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"Les meilleurs promoteurs de la fonction achats sont les métiers"

Publié par Aude Guesnon le - mis à jour à
'Les meilleurs promoteurs de la fonction achats sont les métiers'
© © Marc BERTRAND

À la tête des achats de bioMérieux depuis cinq ans, Séverine Schumacher a structuré son équipe de façon à pouvoir adresser au mieux les enjeux du business, organisé son service de façon à simplifier la prise de décision des métiers et sécuriser les approvisionnements, avec un focus pointu sur la qualité et le respect des normes en vigueur.

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Quelle organisation achats avez-vous retenue ?

Notre organisation est matricielle, à trois dimensions : une dimension mondiale avec la mise en place d'un modèle de Global category management ; une dimension locale, avec la présence d'acheteurs au niveau de chaque site, principalement aux États-Unis, en Europe et en Asie, et une dimension transversale organisée par BU. Les category managers se reposent sur les équipes achats locales et certains d'entre eux ont un rôle de coordinateur achats qui leur permet d'être au plus près de leurs clients internes. Ils font partie des comités de direction de leur région, bioMérieux étant organisée en trois régions : Asie Pacifique, Amériques et EMEA. Enfin, certains coordinateurs sont membres des comités de direction des sites ou des BU. Ce maillage permet d'être au plus près des enjeux business et de prendre en charge toutes les problématiques, qu'elles soient globales ou locales.

Comment les achats créent-ils de la valeur chez bioMérieux ?

La création de valeur est au centre de la stratégie pour la fonction achats. Comme pour toute direction achats, la réduction des coûts et l'augmentation de la couverture des achats indirects font partie de nos priorités. Un plan de transformation de la fonction a été lancé en 2013 pour réorganiser les équipes par category management avec une dimension géographique forte.

Nous avons défini plusieurs axes de travail prioritaires, toujours en vigueur à ce jour : le supply risk management, la participation active des achats au développement de nouveaux produits impliquant la collaboration avec des fournisseurs, et encouragé le travail collaboratif des équipes achats avec les business partners au travers d'un plan de productivité, baptisé Purchasing Collaborative Action Plan, sur lequel chaque partie prenante s'engage sur des objectifs communs. Il définit l'ensemble des projets achats au niveau global, permet de construire ensemble le budget puis de s'engager sur des niveaux de gains. Ces derniers ne sont pas uniquement financiers : ils peuvent être réalisés à travers des améliorations de process, par exemple. Les équipes s'engagent et allouent des ressources à ce travail collaboratif. C'est à la fois notre roadmap à suivre pour l'année et un outil de pilotage des actions. Cette approche collaborative est aujourd'hui bien en place au sein du groupe.

Sécuriser les approvisionnements est, j'imagine, stratégique pour bioMérieux. Comment procédez-vous? Quelle gestion des risques avez-vous adoptée?

La sécurisation de nos achats est notre priorité. Il est essentiel pour nous de mettre en place des actions de sécurisation pour contribuer à la croissance profitable et durable de la société et éviter par conséquent toute rupture d'approvisionnement. Les entreprises de notre secteur d'activité sont soumises à des législations et des inspections nationales et internationales très strictes. L'assurance qualité est partout présente. La conformité réglementaire est le risque majeur que nous devons maîtriser. Fin 2012, nous avons défini et déployé une méthodologie de cartographie des risques qui consiste à identifier toutes les matières critiques, avec les équipes du manufacturing, de la supply chain, de la qualité, les ingénieurs et les biologistes. Nous l'avons déclinée site par site avec un ordre de priorité des actions. Nous définissons des plans d'actions pour sécuriser ce type d'achats : stocks de sécurité, contrats de partenariats, mise en place de sources d'approvisionnement alternatives. Ce process peut être complexe car nous utilisons parfois des matières premières biologiques rares pour lesquelles nous pouvons nous trouver en concurrence avec de grands donneurs d'ordres d'autres secteurs industriels, et dont les besoins en volume sont plus importants que les nôtres.

Il vous faut impérativement devenir le client privilégié. Comment procédez-vous ?

bioMérieux est un acteur reconnu dans le secteur de la santé ; la qualité de notre réputation nous donne accès à de grands comptes mondiaux. Nous évitons les pratiques opportunistes, attachons beaucoup d'importance au respect de nos partenaires et nous savons entretenir une relation dans la durée. L'enjeu est de créer une relation solide, de confiance et de transparence avec nos fournisseurs, que nous accompagnons si nécessaire. Nos fournisseurs reconnaissent notre approche et savent apporter à leur tour leur soutien lorsque nous les sollicitons.

Lire la suite en page 2 : Avez-vous un exemple d'accompagnement proposé à vos fournisseurs ? - Parvenez-vous toujours à éviter le monosourcing / existe-t-il des matières premières pour lesquelles il n'existe qu'un fournisseur ? - Face à tout cela, où placez-vous le critère coût ?

 
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