Une garde-robe identitaire écoresponsable pour la chaîne hôtelière Ibis
Combiner le recyclage d'anciens uniformes, géré par l'opérateur de recyclage Sita, au déploiement d'une nouvelle collection d'uniformes, c'est ce que la chaîne hôtelière Ibis et l'industriel textile Cepovett, aidés par le cabinet RSE Développement, sont parvenus à réaliser.
Je m'abonnePremier réseau d’hôtellerie économique en Europe, Ibis, marque du groupe Accor compte plus de 900 hôtels à travers le monde, dont près de 400 en France. Ibis s’inscrit dans une démarche volontariste de management environnemental et de qualité de l’enseigne et compte à son actif plusieurs certifications ISO 14001 et ISO 9001 qui apportent la preuve concrète de son engagement sur le long terme en faveur de l’environnement et de la qualité de service. Ibis a aussi lancé une ligne de vêtements de travail pour l’ensemble de ses 8 000 collaborateurs de ses établissements. Cette collection répond tout autant à la protection du salarié dans l’exercice de ses missions qu’à l’image que souhaite véhiculer la marque auprès de ses clients.
Une garde-robe identitaire responsable
Pour répondre aux enjeux de qualité, de style, d’esthétique, de confort, de durabilité et de bien-être pour les collaborateurs, cette nouvelle garde-robe identitaire se devait d’être irréprochable en matière de management environnemental. « Il était primordial pour Ibis France d’apporter de la cohérence à notre démarche de management environnemental afin d'accompagner nos équipes, nos établissements (hôtels et restaurants) dans leur démarche de certification sur l’ensemble du territoire », précise Laurent Seiler, responsable qualité et environnement Ibis France.
Pour ce faire, le choix du fournisseur de vêtements professionnels s’est fait sur sa capacité à répondre à cette approche responsable. C’est Cepovett, un des spécialistes sur le marché européen du vêtement professionnel, qui a été retenu notamment grâce à la proposition d’opération éco-socio innovante imaginée par le cabinet RSE Développement, spécialisé en marketing éthique et développement durable, réconcilie les principes de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) et la performance économique de l'entreprise.
« La RSE peut devenir un levier de différenciation marketing créateur de valeur dans l’offre commerciale BtoBtoC, en mettant ces sujets au cœur de la stratégie, des processus et des outils de l’entreprise », explique Marc Jacouton, fondateur et Président de RSE Développement.
Ainsi, l’opération imaginée par RSE Développement pour son client Cepovett associe la mise en place du recyclage des anciens uniformes – gérée par l’opérateur de recyclage SITA - en même temps que le déploiement de la nouvelle collection d’uniformes. Cette opération tripartite a mobilisé tant les collaborateurs, les directions des établissements, que les sites administratifs Accor, témoignant de l’engagement de la marque vis-à-vis du recyclage des déchets de ses établissements. Au-delà du principe de responsabilité sociétale des parties prenantes du projet, l’opération a contribué à la prise de conscience de la fin de vie du produit, tout en rendant le collaborateur acteur volontaire de la démarche par le recyclage de ses vêtements personnels.
Véritable outil marketing, de communication et de sensibilisation, cette opération uniformes est, pour Ibis, autant une opportunité de prise de parole citoyenne et solidaire qu’une prise de conscience vis-à-vis de ses collaborateurs des futurs challenges de la marque. L’apport individuel des collaborateurs associé à l’engagement collectif des équipes de la marque Ibis France a été déterminant pour le succès de cette démarche participative où chacun a pu contribuer à son niveau. « Du choix des matières, au style des modèles jusqu’à l’ergonomie des tenues, nous avons souhaité associer nos collaborateurs qui ont pu s’exprimer librement sur ce projet collaboratif », poursuit Ronan Vaspart.
Un recyclage via 400 points de collecte de vêtements
L’opération exclusive de recyclage mise en œuvre par l’opérateur Sita Négoce, filiale de Suez Environnement, s’est appuyée sur une logistique spécifique de collecte des vêtements auprès de l’ensemble des établissements Ibis en France, soit environ 400 points collectés dans des BoxTextile mis à la disposition le temps d’une campagne limitée dans le temps. Quinze tonnes de déchets textiles ainsi collectés sont revalorisés en fibres pour usage dans la filière automobile sous la forme d’isolant thermique et phonique. « Notre collaboration avec les parties prenantes d’un tel projet est unique et exemplaire en France. Cela nous amène à repousser les limites de notre organisation, tout en renforçant conjointement nos relations commerciales avec nos clients par l’implémentation d’une solution innovante et exclusive pour le marché du vêtement professionnel en France », témoigne Hatem Sedkaoui, directeur développement Sita Négoce.
Le programme « Arbre de vie, coton solidaire »
C’est parce qu’Ibis a souhaité allé au-delà de la dimension recyclage, que Cepovett lui a préconisé de participer à « Arbre de vie, coton solidaire ». Lancé pendant l’été 2011, le programme international de reforestation solidaire imaginé par RSE Développement implique des acteurs majeurs de l’industrie textile française et ses parties prenantes pour l’aide au développement du Mali. Le programme socio-économique et environnemental focalise son action sur les enjeux de la filière coton dans le cadre d’une démarche solidaire envers le continent africain.C’est une façon innovante de relier les enjeux des parties prenantes autour du recyclage tout en adjoignant une dimension solidaire par le programme de reforestation solidaire « Arbre de vie, coton solidaire ». Par les résultats de la collecte de l’opération de recyclage, Ibis France et Sita France vont contribuer à la plantation d’arbres au Mali : une espèce en voie de disparition, le Carapa Procera, dont le fruit va permettre de générer une huile transformée en bio-pesticide pour la protection des champs de coton. Un engagement et une contribution solidaires «à planter les vêtements de demain». Un projet innovant mené dans une logique de boucle fermée : une démarche fédératrice et porteuse de sens pour les parties prenantes qui associe le recyclage, l’image de la marque, la contribution volontaire des collaborateurs et la gestion des déchets.
Au-delà du volet environnemental, le programme « Arbre de vie, coton solidaire » s’appuie sur l’implication collective du plus grand nombre de personnes sur le terrain pour l’amélioration du bien-être économique et social des populations locales. « Il s’agit pour nous de léguer à nos futures générations des choses qu’auraient ratées nos parents. Nous souhaitons réintroduire cette essence ancestrale, Carapa Procera, aujourd’hui presque disparue, dont les propriétés médicinales étaient pourtant utilisées par nos Anciens », souligne Sidy N’Guiro, directeur général du Mobiom (Mouvement biologique malien).
Dans un contexte de déforestation massive qui représente près de 20 % des émissions mondiales de carbone, dont l’une des conséquences est notamment l’assèchement des cours d’eau en Afrique et la modification des écosystèmes, nombreuses sont les pollutions auxquelles contribue la culture du coton. Parmi celles-ci les pesticides. Sachant que 25 % des pesticides utilisés dans le monde le sont pour la culture de « l’or blanc » alors qu’il ne représente que 2,5 % des surfaces cultivées. Des ressources naturelles comme l’eau sont d’autant plus importantes en Afrique qu’elles contribuent aux besoins vitaux des populations locales.
Participer à la réduction des pollutions engendrées par la filière textile mondiale et de ses donneurs d’ordre européens constitue l’un des enjeux du programme « Arbre de vie, coton solidaire ». En encourageant un développement plus respectueux de l’homme et de l’environnement, ce programme témoigne de l’engagement des parties prenantes à privilégier des approvisionnements durables en coton africain, et plus particulièrement Malien. « Le programme Arbre de vie, coton solidaire représente pour nous une coproduction durable et la construction d’un avenir commun. Depuis bien longtemps, nous rêvions de restaurer la population de Carapa Procera dans notre brousse. Par le passé, nos Anciens l’utilisaient pour la conservation des productions et comme antiseptique local », rajoute Sidy N’Guiro.