En 2030, le travel manager est mort... Vive le mobility manager!
Dans un monde dynamique en évolution constante, le métier du voyageur d'affaires évolue. A quoi ressemblera-t-il en 2030? L'AFTM dresse le scénario du travel manager du futur dans son 7ème livre blanc. Avec un focus sur le voyageur d'affaires d'hier et d'aujourd'hui.
Je m'abonneEn 2030, le travel manager est mort... Vive le mobility manager! C'est un des scénarios envisagé par l'AFTM dans son 7ème livre blanc sur la profession de travel manager dévoilé en avant-première lors de la journée Univ'Air Plus le 3 septembre dernier.
"Dans un monde dynamique en évolution constante, le métier du voyageur d'affaires évoluera. Mais pourrons-nous encore l'appeler comme cela dans un univers dominé par la mobilité?" interroge l'AFTM.
Avant d'anticiper le voyage d'affaires en 2030, l'AFTM dresse le portrait du voyageur d'affaires 2015 : un voyageur ultra-connecté mais stressé et fatigué... dans un environnement business mouvant.
Plus de 50% des voyageurs d'affaires pointent du doigt la fatigue comme la première cause de stress. Un facteur fatigue désormais intégré dans une logique de TCO. Ainsi, les travel managers ont réalisé qu'il était plus adéquat de payer plus cher un déplacement que de choisir une réservation low cost qui engendrerait stress et fatigue et impacterait la qualité de travail de ses salariés.
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Blurring, bleisure, open booking,...
Parmi les révolutions notables dans le voyages d'affaires, citons le "blurring", soit le mélange de la vie professionnelle et personnelle, ou encore le bleisure, contraction de business et leisure. Autre phénomène marquant : l'économie du partage redessine le paysage du travel avec des acteurs comme Airbnb ou Uber et engendre une certaine "uberisation du business travel".
Enfin, chose amusante : si la gamification (mode de communication ludique et interactif auprès des salariés) et l'open booking sont régulièrement mis en avant par la presse spécialisée dans le travel, seuls 2% des travel managers appliquent cette tendance dans leur politique voyage. Ainsi, pour A. Bougja, travel manager chez Veolia, "l'open booking est et restera un mythe pour des raisons de questions relatives à la responsabilité de l'entreprise".
Eduquer ses voyageurs d'affaires
Pour mieux anticiper la gestion de l'activité déplacements professionnels, 70% des entreprises travaillent sur l'éducation des voyageurs aux bonnes pratiques, la mise en place d'outils (62%), et enfin sur la redéfinition de la politique voyage (à 53%).
L'enquête rappelle que 65% des salariés s'avouent satisfaits du service voyage proposé par leur entreprise et qu'ils sont 91% à considérer la mobilité comme une réelle opportunité. Petit bémol : si des progrès ont été réalisés pour gérer les voyages d'affaires de salariés handicapés, 77% des travel managers avouent qu'ils n'ont aucune dispositions relatives à ce type de voyageurs.
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Enfin, quelles sont les attentes des voyageurs d'affaires? 79% des baby boomers pensent que les déplacements professionnels sont mieux gérés. Mais ils sont 35% à attendre un certain confort lié à la prestation de transport. De leur côté, les générations Y et Z attendent plus de simplicité dans les processus (45%), plus de digital et de mobilité (près de 40%) et de rapidité dans les traitements des notes de frais. Cette génération de digital native ultra connectée utilise son smartphone pour la réservation (plus de 50%) et regarde attentivement les appréciations des autres voyageurs (80%).
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Le voyageur de 2030
"Envolons nous pour 2030!" propose l'AFTM. En 2030, le big date permettra de déterminer un profil très précis du voyageur d'affaires. C'est notamment tout l'enjeu de la norme NDC (new distribution capability). Les objets connectés seront partout et des prototypes de valises intelligentes, déjà en phase de test, suivront le voyageur dans les aéroports promet l'AFTM.
En 2030, les contrôles de sécurité seront davantage ciblés sur les profils à risque. Plus de file d'attentes interminables aux aéroports... mais aussi plus de sécurité. Le voyageur d'affaires pourra recharger les batteries de l'ensemble de ses appareils pendant son vol. Sa navette ou son VTC l'attendra directement à son arrivée. Ses notes de frais et son check-in à l'hôtel seront simplifiés et accessibles via son smartphone et aux NFC. Sa montre, ses lunettes ou son smartphone sauront anticiper son retard et préviendront automatiquement la compagnie aérienne...
De leur côté, pour survivre les agences de voyages devront inventer un nouveau modèle de rémunération et auront "les moyens de délivrer le service attendu sur tous les objets connectés, avant, pendant et après le déplacement". Certains prédisent la disparition des GDS. Une hypothèse peu probable pour l'AFTM. "Même si des bouleversements sont attendus dans le domaine".
Côté transports, la SNCF verra son monopole remis en question avec l'apparition de nouveaux acteurs. Des offres low cost verront le jour dans le domaine du rail. De leur côté, les loueurs de véhicules miseront sur l'auto-partage et la mutualisation de leurs parcs automobiles.
"Espérons qu'il ne s'agisse pas de science-fiction", conclut l'AFTM. "Il est permis d'espérer un modèle de distribution unique, simplifié ou unifié".
Le mobility manager, l'avenir du TM
Les salariés seront de plus en plus nomades et le bureau fixe disparaîtra. Et par conséquent, les modes de management décentralisé seront optimisés. Le travel management d'aujourd'hui aura disparu. L'AFTM envisage 2 options : le BTO (ou build to order) pour les entreprises soucieuses d'externaliser cette activité avec un mode de rémunération aux économies générées par leurs prestataires. Pour les plus grandes entreprises, le mobility manager prendra le pas sur le travel manager.