DossierLes enjeux de la mobilité en entreprise
4 - Comment manager des salariés de plus en plus mobiles
Accepter les nouvelles pratiques et organiser le management à distance, tels sont les deux axes d'une politique RH tournée vers l'avenir et la mobilité des salariés.
Ysance, agence de conseil en technologie digitale, milite pour la libération des pratiques numériques dans les entreprises. La PME, qui emploie 110 salariés, applique en interne ses théories sur le Byod (Bring Your Own Device) - le fait pour les salariés de travailler à partir de leurs propres terminaux mobiles - qui permettrait d'ancrer les usages numériques dans les petites structures. Pour Soria Boucebaine, responsable RH d'Ysance, "les enjeux sont énormes, tant en attractivité pour séduire des jeunes candidats qu'en fidélisation des salariés". Les réticences de certaines entreprises concernant le Byod seraient donc contre productives.
Faire davantage confiance
Reste que le nomadisme des salariés demande une adaptation managériale basée sur la confiance. Comme le fait remarquer Soria Boucebaine, cela nécessite de disposer de "bons managers". Pour être plus précis, "entre autre qualité, le manager à distance doit être un bon communiquant, tolérant, qui accepte de ne pas tout contrôler", explique Béatrice Peyrin, consultante chez Allhumanis, cabinet de conseils en RH. La question de la confiance est cruciale. Or, elle repose sur "l'opinion du manager quant à la capacité du collaborateur à faire avancer l'objectif commun", précise l'experte. Mais pour que cela fonctionne, chacune des parties prenantes doit prendre ses responsabilités : le collaborateur à respecter les règles du jeu et à tenir son manager informé régulièrement, et le manager à accompagner le travail réalisé à distance.
Manager par objectifs
Par ailleurs, la mobilité nécessite de mettre en place un management par objectifs. Béatrice Peyron suggère d'utiliser la méthode des objectifs dits "SMART" : S pour spécifique, dans le sens "personnalisé", M pour mesurable, A pour ambitieux, R pour réaliste, T pour time (délimité dans le temps). "Dicter précisément les règles du jeu au départ et proposer au salarié une feuille de route permet de le responsabiliser et de le rendre autonome", affirme Soria Boucebaine. Les objectifs, la manière de les atteindre et de les mesurer sont donc listés dans la feuille de route des collaborateurs nomades. D'ailleurs, pour que la mesure soit objective, elle doit être réalisée soit à la lumière des résultats passés, soit via un indicateur cible, soit par un mix des deux.
Se doter d'outils collaboratifs
Enfin, il est important de bien cadrer la relation entre le manager et le salarié en amont. "Il faut définir la nature des informations que le collaborateur doit communiquer à son manager, la fréquence de ces communications, ainsi que les outils de reporting utilisés : tableau de bord, outil collaboratif, base de données, etc.", préconise Béatrice Peyrin. Un point régulier doit également être prévu entre le manager et le collaborateur (réunion physique, conférence téléphonique...), pour contrôler les résultats, alerter en cas de souci et surtout maintenir le lien. Les plateformes collaboratives (suite logicielle d'Intra'Know, IExtranet Entreprise d'Oodrive par exemple) font le reste en permettant à chacun de consulter le travail effectué par l'autre et de vérifier l'avancement des travaux.