Décideurs achats, comment rebondir dans de bonnes conditions ?
Savoir bien rebondir, c'est un métier qui s'apprend. De plus, la relative atonie du marché de l'emploi des décideurs achats plaide pour la prudence. Par-delà le CDI, d'autres choix comme le management de transition ou le conseil s'offrent toutefois à eux.
Je m'abonne Comment faire pour "rebondir" lorsqu'on est un décideur achats d'un certain niveau ? Si changer d'entreprise lorsqu'on est déjà en poste paraît assez aisé, trouver du travail lorsqu'on est au chômage l'est moins. Quels que soient ses qualifications, son expérience et le niveau de responsabilité qu'il ou elle a exercé, un(e) décideur(se) achats en rebond devra d'abord apprendre à chercher du travail, car ce "nouveau métier" l'occupera en moyenne pendant six mois à un an. Cela, même si les décideurs achats ont un véritable avantage par rapport à d'autres professions, comme les ingénieurs, par exemple ; ils savent vendre, et donc se vendre.
Si retrouver un CDI dans un marché de l'emploi des achats assez limité se révélera parfois complexe, il sera toujours possible de se tourner vers les solutions alternatives que sont le conseil, le management de transition, le portage salarial ou encore le temps partagé. Car il n'y a pas qu'une seule façon de rebondir, mais bien plusieurs !
L'emploi des décideurs achats : un marché de niche
Le marché des cadres devrait plutôt bien se porter, en 2016, avec 200 000 embauches prévues contre 180 000 en 2015, selon l'Apec. Les principaux moteurs de cette bonne conjoncture ? Les investissements, et dans une moindre mesure les remplacements des départs à la retraite. Quant aux secteurs moteurs de cette embellie, il s'agit d'abord des services, de l'informatique, de la recherche & développement, et du conseil. Avec, comme premiers bénéficiaires, les jeunes diplômés.
Mais qu'en est-il des achats ? Disons-le tout de suite, le marché de l'emploi des cadres dans le secteur des achats fait figure de niche. Mais une niche qui recrute un peu plus chaque année. Sur les tablettes de l'Apec, la fonction achats est agrégée à des postes comme la sécurité, la logistique ou la maintenance, ce qui représentait une manne de 12 000 opportunités d'emploi cadre en 2016. "Quant aux seuls métiers des achats, ils représentent un peu plus de 10 % de ce total", explique Pierre Lamblin, directeur des études et recherches de l'Apec. Le nombre des emplois de cadres dans la fonction achats croît donc doucement.
Une situation qui tranche avec les années 2000, où leur nombre avait explosé. "À cette époque, les achats sont devenus un pôle à part entière et il y a eu de nombreuses créations de poste, se souvient Anne-Charlotte Vaillant, la fondatrice du cabinet de recrutement Alhambra International Executive Search. Mais aujourd'hui, on note un tassement."
Depuis, les services achats de bon nombre d'entreprises ont été créés et les postes afférents sont souvent occupés. En fait, ce qui fait surnager la fonction achats malgré un contexte difficile, c'est qu'il s'agit d'une fonction permettant d'importants retours sur investissement, cruciaux en temps de crise. En d'autres termes, les décideurs achats font faire des économies aux entreprises, et peuvent même, durant les négociations d'embauche, faire valoir que ces économies paieront leur salaire.
Lire la suite page 2 - In & out