Anaïk veut relocaliser 25 % de ses productions en Europe

Engagée depuis 2007 dans une démarche d'achats responsables, Anaïk passe à la vitesse supérieure. Spécialisée dans la conception et l'approvisionnement de cadeaux, coffrets promotionnels et accessoires pour les grandes marques et enseignes internationales, l'entreprise met le cap sur l'Europe. D'ici 2025, elle souhaite relocaliser 25 % de ses productions en Europe. La part des achats réalisés en Chine passera ainsi de 80 % à 75 %. Objectif : être moins dépendant de l'Empire du Milieu. « Cette trop grande dépendance à ce pays peut mettre en péril le business, notamment en période de crise sanitaire, comme celle du covid que nous avons vécu, mais aussi en cas de crise géopolitique », explique Séverine Toutain, directrice des achats et open innovation chez Anaïk. Pour diversifier son approvisionnement, la direction des achats a mené des études pour explorer plusieurs pays en Europe et a notamment jeté son dévolu sur le Portugal, reconnu comme un leader européen en matière de confection textile. « Nous avons embauché une personne au Portugal qui nous aide à instaurer des relations de confiance sur place avec des fournisseurs », souligne Séverine Toutain.

Faire comprendre les hausses de prix

Côté prix, cette relocalisation a des conséquences. « Nous avons réussi à diminuer au maximum les coûts en jouant sur la quantité mais cela reste plus cher qu'en Chine. Il est donc important de faire comprendre ces hausses de prix aux clients », indique Séverine Toutain. La direction des achats a notamment participé à des réunions avec des clients aux côtés des commerciaux afin d'expliquer cette augmentation des coûts. « Lorsque j'ai intégré Anaïk en 2020, seulement 1 % de nos productions étaient réalisées hors de Chine. En 2022, cette part est passée à 10 %, puis à 14 % en 2023 », relate Séverine Toutain. Pour autant, la direction des achats ne souhaite pas stopper toute relation avec la Chine, qui restera un partenaire crucial de l'entreprise, notamment pour certaines créations qui sont aujourd'hui impossibles à produire en Europe. « Nous ne souhaitons pas stopper toute relation avec nos fournisseurs en Chine, avec lesquels nous collaborons parfois depuis plus de dix ans », confirme Séverine Toutain.

Sourcer des matières régénératives

Outre cet objectif ambitieux en matière de relocalisation, la politique d'achats responsables d'Anaïk axe aussi ses efforts sur le sourcing de matières premières innovantes. L'une des pistes concerne l'artificiel cellulosique, une famille de fibres régénératives. Cela demande de grandes recherches en interne et requiert de travailler en partenariat avec des fournisseurs de rang 1 et 2. De fait, la direction des achats a créé il y a un an et demi un poste de responsable matières. « Cette personne est intégrée aux achats mais son rôle dépasse le cadre des acheteurs. Elle travaille avec des ingénieurs matières en Chine et en France pour explorer de nouvelles matières », confie la directrice des achats. Avant de poursuivre : « Certaines matières comme le Tencel, fabriquées à partir de cellulose, sont intéressantes mais nous devons encore travailler pour les adapter à notre business, car nous sommes sur des petits prix et ces matières sont assez coûteuses ». Aujourd'hui, la direction des achats d'Anaïk compte 25 acheteurs, répartis aux quatre coins du monde. Elle gère un volume d'achats annuels de 32 M€. « Les achats représentent le coeur du réacteur de l'entreprise. Il s'agit d'une activité très stratégique pour le groupe », précise Séverine Toutain. Basé à Villeneuve-d'Ascq, dans les Hauts-de-France, Anaïk a enregistré un chiffre d'affaires de 51,5 M€ en 2023, pour un effectif de plus de 100 collaborateurs qui oeuvrent pour les marchés de la beauté, du retail et du e-commerce.