Consommer de l'espace de travail comme on consomme un café
Tiers-lieux et espaces de co-working ont le vent en poupe. Outre la localisation, les entreprises attendent toujours plus de services et un esprit "communauté" afin de favoriser leur business. C'est aussi une façon de "revitaliser le territoire", selon Christophe Burckart, dg d'IWG France.
Je m'abonne82 % des salariés en France (70% dans le monde) travaillent chaque semaine au moins un jour par semaine hors de leur bureau révèle une étude International Workplace Group (IWG) (Regus) qui y voit "l'amorce d'un tournant majeur dans le secteur de l'immobilier d'entreprise".
C'est un fait : tiers-lieux, espaces de co-working, ... ont le vent en poupe. Preuve de l'intérêt du sujet, une radio baptisée "Cowork" a vu le jour en 2018. C'est pourquoi, le gouvernement a lancé une concertation publique nationale baptisée "Mission Coworking : quels nouveaux lieux pour les territoires à l'ère du numérique?" du 9 avril 2018 au 22 juin 2018 sous l'égide de Julien Denormandie, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires et de Patrick Levy-Waitz, président de la Fondation Travailler autrement.
"Des communautés pour des synergies business"
"On observe une croissance du marché qui s'accélère depuis 3 à 5 ans avec un marché de plus en plus mature. Mais aussi des usages sophistiqués", explique Christophe Burckart, Directeur général d'IWG France. Et désormais, les entreprises sont séduites par les offres de services qui fleurissent au sein de ces tiers-lieux, à l'image du succès que rencontrent les espaces de travail WeWork qui mettent avant le côté "expérience communautaire". "Des communautés se créent pour des synergies business qui se développent", confirme de son côté le directeur général d'IWG France. Ainsi, le réseau de centres Regus propose des cartes de membres à ses adhérents qui peuvent se rendre dans n'importe quel centre du réseau.
L'aspect communauté se traduit chez IWG via son réseau baptisé "Stop & Work" qui développe un réseau de centres de télétravail, dans lesquels des travailleurs peuvent utiliser de manière très souple des espaces de travail ouverts ou privatifs, des salles de réunion, une connectivité très haut débit, des services de visioconférence et d'une manière générale toute une offre de services flexibles et un environnement professionnel. Le réseau Stop & Work est connecté au réseau de centres d'affaires Regus (plus de 2000 centres dans le monde, plus de 75 en France). Dans les faits, les clients de Stop & Work ont accès aux espaces Regus et inversement. Et grâce à l'appli "Myregus", il est possible de géolocaliser le centre le plus proche.
Revitaliser et mailler le territoire
Toujours selon l'étude d'IWG, ce type de tiers-lieux a une incidence sur le recrutement et la fidélisation des meilleurs talents pour 71% des sondés français (80% monde). A ce titre, le groupe Engie dont le siège est basé à la Défense a installé les bureaux de son organisation numérique dès septembre 2016 dans un centre Regus, situé rue de Londres, entre Saint-Lazare et Grands Boulevards. Un choix stratégique du groupe qui peinait à recruter des nouveaux talents en étant basé à La Défense.
Outre l'aspect réduction des coûts immobiliers,"les espaces de travail flexibles permettent notamment aux entreprises de s'affranchir de baux contraignants mais aussi de revitaliser des territoires", relève Christophe Burckart. Ainsi, le maillage du territoire est un des positionnements d'IWG qui compte 3200 implantations dans près de 1000 villes et 115 pays dans son réseau de centres Regus. Ainsi, il est possible de trouver des espaces Regus dans les lieux de passage comme les gares (exemple à Bordeaux Saint-Jean), les aéroports, voire même les stations-services des aires d'autoroute en Grande-Bretagne. "Nous avons notamment un partenariat avec la SNCF sur le sujet", explique Christophe Burckart, Directeur général d'IWG France. D'ici fin 2018, IWG envisage notamment d'ouvrir un centre Regus au sein de la gare de Lille Flandre.
"Nous ouvrons un site toutes les 3 semaines avec une vraie volonté de mailler le territoire. Car de la même manière qu'il est possible de prendre un café tous les 50m que ce soit dans un bistro ou à emporter, nous souhaitons faire consommer de l'espace de travail de façon très fluide", conclut le directeur général d'IWG France qui relève qu'à Paris, il existe plus de centres Regus que de cafés Starbucks.