|Billet d'humour] Conversation au coin du feu
Alors les activités à forte valeur ajoutée vont être plutôt relocalisées dans ces futures zones de stabilité hégémonique, n'est-ce-pas ? Sacré Cochonnet, toujours aussi logique ! Il n'y avait plus qu'à chercher ces zones pour savoir qui allait en profiter. Accroche-toi mon pote, c'est moi qui pilote
Je m'abonneComme on n'arrête pas de me parler de relocalisations, et que mon ami Cochonnet - toujours aussi féru d'économie - ne m'avait toujours pas donné de réponse satisfaisante, je me résolus à aller le voir de nouveau. J'allais bien finir par lui faire cracher le morceau !
Je le retrouvai au coin d'un feu de cheminée, les charentaises au pieds, en train de relire les oeuvres de Charles (Charlie) Kindleberger. Le feu crépitait doucement, l'ambiance était paisible : toutes les circonstances étaient propices pour pouvoir enfin parler de relocalisations.
Levant les yeux de son livre, Cochonnet me regardait, le regard dans le vague, les charentaises au pieds : " Firmin, puisqu'il paraît qu'on est en crise, sais-tu seulement pourquoi certain prétendent que la crise de 1929 a duré aussi longtemps ?... D'après Charlie, c'est tout simple : une crise mondiale favorise l'apparition d'états qui auront suffisamment de poids et prendront les mesures pour clôturer la crise. Charlie ajoute aussi, qu'en 1929, il n'en existait plus : le Royaume-Uni était déclinant, et les Etats-Unis n'avaient pas encore le poids qu'ils ont aujourd'hui. Je revoyais mes cours en accéléré dans ma tête : mais oui, Cochonnet était bien sûr en train de me parler de la fameuse "théorie de la stabilité hégémonique" !
" ... Et donc, continua-t-il, si cette théorie est vraie, alors les activités à forte valeur ajoutée vont être plutôt relocalisées dans ces futures zones de stabilité hégémonique, n'est-ce-pas ?". Sacré Cochonnet, toujours aussi logique ! Il n'y avait plus qu'à chercher ces zones pour savoir qui allait en profiter. Accroche-toi mon pote, c'est moi qui pilote !
L'Europe ? Cochonnet m'objecta que le bilan de l'Eurosystème, publié par la BCE, avait été multiplié par 3 sur 10 ans, pour atteindre 5000 milliards d'euros... Je commençais à avoir des sueurs froides, en me demandant qui allait bien pouvoir rembourser tout ça. Les Etats-Unis ? Allons, n'y pensons pas, c'est le pays le plus endetté du monde, y compris vis-à-vis de la Chine... Au bout du compte, il n'en restait plus que quelques-uns sur la table : la Chine, l'Inde...
A ce moment de la conversation, une bûche se consuma dans le foyer et tomba lourdement, faisant un bruit sourd. J'avais ma réponse, enfin !
Par Firmin de Montalembert.... un directeur achats Groupe anonyme, qui dissimule généralement son espièglerie sous un masque de grand sérieux
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