L'open booking fait décoller le marché
L'arrivée de nouveaux entrants sur le secteur du travel et la mobilité toujours plus grande des collaborateurs incite les entreprises à prendre des mesures face au phénomène grandissant de l'open booking. Aussi, les éditeurs multiplient-ils les solutions technologiques.
Je m'abonnePas moins de 28 % des réservations des billets d'avion et plus de 50 % des nuits d'hôtels sont faites hors des canaux recommandés, révèle un Livre Blanc de Concur et GBTA. "L'open booking non maîtrisé ne permet pas aux entreprises de gérer les dépenses d'hébergement, ni de garantir le respect de la politique voyage. Les process de traitement des notes de frais peuvent également se trouver impactés. Sans parler des enjeux de protection de données des collaborateurs et de sécurité", explique Emmanuel Ebray, directeur de HRS France. Parmi les autres problèmes soulevés par l'open booking, Cédric Lefort, senior director global business solutions chez BCD Travel, pointe du doigt "le manque de données spécifiques sur les profils voyageurs ou le manque de visibilité pour l'agence, qui ne pourra pas assister le voyageur en cas de modification ou d'annulation du voyage". En résumé, pour Bruno Jacquemin-Sablon, product director, global online booking tools chez CWT : "Les enjeux, pour nos clients, sont ceux de la sécurité et l'assistance aux voyageurs, de la conformité aux règles de l'entreprise et de la visibilité des dépenses."
Manque de visibilité, enjeux de sécurité, etc. C'est un fait, l'open booking a des conséquences importantes pour l'entreprise dans la gestion de sa politique voyage. Ainsi, quelques travel managers ont instauré des règles pour limiter ces comportements. Par exemple, le voyageur n'est pas remboursé s'il réserve son vol en dehors des canaux agréés ou bien il doit utiliser sa propre carte de crédit pour payer et n'est remboursé que plus tard.
Mieux encadrer l'open booking
"Les voyageurs demandent plus d'autonomie. En tant que travel manager, il faut pouvoir y répondre".
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Chez QuickSilver, la solution a été trouvée : le pari a été fait de laisser le choix aux collaborateurs (dont la moyenne d'âge est de 28 ans) d'opter pour le prestataire qu'ils souhaitent. À une seule condition : ces derniers doivent passer par l'agence de voyages maison. "Les voyageurs demandent plus d'autonomie. En tant que travel manager, il faut pouvoir y répondre. Peut-être en proposant, par exemple, une liste d'applis validée par l'entreprise ", a expliqué Emmanuel Vergé, directeur marketing France de Concur, à l'occasion d'une conférence organisée par l'AFTM sur le sujet de la "travelution ". Et de citer l'exemple de l'université Vanderbilt du Tennessee qui comptabilise 7 000 voyageurs d'affaires. Le travel manager de l'université a recensé une liste d'applis autorisées et communique par le biais d'une newsletter et des réseaux sociaux comme Twitter pour informer ses salariés en déplacement.
GBTA et Concur prônent l'intégration de l'open booking aux nouvelles solutions. "La meilleure solution pour eux n'est pas l'interdiction de l'open booking mais la possibilité pour les collaborateurs que leurs voyages, quel que soit le mode de réservation choisi, soient conformes aux politiques de voyage de l'entreprise et intégrés au système " , résume le Livre Blanc. Une entreprise y témoigne : " Le devoir de protection est LA raison qui justifie d'adopter une plateforme de réservation en open booking. L'équation est simple : la probabilité d'être pris dans un incident, multipliée par la somme d'argent perdue lors d'un procès éventuel. Si les mesures de gestion du risque vous coûtent moins cher, vous y gagnez. La tranquillité d'esprit n'a pas de prix. " Dans son dernier Livre Blanc, l'AFTM cite une étude réalisée par Phocuswright selon laquelle des solutions logicielles sauront gérer ce mode d'achats d'ici à 2020 et permettront de réaliser entre 15 et 25 % d'économie. Pour l'heure, la solution consisterait à placer l'open booking sous contrôle.
Lire la suite en page 2 : Récupérer les données hors canal
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