Les nouveaux outils de gestion sont aux Salons Solutions

Les Salons Solutions, événement dédié aux outils et aux applications pour la gestion d'entreprise, se tient actuellement au Cnit de Paris La Défense. Philippe Grange, directeur des conférences, fait le point sur les nouveautés offertes aux directions achats.

- Décision Achats : Quelles nouveautés vont découvrir les décideurs achats à l'occasion de ce salon ?

Philippe Grange : Les Salons Solutions, qui regroupent différentes thématiques - ERP, Demat', CRM, BI & Big Data et eAchats -, ont lieu depuis de nombreuses années (17 ans pour ERP, 13 ans pour Solutions eAchats). Aussi, la grande communauté des éditeurs et des sociétés de services informatiques, ainsi que les professionnels, comme les décideurs achats, à la recherche de solutions pour leurs projets de modernisation, ont pris habitude de se retrouver lors de cette rentrée, notamment autour des innovations et des nouveautés, lesquelles sont toujours plus nombreuses.

À l'instar de la société BravoSolution, qui présente en avant-première l'application mobile MSM - Mobile Supply Management - de sa suite logicielle couvrant l'ensemble du processus achat. Gestion de projets achats, de consultations et de contrats pourront être effectives sur smartphone, tablettes iPad et Android. Autre exemple, Oalia, éditeur de logiciels de gestion des achats, annonce la sortie de modules exclusifs, qui viennent enrichir l'offre Oalia Public Procurement, spécialement conçue pour les marchés publics et les organismes soumis aux réglementations européennes. Ainsi, le module "Recensement des besoins" permet d'organiser le recueil des besoins d'achat, afin de faciliter la planification des marchés ; le module "planification" facilite l'organisation de l'activité du service achat, en constituant et en actualisant le plan de charge (liste des marchés à lancer et affectation aux acheteurs).

En matière de conférences, des thèmes précurseurs apparaissent chaque année : ainsi, en 2014, nous allons, par exemple, débattre de la valorisation de la base fournisseurs, des réseaux d'entreprises "ouverts" ou "propriétaires", de la délicate mesure de la performance achats.

- Pourquoi est-ce important pour une direction des achats de miser sur des progiciels de gestion (ERP) ?

Ce qui est avant tout primordial pour les directions achats, c'est de disposer d'outils qui vont leur permettre de rendre les services qu'on attend d'elles, que ce soit en matière de maîtrise des dépenses, de gestion de la relation et des risques fournisseurs, de pilotage de l'application des mesures d'écoresponsabilité, d'automatisation de tâches d'achats courants (eprocurement) et de modernisation de ses grands processus, comme le procure-to-pay, par exemple.

Ainsi, bien équipées, les directions achats atteindront d'autant mieux les enjeux stratégiques et de performances dont elles ont la responsabilité.

- Quels sont les grands défis auxquels vont devoir répondre les progiciels à destination des décideurs achats dans les prochaines années ?

Il y a différents aspects. Le premier concerne les utilisateurs finaux de ces outils logiciels : un travail de fond doit être poursuivi en matière d'ergonomie afin de se rapprocher le plus possible des interfaces et facilités d'utilisation que l'on trouve sur les tablettes et les Smartphones. Autre défi, la mobilité et l'ubiquité : les acheteurs sont souvent en déplacement, dans les usines de leurs fournisseurs, etc. Ces outils de travail doivent donc les suivre et être opérants même hors de connexion Internet.

Reste les aspects fonctionnels : chaque année, les outils d'eAchats élargissent - à travers des suites logicielles ou bien en best-of-breed (le meilleur de chaque catégorie, NDLR) - leur couverture métier. Il y a encore certaines activités de la Direction Achats qui peuvent faire l'objet d'une informatisation renforcée. Les deux grands défis tourneront probablement autour de la simulation de scénarios et de l'aide à la décision, ainsi que de l'analyse de données achats (les fameuses "big data" dont toutes les entreprises, disposent mais qu'elles ont du mal à exploiter simplement, utilement et à moindre coût).

- La sécurisation des échanges devrait croître d'au moins 15 % d'ici 2017 : quels sont les outils de sécurisation à disposition des décideurs achats, notamment pour protéger leur Cloud ?

La sécurité est un sujet transversal, présent sur tous les stands, dans toutes les solutions proposées sur les Salons Solutions. En plus des outils "basiques" de sécurisation, qui sous la houlette de la DSI sont inhérents aux outils utilisés par les directions achats, ces dernières doivent avoir en tête la nature parfois très stratégique des données qu'elles manipulent et donc, qui circulent dans le SI Achats. On peut en effet (presque) tout savoir sur une entreprise en étudiant ses achats...

Par surcroît, les grands comptes ont généralement des mesures de protection réglementaire à prendre en compte afin de garantir la sécurité des informations et des systèmes. Enfin, certaines entreprises génèrent ou utilisent des données sensibles (santé, militaire, etc.) ce qui suppose des précautions renforcées et le respect de l'interdiction de sortie du territoire national. Le Cloud, dans ce cas, doit être particulièrement "durci" et obligatoirement localisé en France.