En 2021, la réduction des coûts redevient un enjeu majeur
Les économies réalisées sont le premier critère d'évaluation de la performance achats, selon l'étude AgileBuyer/CNA. De même, leur contribution au chiffre d'affaires baisse d'un point en 2021, par rapport à 2020, tout comme la contribution au cash, qui baisse de 2 points.
Je m'abonne"Fait marquant de cette année 2021 : après une baisse constante depuis 2016 (avec une exception en 2019), la réduction des coûts redevient un enjeu majeur", pointe Olivier Wajnsztok, directeur associé d'AgileBuyer et chef d'orchestre de l'étude annuelle "Tendances et Priorités des départements achats", menée en partenariat avec le Conseil national des achats. Les deux complices ont livré ce jeudi les résultats du cru 2021 de cette étude qui s'intéresse fort logiquement, et de près, aux conséquences de la crise de la Covid sur la fonction. Crise qui renforce évidemment le besoin de réduire les coûts... un enjeu majeur pour 77% des directeurs achats interrogés. Au plus fort de la crise en mai 2020, les entreprises avaient comme objectif premier de sécuriser leurs chaînes d'approvisionnement avant de s'attaquer à la réduction des coûts. D'où ce chiffre en baisse de 59%.
Une plus grande pression sur les coûts dans les secteurs en crise
Plus les entreprises souffrent de la crise, plus elles baissent les coûts. C'est le cas des secteurs comme celui de l'automobile où 85% des directions achats ont comme premier objectif la réduction des coûts, tout comme pour la mécanique-métallurgie, ou encore l'aéronautique-défense, le tourisme et le transport pour 84% des répondants.
Une performance achats encore plus évaluée en fonction des économies réalisées
En lien avec la réduction des coûts qui redevient un enjeu majeur pour les directions achats, les économies réalisées sont le premier critère d'évaluation de la performance achats et gagnent 4 points en 2021. De même, leur contribution au chiffre d'affaires baisse d'un point (10% en 2021 contre 11% en 2020), tout comme la contribution au cash (baisse de 2 points).
Un objectif de réduction des coûts en majorité entre 5 à 10%
En 2021, la moitié des directions achats affiche un objectif de réduction des coûts de 5 à 10% soit 2 points de plus qu'en 2020. Une fois encore, ces résultats confirment des conséquences économiques de la crise sanitaire sur la santé financière des entreprises. Cependant, cet objectif de 5 à 10% est majoritaire et seulement 6% des entreprises envisage un objectif de réduction des coûts de plus de 10% (6% de répondants contre 7% en 2020).
Plus les entreprises souffrent, plus elles baissent les coûts
Dans les secteurs matures en achats comme l'automobile ou l'aéronautique et la défense, les leviers de réduction de coûts sont déjà pressurisés au maximum. Ils sont donc plus faibles contrairement aux secteurs de l'immobilier et de la banque - finance où ils sont encore peu utilisés.
Dans le détail, d'autres secteurs durement impactés par la crise sanitaire comme le tourisme et le transport ont un objectif de réduction des coûts supérieur à 10% (soit 3 points de plus qu'en 2020). Mais la remontée la plus spectaculaire reste celle du secteur de l'immobilier - BTP avec une hausse de 14 points par rapport à 2020 (22% de répondants en 2021 contre 8% en 2020).
Lire aussi : Les achats, fer de lance des politiques publiques ?
Des bonus de moins en moins liés aux gains achats
En 2021, tout comme en 2020, 18% des directions achats perçoivent des bonus sur des critères qui n'incluent pas les gains achats. Or, ils n'étaient que 15% en 2019. Cette image de l'acheteur " créateur de valeur " s'impose désormais au sein de l'entreprise.
Et pour réduire les coûts... il y a notamment la relocalisation (voir les résultats de l'étude sur ce sujet: cliquer ici)
Pour connaître tous les résultats de l'étude, lire les articles suivants:
Les priorités des départements achats en 2021, selon l'étude AgileBuyer / CNA
Les achats, de plus en plus perçus comme une fonction stratégique
"Les fournisseurs tyrans se calment un peu"
Les achats durables, une préoccupation, mais pas une priorité
La relocalisation monte.... mais les achats dans les pays à bas coût, aussi