Événementiel : les destinations les plus prisées par les entreprises
L'Anaé a dressé le classement des destinations les plus prisées par les entreprises en France et à l'étranger. Des résultats commentés par Nicolas Dudkowski, responsable de l'étude.
Je m'abonneLille en hausse, Marseille en baisse. Tel est le premier enseignement de l’Anaé (Association des agences de communication événementielle) qui livre une étude* sur le marché de l'événementiel lors du salon Bedouk dédié au tourisme d'affaires.
Que ce soit pour des événements corporate ou clients, les entreprises privilégient la France comme destination. Une tendance qui s’est légèrement accentuée par rapport à l’année dernière (74 % contre 71,5 %). Une écrasante majorité choisit encore Paris et l’Île-de-France. En effet, sur dix événements organisés sur le territoire, six le sont en région parisienne. Une destination suivie, de loin, par la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, à laquelle les professionnels songent une à deux fois sur dix. En baisse : les villes de Marseille, Lyon et Bordeaux. En hausse, le Nord-Pas-de-Calais (pour 5 % des événements organisés) et les Pays de la Loire (3 %).
Parmi les destinations étrangères, la Chine commence tout juste à tirer son épingle du jeu. Malgré une légère baisse, l’Espagne reste le pays le plus plébiscité, accueillant plus d’un événement sur cinq organisés à l’étranger. Et ce même devant les États-Unis. L’étude marque également un décrochage de l’Italie (par rapport à 2009, qui avait toutefois constitué une année record) et une belle percée de l’Allemagne. Nouveauté : un événement sur dix est organisé chez notre voisin d'outre-Rhin.
Selon les professionnels, ces tendances pourraient s’accentuer en 2011. Le Nord-Pas-de-Calais et les Pays de la Loire pourraient garder les faveurs des entreprises, tout comme, à l’international, l’Allemagne et l’Asie.
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* Cette étude a été réalisée auprès de 635 agences en décembre 2010.
Le point de vue de Nicolas Dudkowski, administrateur à l'Anaé et responsable de l'étude:
Comment expliquez-vous l’émergence du Nord-Pas-de-Calais dans les destinations les plus prisées par les entreprises, en France ?
Nicolas Dudkowski : Lille est une ville dynamique qui offre des conditions et des facilités d’accès depuis Paris très intéressantes. Plus globalement, on note un réel effort de toute la région pour renforcer son attractivité. De leur côté, les entreprises sont à la recherche de nouveauté. Dernière explication : crise oblige, l’année 2010 a été marquée par une recherche d’événements un peu moins ostentatoires que par le passé. D’où une baisse de l’engouement pour les régions PACA, Rhône-Alpes et Aquitaine. Et ce malgré les efforts considérables déployés par les hôtels dans la région de Marseille… Par ailleurs, l’Île-de-France reste en tête de liste des régions françaises les plus plébiscitées.
La tendance est à la recherche d'événements moins “ostentatoires”. Celle-ci s’affirme-t-elle également à l’international ?
Tout à fait. On observe, à l’international, la baisse des destinations d’Europe du Sud : Espagne, Italie, etc. Comme en France, les destinations au soleil sont délaissées au profit de destinations plus ‘’rigoureuses’’. Cela expliquerait d'ailleurs l’arrivée de l’Allemagne dans ce palmarès. Quant à l’émergence de la Chine, on peut invoquer en particulier l’ouverture du pays à l’international et l’exposition universelle de Shangaï l’année dernière. La Chine est plébiscitée pour le tourisme d’affaires et les conventions internationales.
Selon vous, quelles pourraient être les conséquences des événements récents en Tunisie et en Égypte sur le tourisme d’affaires dans cette région du monde ?
La situation de ces deux pays est bien sûr problématique. Les événements organisés à la fin de l’année 2010 en Tunisie et en Égypte ont dû être annulés, entraînant, pour la période actuelle, une baisse du tourisme d’affaires. Mais l’on peut espérer une reprise du mouvement, lorsque la Tunisie rentrera dans sa phase de reconstruction. Par rebond, il est possible que davantage d’événements, dans les mois à venir, soient organisés au Maroc plutôt qu’en Tunisie et en Égypte, du reste d’ailleurs peu prisée par le tourisme d’affaires. À moins que les entreprises ne se tournent plutôt vers l’Espagne ou l’Italie. La Tunisie faisait partie de ces destinations ‘’soleil’’, offrant un très bon rapport qualité-prix.