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Positionnement des achats: la fonction progresse légèrement

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Positionnement des achats: la fonction progresse légèrement
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Selon l'enquête annuelle AgileBuyer sur les "Tendances et priorité des départements achats pour 2019", la fonction, qui est de plus en plus représentée au codir ou au comex, considère que sa progression passe notamment par l'augmentation de la couverture achats.

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Il s'agit d'une petite augmentation mais c'est un indicateur toujours très suivi par les acheteurs : 57% des personnes interrogées dans le cadre de l'enquête annuelle de AgileBuyer sur les Tendances et priorités des départements achats pour 2019, déclarent que leur direction des achats est représentée au Codir ou au Comex de leur entreprise, soit 2 points de plus qu'en 2018 et 2017. "Verre à moitié plein ou verre à moitié vide, les interprétations varient. Mais pour beaucoup d'observateurs, ce résultat traduit tout de même la dimension stratégique de la fonction depuis plusieurs années. Pour d'autres, c'est la valeur des hommes et des femmes de la fonction qui a progressé, d'où une intégration plus fréquente dans les Codir ou les Comex des organisations que par le passé", commente Olivier Wajnsztok, directeur associé de AgileBuyer et grand chef d'orchestre de cette étude menée avec le CNA pour la deuxième année consécutive.

Comme chaque année, on note toutefois une variation selon les branches d'activité. Ainsi, dans l'industrie, les directions des achats sont plus fréquemment représentées dans les Codir ou les Comex de leur entreprise que dans les services : 86% des répondants dans l'automobile, 71% dans la métallurgie et la mécanique, 67% dans l'industrie lourde, 61% dans l'aéronautique... contre 52% dans le conseil et la formation, 45% dans la banque, la finance et les assurances, 41% dans l'informatique et les télécoms, ou encore 24% dans le tourisme.

Plusieurs raisons peuvent expliquer cette tendance, parmi lesquelles le poids des achats par rapport au chiffre d'affaires de l'entreprise ou encore l'ancienneté de la fonction. Une exception notable : les entreprises évoluant dans l'univers de la communication et des médias, dont 86% des répondants déclarent que leur direction des achats fait partie du Codir ou du Comex. Un résultat toutefois logique, ces entreprises devant notamment faire face à une crise de leur secteur et à une transformation de leur modèle économique qui nécessitent un positionnement de la fonction achats très en amont des décisions.

"Ce ne sont pas les organigrammes qui font les organisations mais les hommes et les femmes qui les composent !", rappelle Marc Sauvage, président du Conseil national des achats et directeur général adjoint de la région Ile-de-France en charge des achats, de la performance, de la commande publique et du juridique

Et Jean Bouverot, alors responsable ministériel des achats au ministère des Armées de témoigner : "La ministre des Armées a engagé une dynamique forte visant à décrire une politique ministérielle des achats en supprimant les frontières qui pouvaient subsister entre les achats de l'armement et les autres sujets. Ainsi, et par capillarité, les savoir-faire sont mieux utilisés. Le positionnement stratégique de la fonction achats s'en trouve renforcé."

Une volonté d'augmenter le taux de couverture achats

En 2019, 59% des acheteurs interrogés estiment que l'augmentation du taux de couverture achats fait partie des objectifs de l'année, soit 3 points de plus qu'en 2018 qui marquait une certaine pause dans ce domaine. Une proportion somme toute importante des répondants (27%) pensent néanmoins que ce taux de couverture n'augmentera pas en 2019.

"Dans beaucoup d'entreprises, l'augmentation du taux de couverture achats passe par une collaboration plus forte avec certaines fonctions supports pour optimiser les achats indirects", précise Olivier Wajnsztok. "Je pense notamment à la direction des ressources humaines sur des familles d'achats telles que la formation, le recrutement et l'intérim. Ou encore à la communication et au marketing, avec l'achat d'espaces publicitaires et les prestations événementielles pour ne citer que ces deux exemples."

D'une manière générale, l'augmentation du taux de couverture achats est plus marquée dans les entreprises de services que dans les entreprises industrielles. En effet, ces dernières sont souvent plus anciennes et réputées plus matures, avec un taux de couverture achats déjà très élevé. Ainsi, dans l'aéronautique et la défense, seuls 37% des répondants indiquent que l'augmentation du taux de couverture Achats sera l'un des objectifs de leur direction en 2019, 46% dans la métallurgie et la mécanique ou encore 52% dans l'automobile. A l'inverse, ce résultat est de 76% dans le conseil et la formation, 75% dans la banque, la finance et les assurances ou encore 71% dans la communication et les médias.

"La poursuite de la progression de la valeur ajoutée des achats dans nos organisations passe souvent par une augmentation du taux de couverture pour couvrir plus largement la partie indirecte dont le juridique, les assurances, le recrutement, la communication, le marketing, les banques, le courrier, etc., commente Pascal Garnero, directeur des achats Groupe chez Atalian. "Ces périmètres étant historiquement peu travaillés en termes de performance achats."

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Transformation digitale : le grand oublié des directions des achats ?

Les fichiers Excel ont-ils encore de beaux jours devant eux ? Il faut le croire. Seuls 46% des acheteurs interrogés déclarent que leur organisation achats possède une feuille de route de transformation digitale incluant les nouvelles technologies. Ce pourcentage est un peu plus important chez les directeurs achats : 56%, soit 10 points de plus que l'ensemble du panel. Une différence qui peut s'expliquer par le manque de visibilité sur ce point pour une partie des répondants.

"Notre feuille de route digitale est claire : dématérialiser l'ensemble de nos processus, ce qui est fait aujourd'hui ; nous sommes en "zéro papier", précise Pascal Pelon, directeur des achats chez Axa France. "Nous entamons maintenant des recherches de solutions à base de robotique et d'intelligence artificielle pour améliorer toujours plus l'efficacité de la fonction."

Sur cette question, une différence sectorielle apparaît. Les entreprises de services sont beaucoup au fait : 68% des acheteurs évoluant dans l'univers de la formation et du conseil déclarent posséder une feuille de route en matière de transformation digitale, 61% dans l'informatique et les télécoms, 58% dans la banque, la finance et les assurances, ou encore 52% dans le tourisme. Des résultats qui n'ont rien d'illogiques, le coeur de métier de ces secteurs BtoC étant lui-même très porté par la transformation digitale.

A l'inverse, les entreprises industrielles plus traditionnelles ne semblent pas autant avancer : 30% des acheteurs dans l'automobile sont concernés par une feuille de route en matière de transformation digitale, 38% dans la métallurgie et la mécanique, ou encore 43% dans l'aéronautique et la défense. "Les outils IT que nous déployons aujourd'hui (e-procurement, e-sourcing, SRM) transforment notre métier d'acheteur", commente Jean-Luc Baras, directeur des achats chez Eiffage. "Paradoxalement, cela donne plus d'autonomie aux utilisateurs opérationnels mais cela permet un pilotage objectif de la performance fournisseurs. Et demain, les solutions de data analytics vont nous permettre de travailler nos benchmarks et de réduire les écarts types."

En matière de technologies et de solutions digitales, ce sont les outils collaboratifs qui se développent le plus au sein des directions des achats selon 58% des répondants, loin devant les solutions de SRM (Supplier Relationship Management - 41%), l'automatisation des tâches avec des solutions de type RPA (Robotic Process Automation - 30%), le data analytics (24%), les enchères inversées (12%) et les places de marchés (12%). Sujets très à la mode s'il en est, les notions d'intelligence artificielle (4%) et de blockchain (2%) semblent encore très anecdotiques parmi les directions des achats.

"La transformation digitale est engagée au ministère des Armées", témoigne Jean Bouverot, alors responsable ministériel des achats au ministère des Armées. "La ministre a inauguré en mars 2018 le nouveau système transactionnel qui comptera 7000 utilisateurs. L'intelligence artificielle arrive dans notre métier, notamment avec le projet NRJ360 qui permet de détecter les anomalies de consommation d'énergie pour suggérer des améliorations ciblées."

L'externalisation des processus concerne avant tout les audits RSE

Près de 72% des personnes interrogées estiment qu'une partie des process achats de leur organisation va être externalisée en 2019. Pour ces dernières, ce sont surtout les audits RSE qui vont faire l'objet d'une externalisation auprès d'un prestataire extérieur (57% des répondants). Un résultat logique car ce type d'audit nécessite l'intervention de cabinets spécialisés, à l'image de l'attribution du Label Relations Fournisseurs & Achats Responsables, décerné par la Médiation des Entreprises et le CNA (Conseil national des achats) après examens par des auditeurs indépendants.

Parmi les autres processus achats externalisés, le sourcing (pour 25% des répondants) et la gestion des contrats (23%) permettent de faire face à des accroissements d'activité, à un certain manque d'expertise en interne sur des familles d'achats très précises, ou encore à un manque de personnel, en recourant par exemple à des cabinets de conseil ou à des équipiers achat.


 
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