"La RSE est un pilier de notre processus achats"
Le directeur des achats de Schmidt Groupe, Laurent Belloni, l'assure : après la crise du Covid-19, "L'intégration de la RSE restera au coeur de notre politique achats. L'analyse des risques sera un pilier structurant. "
Je m'abonneComment votre service achats vit-il la crise sanitaire actuelle ?
C'est pour nous une opportunité de prendre des décisions structurantes et de travailler en mode agile : télétravail, prise de décision rapide, travail en processus métier, etc. Cette crise nous a fait sortir de nos "cadres habituels", mais elle nous permet aussi de nous comporter en business partner avec tous.
Comment vous assurez-vous que vos fournisseurs survivront à cette crise ?
Nous veillons à maintenir le bon niveau de nos délais de paiement (soit 29 jours, en moyenne). Nous les accompagnons et leur donnons de la visibilité sur le business à venir, et nous aidons nos fournisseurs dans la mesure de nos moyens. Nous avons, par exemple, fourni des masques à nos logisticiens B to C. La disponibilité, le dialogue et la communication "au quotidien" sont des facteurs de succès.
Nous avons mis en place un comité de pilotage qui assure le suivi de l'évolution activité fournisseurs jour après jour. Nous avons un autre comité de pilotage chargé de la surveillance de la "santé" de nos fournisseurs jour après jour. Tous les acheteurs du groupe sont mobilisés sur les sujets opérationnels, en priorité.
Quels enseignements les achats doivent-ils, selon vous, tirer de cette crise ?
Nous devons, je pense, accentuer la mise en oeuvre du "progrès permanent", à l'image des bonnes pratiques qualité. C'est-à-dire travailler tout autant sur la maîtrise des dépenses que sur la réduction des coûts, et remettre en cause nos pratiques versus le "on a toujours fait comme ça !"
Qu'avez-vous changé ou que changerez-vous à votre politique achats / votre relation fournisseurs ?
L'intégration de la RSE restera au coeur de notre politique achats. L'analyse des risques sera un pilier structurant, en particulier sur la dépendance
économique, le suivi des fournisseurs et l'origine du sourcing.
Quelle est votre vision des relations fournisseurs responsables ?
Nous avons formulé une vision pour les achats de Schmidt Groupe : "Nos fournisseurs et nos clients sont des partenaires avec qui nous mettons en oeuvre une relation durable, fondée sur des valeurs communes, afin d'atteindre nos ambitions". Le travail avec nos partenaires va bien au-delà d'une simple relation clients-fournisseurs. Dès la phase de conception de nos meubles, nous impliquons nos fournisseurs de matières : panneaux, quincaillerie technique, décors... Nous partageons avec eux notre engagement pour un développement durable.
Quels sont vos principaux résultats en matière de relations fournisseurs ?
Notre délai de paiement fournisseurs, que nous suivons très précisément à l'aide d'une business intelligence, est de 29,6 jours en moyenne. Nos 400 000 factures sont lues automatiquement et le paiement de 70 % d'entre-elles est automatisé. En termes de sourcing, nous privilégions les fournisseurs proches de nous. 95 % d'entre eux sont situés en France ou en Europe de l'ouest, en Italie, en Allemagne et en Autriche.
Quand avez-vous signé la charte et reçu le label associé ?
Schmidt Groupe a signé la Charte relations fournisseurs responsables en 2014. Elle nous a conduit à mettre en place un médiateur à partir de 2015. Une fois maîtrisées les principales exigences RSE, nous avons obtenu le Label relations fournisseurs et achats responsables en 2016. En 2018, nous l'avons reçu dans sa nouvelle version adossée à la norme internationale ISO 20400.
Quelles sont vos principales actions solidaires et environnementales ?
Chaque année, nous réalisons 1,5 million d'euros d'achats auprès du secteur protégé et adapté. Il s'agit principalement d'activités de préparation de pièces, de colis de quincaillerie, d'ensachage. Nous nous assurons par ailleurs que tous les panneaux de nos meubles sont certifiés PEFC et donc issus d'une gestion durable des forêts.