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[Tribune] Flexibilité, le maître mot du leadership du 21e siècle

Publié par le | Mis à jour le
[Tribune] Flexibilité, le maître mot du leadership du 21e siècle

L'essor de nouveaux modes de travail a mis en lumière la quête de sens des salariés. Ainsi, les leaders doivent s'adapter à cette réalité en mettant en oeuvre une organisation du travail aussi personnalisée que fédératrice. Focus sur l'une des clés pour que chacun exprime tout son talent !

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La crise sanitaire a modifié notre vision de l'entreprise en généralisant le recours au télétravail et à des environnements de travail hybrides. Ainsi, 82% des professionnels réclament que les politiques de qualité de vie au travail évoluent.

Dès lors, le rapport au travail collectif, dans lequel le manager trouve pleinement sa place de leader, se transforme. Aujourd'hui, ce manager doit composer avec des salariés qu'il ne voit pas travailler, des idées qu'il ne voit pas germer, des positions qu'il ne voit pas se confronter. Pourtant, les talents adhèrent à cette nouvelle organisation de travail qui réclame une véritable flexibilité au service de l'organisation.

Pour la jeune génération notamment, c'est une évolution favorable des mentalités qui répond à leur quête de sens et d'épanouissement mental. Néanmoins, ce nouveau contrat social au sein de l'entreprise, ne menace-t-il pas son efficacité et la cohésion des collaborateurs ?

En somme, représente-t-il une opportunité ou une menace pour les chefs d'entreprise ?

L'individualisation du travail ne doit pas rimer avec la distanciation des relations

Télétravail, flex office, cleandesk... Ces pratiques propulsées par la crise sanitaire font craindre un isolement des salariés, qui organiseraient leur travail en silo, sans se soucier des impératifs de leurs collègues, ni créer un lien indispensable à la performance. Pourtant, une autre tendance se dessine : celle d'une réorganisation du travail, entre les tâches nécessitant concentration, calme et isolement, dans un environnement que le salarié peut s'approprier et maîtriser ; et celles requérant dialogue, confrontation d'idées, émulation et accompagnement actif, dans un cadre propice aux interactions comme peut l'être le bureau.

Cette demande, qui permet aux talents de se fixer leurs propres objectifs et organisation, répond à un besoin de confort psychologique qu'offre la flexibilité.

Le leader doit s'adapter aux différenciations que dessine cette dynamique : les agendas différents, les méthodes de travail propres à chaque employé forcent le leader à individualiser sa gestion d'équipes et de projets, comme l'illustre l'explosion des accords d'entreprise face au recul des accords nationaux et de branches.

Donner un sens au travail collectif, la nouvelle ambition du leader

Cette individualisation des conditions de travail n'est pas antinomique avec une vision collective de l'entreprise et de ses objectifs. Certes plus abstrait, le lien qui unit les salariés ne réside plus dans l'obligation faite à tous de respecter horaires de travail, emplacements ou encore hiérarchie rigide, mais dans l'appropriation d'un sens supérieur qui guide et justifie l'implication de l'équipe dans ses différentes tâches.

La popularité grandissante de la raison d'être, propulsée par la loi Pacte, a démontré l'enjeu primordial qu'il y a à impliquer les salariés dans sa conception. En première ligne sur l'ensemble des activités de l'entreprise, ils sont les témoins privilégiés des capacités et contraintes collectives, mais également les principaux maîtres d'oeuvre de la vision ainsi définie. Rien d'étonnant donc à ce que la plupart des employés, les jeunes en premier lieu, appellent à travailler sur des sujets à fort enjeu et ayant un impact sur la société.

C'est également ce que révèle une récente étude, selon laquelle 32% des jeunes professionnels regrettent un manque de sens dans leur travail. Un constat sur lequel les entreprises sont amenées à réfléchir.

Le leader se voit donc sollicité plus que jamais sur les savoir-être qui font la force des leaders : susciter l'adhésion et faire preuve de confiance. C'est précisément en contribuant à la définition d'un sens partagée par tous que ce dernier pourra s'illustrer. Sa capacité d'adhésion sera portée par le projet ainsi défini, qu'il aura la responsabilité d'incarner. Quant à sa confiance, elle reposera désormais sur l'intérêt et la motivation des salariés à participer à un projet collectif plus large.

Mais alors, comment peut-il encadrer cette construction collective d'un sens commun, dont il doit nécessairement s'assurer qu'elle est alignée sur les besoins de l'entreprise, sans pour autant sacrifier l'autonomie grandissante des professionnels ?

Pas de flexibilité sans accompagnement

L'enjeu est donc de trouver l'équilibre entre cette autonomie croissante sur laquelle on ne peut plus faire l'impasse et la nécessité d'aider les collaborateurs à s'épanouir en leur proposant de développer leur carrière. Une étude estime en effet que 41% des professionnels français souhaitent que leur employeur leur fournisse l'opportunité d'apprendre une nouvelle compétence ou de se développer à travers un nouveau poste.

La solution à cette apparente aporie se trouve dans la formation : comment en effet demander aux salariés d'appréhender non seulement les enjeux commerciaux et techniques de leur métier, mais également l'impact sociétal de leur activité, dans un cadre toujours plus mouvant de travail à distance et de diversification des expertises, sans leur fournir les compétences nécessaires en gestion de projet ? Pour rappel, 81% d'entre eux assurent avoir recours à cette compétence fondamentale dans leur profession ; pourtant, seulement 30% de ces derniers affirment avoir reçu une formation en la matière.

En concevant un parcours de formation adéquat, le leader fournit aux employés les capacités techniques de définir le sens que le collectif souhaite donner à son activité, dans le respect des besoins de l'entreprise.

Loin d'entraver leur autonomie, il la renforce. Il leur permet d'appréhender la complexité de l'organisation de l'entreprise et des projets sur lesquels ils interviennent, gage d'autonomie et de collaboration auxquelles aspirent collectivement employés et leaders. Chefs d'entreprise, sachez que c'est de votre volonté d'investir dans la formation que dépendra l'expression du talent de vos collaborateurs !

Pour en savoir plus

Keren Deront est Business Head Europe du Project Management Institute. Elle partage son expertise sur les sujets liés au management et à la gestion de projet en général.


 
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