev, une rubrique "nos projets" expose le versant plus concret de sa mission : la mise en place d'un système de covoiturage, des stages de conduite écologique, des actions de reboisement, l'installation de ruches urbaines, des opérations de sensibilisation à l'environnement... Une liste qui ne cesse de grandir. "Historiquement, nous proposions plutôt des solutions packagées" se rappelle Timothée Quellard, directeur associé de la structure. Qui dit, étonné, n'avoir "jamais imaginé" que la start-up qu'il a contribué à lancer il y a cinq ans suive un tel axe de développement. Parmi les projets en cours : l'installation d'un potager urbain sur les toits d'une entreprise - spécialisée justement, dans l'agroalimentaire. Au coeur de l'approche de l'équipe : l'écoute et le sur-mesure se sont imposés avec le temps comme le moteur de sa créativité."Nous avons tendance à proposer à nos clients des idées qui nous semblent pertinentes selon plusieurs facteurs : leur maturité, leur domaine d'activité, leur position géographique".
10 Des actions à forte valeur ajoutée
"Les ROI en jeu sont énormes"
"L'objectif visé par ces diverses initiatives est double", rappelle Amaury Gagnon : "agir positivement sur la planète et sur l'entreprise" - qui n'en est après tout qu'un modèle miniaturisé. Une rhétorique qui dépasse le stade de la formule marketing pour parler d'une réalité économique autrement importante à tous les niveaux de l'entreprise. "Les ROI en jeu sont énormes", affirme Timothée Quellard, qui fait néanmoins le distinguo entre certaines actions immédiatement monétisables et d'autres, tout autant porteuses de valeur ajoutée, mais aux gains financiers plus lointains : "Pour le covoiturage, c'est facile : il suffit d'un an parfois pour engranger des bénéfices de plusieurs centaines de milliers d'euros ou plus."
Sans atteindre le même ordre de grandeur, les ruches urbaines permettent aussi à certains de leurs hôtes de dégager des bénéfices. C'est le cas notamment de KPMG, qui choisit de vendre le miel à ses collaborateurs pour ensuite réinjecter les fonds récoltés dans une fondation. Plus original encore : l'exemple du restaurant de l'hôtel relais château Saint-James qui propose régulièrement à la carte une recette à base du miel de "ses" abeilles.
Véritable outil pédagogique "pratique", la ruche permet dans les deux cas de faire l'expérience de l'économie circulaire au niveau de l'entreprise. La valeur ajoutée associée à d'autres initiatives, comme par exemple le reboisement, est à contrario uniquement de l'ordre du bien être des collaborateurs, de team-building, de sentiment d'appartenance... Autant de points dont toute direction économique serait bien avisée de comprendre le caractère crucial. "Le revenu n'est plus à la tête des critères recherchés par un jeune diplômé", rappelle en effet Timothée Quellard.
11 "Tester" le développement durable
Il n'empêche que toutes les entreprises n'en sont pas au même point dans leur compréhension des enjeux du développement durable. Pour ceux qui, avant d'impliquer la direction - et au delà, l'ensemble des service - dans une transformation globale, préfèrent "tester" une action écolo, ekodev ne pose pas de limite quantitative à ses commandes. Le directeur associé évoque notamment le cas d'un client qui a contacté l'agence pour replanter une dizaine d'arbres. Coût de l'opération : une cinquantaine d'euros. Pour d'autres factures, la somme varie selon la demande en fonction, notamment, du nombre d'actions d'accompagnement mises en place.
Voir sur le même sujet notre dossier : Développer une politique d'achats durable et responsable
Comment organiser au quotidien sa politique de développement durable? Audit énergétique ou climatique, covoiturage, reboisement... L'agence de conseil et de services en développement durable ekodev propose des solutions pour aider les entreprises à passer au vert.
12 [Focus] Fin des tarifs réglementés du gaz: en route pour la transition énergétique
Et maintenant? Telle est la question que doivent se poser, partagés entre le soulagement et l'appréhension, l'ensemble des acheteurs professionnels, publics et privés, qui ont pu regarder venir - puis passer - le 1er octobre 2015 sans avoir à redouter une coupure d'alimentation de gaz. Dix mois après la suppression des tarifs réglementés de gaz, prévue par la loi sur la consommation du 17 mars 2014 pour les consommateurs dont la consommation s'élève au-dessus de 200 MWh/an, cette date faisait en effet figure d'ultime échéance pour basculer en offre de marché. Un cap qui, aussi important soit-il à passer, n'en est pas moins symbolique.
"La grosse effervescence autour de la fin des tarifs réglementés pour le gaz est passée", indique Yves Poulouin, directeur commercial entreprises et collectivités chez Direct Énergie. Une allusion au fait qu'à quelques exceptions près (voir encadré en page 2), les appels d'offres dédiés ont déjà été attribués. Pour autant, dans les services achats des entreprises comme des collectivités, le gaz reste plus que jamais un sujet d'actualité. À l'instar de ce qu'il se passe sur le marché de l'électricité, pourtant notoirement plus difficile à cerner pour les acheteurs nouvellement investis du dossier, la mise en concurrence désormais obligatoire des fournisseurs de gaz porte en elle, pour cause, des répercussions qui vont bien au-delà de la signature de contrat.
Passé le "branle-bas de combat" qui a marqué, chez l'ensemble des acteurs concernés, la démarche de mise en conformité avec la nouvelle législation - entre rédaction du cahier des charges, consultations et négociations... -, plus d'un acheteur a dû lever le nez de sa station de travail, épuisé, pour réaliser que l'aventure de l'achat d'énergie, loin d'être terminée, ne faisait au contraire que commencer.
13 Efficacité énergétique et big data
Cette évolution est exacerbée par une autre grosse actualité qui impacte les comportements de consommation de gaz: la transition énergétique. Pour réduire son impact sur l'environnement et par la même occasion sa facture, le big data s'invite dans les achats des collectivités comme des entreprises. Le principe: un suivi de consommation qui permet de faire la chasse au gaspillage... et d'ajuster l'offre à ses besoins réels. Yves Poulouin explique ainsi qu'il est "parfois possible d'adapter les conditions tarifaires en cours de contrat" après constatation d'un écart.
Condition préalable: observer l'évolution de la consommation, ce que le fournisseur fait lors de points réguliers avec la clientèle. Le dernier appel d'offres d'achat de gaz conclu par le Sigeif contient de même une clause selon laquelle le prix du gaz varie chaque mois. Une stipulation qui n'est pas sans nécessiter un travail supplémentaire en interne. Chaque mois, le syndicat affiche ainsi sur son site intranet le nouveau prix, accompagné des indices correspondant. Le tout est proposé en téléchargement aux membres. En outre, l'efficacité énergétique fait l'objet d'un appel d'offres distinct du Sigeif, mené parallèlement à celui concernant l'achat de gaz. À la clé, il s'agit de proposer un panel de prestations parmi lesquelles les membres peuvent librement piocher. Le prix, bien sûr, reste là encore au coeur des préoccupations. "Dans la mesure où nous représentons 600 acheteurs, nous n'avons aucun mal à trouver des offres intéressantes", indique sur ce point Jean-Serge Salva.
14 Optimiser son contrat
Comment gère-t-on, au jour le jour et sur le long terme, une famille d'achats aussi cruciale que celle du gaz dans le contexte d'un marché nouvellement concurrentiel? Comme le souligne Jean-Serge Salva, responsable des affaires juridiques du Sigeif, le Syndicat intercommunal pour le gaz et l'électricité en Île-de-France, la problématique peut être d'autant plus "anxiogène" pour les acheteurs qu'elle est encore largement inédite. "Avant, les prix étaient administrés. C'est-à-dire qu'aucune personne publique ni privée n'avait la possibilité de négocier avec les fournisseurs historiques un nouveau prix ou une qualité de service", précise-t-il. Cela contribue sans aucun doute à expliquer, au-delà de toute stratégie d'optimisation des coûts, le phénomène des achats groupés.
Créé en 1904 pour une mission statutaire d'administration du réseau public de distribution de gaz et d'électricité pour le compte des communes qui en sont propriétaires, le Sigeif s'est doté, pour son 100e anniversaire, d'une nouvelle branche d'activité, en créant en 2004 un premier groupement de commandes pour l'achat de gaz. Un second a fait suite en 2014. Par conséquent, le syndicat coordonne aujourd'hui un total de deux groupements - destinés à fusionner lors du prochain appel d'offres de 2016 -, qui représentent ensemble non moins de 600 membres aux profils variés. "Il y a des acheteurs publics, mais aussi privés: des communes, des structures intercommunales, des hôpitaux, des bailleurs, des offices HLM publics ou bien encore des bailleurs privés", détaille Jean-Serge Salva.
En tout, ce sont plus de 8000 sites ou "points de consommation" qui sont représentés. Pour une consommation annuelle totale estimée autour de 3 milliards de kWh. "C'est approximativement un volume équivalent au chauffage annuel de 200 000 logements ", indique Jean-Serge Salva, soucieux d'illustrer un chiffre tellement gigantesque qu'il en est abstrait.
15 Outre le coût, un maximum de leviers existent pour négocier
La mission du Sigeif est simple: négocier, pour le compte de ses membres, le meilleur contrat possible. Un objectif qui passe par le respect de plusieurs critères. "Il s'agit avant tout d'acheter au meilleur rapport qualité-prix", indique, sans surprise, Jean-Serge Selva. Au coeur de la plus-value apportée par le groupement de commandes, l'optimisation des coûts n'exclut pas pour autant une attention particulière pour d'autres éléments contractuels environnant la livraison du gaz : mode de facturation, service clients, reporting, espace client en ligne...
Chaque acheteur ayant des attentes spécifiques, le Sigeif les invite à les faire connaître lors de réunions ponctuelles en amont de la diffusion de l'appel d'offres. Une démarche que le responsable des affaires juridiques de la structure apparente, toutes proportions gardées, à de la "co-création d'appel d'offres". L'objectif est simple: "Faire en sorte que l'appartenance à un groupement de commandes ne soit pas une abdication totale des prérogatives achats en permettant à tout le monde de s'exprimer."
L'ouverture du marché du gaz, sans révolutionner les pratiques achats, multiplie en effet les leviers de négociation à portée des consommateurs. Un point complètement intégré dans la stratégie de développement des fournisseurs. "Nous ne ferions pas long feu si nous n'apportions qu'une réponse au problème du coût", confirme Yves Poulouin. "Il y a énormément de choses à faire pour fidéliser un client et s'inquiéter de sa décision lors du renouvellement de contrat."
Passé le "branle-bas de combat" qui a marqué la période de mise en conformité avec la loi dans les services achats, les acheteurs doivent apprendre à gérer l'achat du gaz. Enjeux et explications.
16 Achats responsables: quelques leviers d'action
17 Flotte auto: passez à une conduite verte
Miser sur le développement durable pour votre flotte auto est non seulement bon pour votre image, mais également source d'économies! Des voitures électriques aux formations à l'écoconduite en passant par le lavage sans eau, découvrez comment passer au vert sans que votre comptable voie rouge.
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18 Achats IT "verts": suivez le guide!
Le cloud est-il green? C'est la question que s'est posée l'Alliance Green IT, une association qui guide via son action d'information les entreprises vers les bons gestes. Découvrez dans cet article comment mettre du vert dans votre DSI.
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19 Un bureau plus vert grâce aux petites fournitures
Stylos, crayons, pochettes et autres feuilles de papier peuvent représenter, selon les secteurs d'activité, un poste de dépense très important, propice à une démarche d'optimisation de l'impact environnemental au sein du service achats. Bonne nouvelle: les fournisseurs abondent dans ce sens!
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20 Le déménagement se veut plus global et plus vert
La démarche d'achats responsables trouve également toute sa place dans le cadre d'un déménagement. Regroupement de services, bâtiments HQE, aménagement des espaces de travail... Découvrez les pistes à exploiter.
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À l'heure où le développement durable s'impose de plus en plus présente dans les achats, la rédaction de Décision Achats a identifié plusieurs leviers d'action pour rendre votre politique achats plus responsable. Tour d'horizon.
21 [Cas pratique] Elle déploie les achats responsables au sein du Groupe TF1
À son arrivée en 2008 au sein du groupe TF1, Marie-Christine Stachetti a demandé à piloter la partie dédiée aux achats responsables. Elle a donc pu mettre en oeuvre et déployer, dès la création de la direction des achats, une politique achats responsables, sans pour autant qu'une cellule dédiée soit créée car, explique-t-elle, "nous voulions que cet aspect soit pleinement intégré dans les process achats." Et elle est aujourd'hui fière d'affirmer que le groupe a pleinement intégré cette dimension. "Si convaincre les prescripteurs peut parfois être difficile au quotidien, chez TF1, on a la chance d'avoir une adhésion de la direction générale aux aspects RSE et diversité."
Son engagement RSE a retenu l'attention de la Cdaf: Marie-Christine Stachetti vient d'être nommée co-présidente du GEB (Groupe d'étude et de benchmark) "Achats et RSE" de la Cdafet de l'ObsAR. L'objectif de ce groupe est de promouvoir les bonnes pratiques en achats responsables sur le plan national. "C'est une fierté personnelle et professionnelle et une marque de confiance pour TF1", souligne-t-elle.
22 "L'aspect RSE ne doit pas être intégré en bout de chaîne"
Si le contexte budgétaire est encore très contraint, Marie-Christine Stachetti s'efforce de rappeler en interne que oui, "il est possible d'acheter responsable, au même prix et dans le même timing que pour un achat classique." Comment ? "L'aspect RSE ne doit pas être intégré en bout de chaîne. Si la dimension responsable est intégrée très en amont, dans le cahier des charges voire même au moment d'un RFI [request for information, NDLR], il n'y a pas de raison pour que cela coûte plus cher ou rallonge les délais." En intégrant ce critère le plus en amont possible, les acheteurs, selon elle, se professionnalisent. "Nous ne sommes pas dans le "greenwashing" car cela se voit très vite !" Elle mise aujourd'hui sur une démarche d'achat en TCO ainsi que sur une analyse du cycle de vie du matériel jusqu'à son recyclage.
Parce que les achats responsables intègrent également la relation fournisseurs, le Groupe TF1 s'efforce de respecter les engagements pris auprès du Label Relations Fournisseur Responsables qui récompense les sociétés ayant fait preuve de relations durables et équilibrées avec leurs fournisseurs, notamment en matière de respect des délais de paiement.
Et pour aller à la pêche aux bonnes pratiques achats et se doter d'une vision plus transverse, Marie-Christine Stachetti encourage son équipe, composée de trois acheteuses, à assister à des conférences et faire partie de réseaux. "Les réseaux acheteurs sont aujourd'hui très performants, de même que tous les groupes de travail sur les réseaux sociaux. Preuve que ce métier passionnant est fédérateur."
23 Achats, diversité et secteur protégé
Marie-Christine Stachetti s'efforce d'emmener ses fournisseurs sur le chemin des achats responsables et les fait évaluer par EcoVadis. "Grâce à ces évaluations réalisées sur près de 200 fournisseurs, nous avons pu obtenir une bonne visibilité sur leurs engagements RSE sur la base de quatre volets : environnement, social, éthique des affaires et politique achats."Un travail mené, en autres, sur des familles d'achats à l'empreinte sociétale forte comme la logistique, l'informatique ou encore les services généraux.
L'aspect diversité est également un vrai sujet pour TF1. "C'est une vraie force pour le Groupe. Cette diversité nous la retrouvons à l'antenne, en interne, chez nos téléspectateurs, et nous voulons la décliner chez nos propres fournisseurs. TF1 est d'ailleurs le premier média à avoir obtenu le label Diversité il y a trois ans."
Mais quid de l'évaluation de cette diversité ? "Nous demandons aux fournisseurs s'ils sont signataires de la Charte Diversité et nous les interrogeons également sur leurs engagements effectifs, accompagnée d'une analyse de leur bilan social (handicap, égalité hommes/femmes, promotion, maintien dans l'emploi des seniors,...). C'est ce que nous nous attachons à faire au quotidien donc ce que nous attendons de nos fournisseurs."
Ce qui peut faire la différence entre deux fournisseurs compétitifs, c'est l'aspect RSE et diversité, notamment dans des domaines aussi concurrentiels que la propreté, la relation client ou encore les travaux d'impression.
Marie-Christine Stachetti est attentive également au secteur protégé. Certains lots (comme des travaux d'impression, le recyclage des cassettes ou encore l'entretien des espaces verts), sont ainsi alloués à des ESAT et à des EA, "qui se sont montrés en plus très compétitifs !", se félicite-t-elle.
Le 27 janvier 2014, le Groupe TF1 a ainsi reçu le Label Relations fournisseur responsables, décerné par la Médiation nationale interentreprises et la Compagnie des dirigeants et acheteurs de France (Cdaf). Une première dans le secteur de l'audiovisuel. "Ce label est une reconnaissance du métier d'acheteur chez TF1. Cette récompense a permis en interne d'asseoir la réputation que l'on essaie de construire depuis 2008. Cela a permis également de gommer cette image dépassée de "cost killer" qui colle parfois aux acheteurs et de la remplacer par des créateurs de valeurs." La direction des achats avait déjà reçu des mains de la Cdaf, en juin 2013, un trophée achats dans la catégorie "Achats responsables et Diversité".
24 Un parcours atypique dans les achats
Titulaire d'une maîtrise de LEA et d'un DESS LEA en commerce international, tout destinait pourtant Marie-Christine Stachetti aux métiers du commerce ou du tourisme. Elle a finalement choisi les achats industriels et Labinal, équipementier automobile spécialisé dans la filtration, pour une mission de sourcing (fondeurs et plasturgistes) en Europe. Après sept ans chez Labinal, elle a rejoint un autre équipementier, Plastic Omnium, spécialisé cette fois-ci dans les réservoirs à carburant. Elle était alors en charge des achats en mode projet pour General Motors en Allemagne. Une expérience riche qui a permis à l'acheteuse de se familiariser avec les concepts de "design-to-cost" et d'élaboration de cahiers des charges fonctionnels.
Après neuf années dans l'univers automobile, Marie-Christine Stachetti s'est tournée vers les télécoms, en plein essor en 2001, et a intégré Bouygues Télécom. Elle est devenue responsable achats, encore une fois sur un périmètre très technique, en charge des achats d'équipements de transmissions, fibres optiques, faisceaux hertziens et de services et maintenance. "Nous étions en monopole sur de gros contrats. Nous mettions de côté les leviers classiques de remise en concurrence et étions très à l'écoute des fournisseurs pour avancer et co-construire ensemble", raconte Marie-Christine Stachetti. Elle a ensuite été en charge de la gestion de familles d'achats plus commerciales, liées à la relation client ainsi que de la partie dédiée au secteur protégé, qui lui tenait, déjà à l'époque, à coeur.
Organisation de la direction des achats de TF1
La direction des achats de TF1 est rattachée directement à une direction financière. Une organisation qui, pour Marie-Christine Stachetti, constitue un "véritable atout qui donne aux acheteurs une vraie légitimité".
La direction des achats couvre au total une soixantaine de familles d'achats pour des métiers très différents. Elle est organisée en deux pôles : un pôle achats technique (broadcast et informatique) et un pôle achats commerciaux, sous la responsabilité de Marie-Christine, regroupant les achats pour la direction de l'information, l'immobilier et services aux collaborateurs, la relation client et la communication et marketing pour un montant des dépenses d'environ 350 millions d'euros.
Au total, le périmètre global adressé par la direction des achats hors droits représente aujourd'hui une enveloppe de 600 millions d'euros.
Marie-Christine Stachetti, responsable achats, a initié une vraie démarche RSE en 2008 au sein de la direction des achats du Groupe TF1. Son action a été remarquée par la Cdaf et l'ObsAR qui viennent de la nommer co-présidente de leur Groupe d'étude et de benchmark "Achats et RSE". [Juin 2015]
25 [Cas pratique] "En relançant le sourcing fournisseurs, Orange a réalisé une économie totale de 10 % sur le papier"
Décision Achats: Comment avez-vous mené votre politique d'achats responsables du papier ?
Nathalie Leneve, acheteuse chez Orange : "Nous avons lancé un sourcing sur l'achat de papier, en 2013. Nous sommes passés par l'étape "Request for information" (RFI), afin de quadriller le marché des fournisseurs de papiers capables de répondre à nos exigences pour approvisionner le secteur administratif d'Orange. Pour ce faire, nous avons travaillé avec la direction de l'environnement et la direction informatique afin de pouvoir sourcer un papier qui réponde à nos critères de prix, mais aussi environnementaux et techniques. Nous étions jusqu'alors sur du papier labellisé FSC - dont les fibres proviennent de forêts gérées durablement - et il n'était pas envisageable de descendre de gamme.
Le papier recyclé est, à la base, plus cher qu'un papier de fibre vierge certifiée, mais nous avons négocié avec les fournisseurs un prix quasi-équivalent à celui-ci. Je suis convaincue que le challenge ne pouvait passer que par l'aspect tarifaire. Avec succès : relancer le sourcing de fournisseurs nous a permis de réaliser une économie totale de 10 % sur le papier, sans baisser au niveau qualitatif, et de toucher le papier à 0,01 euro moins cher que le papier de fibre naturelle que nous utilisions.
Le papier représente 30 % des dépenses globales de fournitures de bureau, estimées entre 6 et 10 millions d'euros par an. D'où la nécessité d'instaurer une forte politique de diminution de la consommation."
Y a-t-il eu des résistances au sein d'Orange ?
"Dans les mentalités, il y a l'idée que le papier recyclé n'est pas de bonne qualité, or, pour nos entités, la qualité est bien sûr primordiale. Mais c'est faux : le papier recyclé que nous utilisons possède un niveau de colorimétrie à 110. Il est blanc ! Le papier recyclé labellisé se trouve au plus haut niveau qualitatif. Nous insistons auprès des collaborateurs sur le fait que ce papier se recycle de quatre à cinq fois et qu'il consomme moins d'eau. Grâce à son label "Blue Angel", le désencrage sans chlore est également garanti.
Nous privilégions également des papiers au grammage plus faible : nous sommes ainsi passés de 80 à 75 g / m² sur les papiers de fibre vierge. Il a donc aussi fallu contrecarrer les idées reçues associant diminution du grammage et augmentation des dysfonctionnements des imprimantes, par la réalisation de tests."
Pourquoi est-ce important pour Orange de gérer de façon responsable sa politique papier ?
La RSE est un pan de chacun de nos sourcing et un questionnaire est soumis aux fournisseurs de fournitures qui répondent à nos appels d'offres. Les achats et l'environnement travaillent d'ailleurs main dans la main au cours de cette étape.
L'entreprise mène une politique plus globale, afin de réduire son propre impact environnemental. Depuis 2016, Orange s'est engagé à diminuer de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre, d'ici à 2020 et de 15 % ses émissions d'énergie, mais également à favoriser l'écoconception. D'ici à 2016, nous serons certifiés ISO 14 001.
Quelles bonnes pratiques Orange a-t-elle mis en place pour réduire la consommation de papier?
Dans notre approche de consommer moins, mais mieux, outre le choix de papiers au grammage plus faible et de papiers recyclés, nous privilégions notamment les impressions en recto-verso. Nous misons également sur l'impression protégée : chaque collaborateur peut supprimer son impression, si besoin, avant la sortie du document. Il est ainsi très rare de voir des bannettes remplies de papiers imprimés par erreur."
L'achat de papier est un enjeu clé de la politique RSE des entreprises. Nathalie Leneve, acheteuse en charge des fournitures de bureau corporate chez Orange, transmet les bonnes pratiques de l'entreprise pour consommer moins, mais mieux. [Décembre 2014]
26 [Cas pratique] Telehouse, l'hébergeur le plus "green" de France?
Énergivores, les centres de données numériques. Benoît Mercier, Directeur technique Cloud chez Telehouse l'admet sans détour : "Le volume des données numériques augmente de 40 % par an. Pour les stocker, nous avons besoin de plus d'espaces, donc de plus de serveurs, ce qui augmente notre empreinte environnementale. Sans oublier que le numérique représente 10 % de la consommation mondiale d'énergie et que d'ici à 2030 les data-centers de la région parisienne auront besoin d'une nouvelle centrale nucléaire pour fonctionner."
Conscient de l'impact environnemental de ses activités, Telehouse a entamé une démarche d'écoconception des produits et services de son nuage informatique. L'environnement est ainsi pris en compte dès la phase de conception. Extraction des matières premières, choix du transport, recyclage... sont pensés en amont, afin d'éviter le gaspillage des ressources, l'abondance des déchets, et un bilan carbone explosif. "Nous avons décliné les trois axes du Grenelle de l'environnement, explique Benoît Mercier : efficacité énergétique, sobriété et développement des énergies renouvelables". Résultats : une diminution de 50 % de la consommation énergétique et une réduction globale de 30 % de l'impact environnemental à service égal.
27 Évaluation de la maturité de la démarche écolo
Pour donner plus de poids à sa démarche environnementale, le spécialiste des centres de données s'est tourné, au printemps 2014, vers l'Afnor Certification. "Il fallait être crédible, reconnaît Benoît Mercier, c'est pourquoi une certification indépendante nous permettait de valider nos actions et nous engageait à communiquer".
L'Afnor se sait d'ailleurs étiquetée "caution indépendante"... pour la bonne cause. "Nous avons développé AFAQ écoconception, car nous nous sommes rendu compte que les entreprises ne possédaient pas les outils de valorisation de leur démarche d'écoconception, à part pour certains produits certifiés par l'écolabel européen", explique Benjamin Perdreau, chef de produit au sein de l'association française de normalisation.
Et de préciser la méthode : "Nous évaluons la maturité de la démarche d'écoconception mise en place par l'entreprise, via un questionnaire de cent items, qui lui permet d'obtenir une note entre 0 et 1 000 points. Notre grille d'évaluation suit les critères des normes ISO 14 0001 (système de management environnemental), ISO 9001, ISO 14 006 et ISO TR 14 062." Parmi les questions : Quels sont les objectifs fixés ? Quels moyens ont été mis en place pour l'écoconception ? Est-ce que l'entreprise communique sur sa démarche ? L'entreprise a-t-elle vérifié sa conception et les caractéristiques environnementales du produit par des essais et / ou des prototypes ? La communication autour de ce produit est-elle écoresponsable ?
L'ensemble du cycle de vie du produit est ainsi observé : de la construction de la salle des serveurs au choix des équipements réseaux, jusqu'aux déchets générés. "À l'issue de l'évaluation, nous lui remettons son attestation avec sa note, ainsi qu'un rapport avec des points saillants et des pistes d'évolutions", résume Benjamin Perdreau.
28 404, code de progression
Où se situe le prestataire mondial de data-centers ? Avec 404 points, Telehouse obtient le niveau "progression", soit le deuxième niveau de performance sur les quatre existants. "C'est la seule entreprise du secteur à avoir reçu l'attestation", précise le chef de produit. "Nous sommes le premier hébergeur à avoir initié cette démarche et je souhaite qu'il y ait un effet boule de neige sur l'ensemble de la filière", prône Benoît Mercier, beau joueur. Pourtant, le label "green" est un atout concurrentiel. "Le facteur de développement durable arrive après le prix, la sécurité et la performance dans les appels d'offres, mais il est en constante progression. Nos clients sont de plus en plus sensibles à une telle démarche, voire de plus en plus demandeurs", reconnaît-il.
"Notre objectif à terme est d'afficher sur les factures de nos clients l'équivalent en poids carbone de leur activité numérique, afin qu'ils puissent comparer la performance énergétique de leurs prestataires", conclut Benoît Mercier. Rendez-vous dans 18 mois pour la recotation !
L'hébergeur de données Telehouse est la première entreprise du secteur à recevoir l'attestation de l'Afnor Certification pour l'éco-conception de son data-center. Il espère un effet boule de neige dans la filière numérique. [Novembre 2014]
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