Comment le total Workforce management fait évoluer le monde du travail

L'intégration progressive du numérique dans le fonctionnement des entreprises a profondément transformé leur manière de travailler : modèle économique, culture, méthodes de travail, interaction avec les clients, gestion des ressources humaines, tout y est passé et ce n'est pas terminé. Aujourd'hui, les organisations font face à un nouveau défi culturel qui va renouveler la manière dont sont envisagés les femmes et les hommes au coeur des entreprises. Et si le total workforce management était le levier elles ont besoin pour se mettre aux couleurs du futur du travail et enclencher une révolution positive ?

Une mutation emblématique du futur du travail

87% des entreprises reconnaissent pâtir d'un déficit de compétences⁽¹⁾ dû à une inadéquation entre leurs besoins et les compétences des demandeurs d'emploi. Mobilisant la direction des achats, elles doivent donc recourir à des talents extérieurs à l'organisation pour fournir les prestations intellectuelles nécessaires à leur développement. Alors que la guerre des talents fait rage, palier la perte d'innovation entraînée par ce manque en interne est un enjeu de taille. En miroir, la génération Z amène un vent nouveau avec ses premiers entrants sur le marché du travail. C'est sans compter l'augmentation du nombre de freelances qui devient une tendance de fond : il a fait un bond de 71% entre 2009 et 2019, contre 8% seulement pour le nombre de salariés⁽²⁾. Dans ce contexte, penser la question des talents à 360° devient une nécessité. L'heure est au primat de la compétence sur le statut !

Total Workforce Management, gestion globale des effectifs...de quoi parle-t-on ?

Le total workforce management apporte une solution à ces enjeux. Cette stratégie de gestion des ressources humaines prend en considération l'ensemble des talents complémentaires qui gravitent à l'intérieur et autour de l'entreprise : salariés à temps plein, freelances, prestataires... Elle suppose également une politique d'achats adaptée. Une telle approche permet aux employeurs d'optimiser leur gestion des ressources humaines en sollicitant le bon talent au bon moment, et en tenant compte des particularités de chaque statut. Ainsi, les salariés continuent à faire vivre la culture de l'entreprise et à assurer sa pérennité. De leur côté, les freelances et autres prestataires apportent une expertise spécifique pour faire accélérer l'entreprise en mode projet, dans un temps limité. Ce fonctionnement n'est pas sans rappeler celui d'un écosystème, où les acteurs sont autant d'organismes réunis par un biotope-entreprise au sein duquel ils occupent des rôles distincts et complémentaires.

Un défi à relever pour les directions des achats et des ressources humaines

Le total workforce management est un phénomène émergent, encore très peu étudié et encore moins quantifié. Concrètement, il implique un travail main dans la main des directions des achats et des ressources humaines pour construire et mettre en oeuvre une stratégie optimale pour l'entreprise et pour les talents. Néanmoins, si une majorité d'entreprises admettent recourir à des travailleurs externes, très peu vont jusqu'à définir une stratégie dédiée et appuyée sur une solide gestion des données. L'hybridation des collectifs de travail n'ira pourtant qu'en s'accentuant dans les années à venir, et les entreprises devront parfois recourir à des intermédiaires de confiance pour faciliter leur changement de modèle. Les défis à relever sont en effet nombreux : il faut désormais intégrer les attentes des freelances et prestataires externes à une stratégie plus inclusive, capable de fournir des réponses appropriées à ces publics toujours plus divers. Les entreprises qui seront au rendez-vous de ce changement bénéficieront d'une meilleure vue d'ensemble des compétences disponibles, qui leur permettra notamment d'être plus agile et de renforcer l'engagement de leurs talents de tous bords.

Une chose est sûre, le total workforce management s'inscrit parmi les solutions naturelles aux problèmes de recrutement et aux nouvelles aspirations des travailleurs. Il incombe aux entreprises de composer avec cette nouvelle donne pour ne pas rater le train du futur du travail. Leur pérennité et leur capacité d'innovation en dépendent.

[1] McKinsey

[2] Freelance.com, Open talents lab' et Data Storm, étude Le Freelancing en France