Pourquoi la fonction achats devient-elle un levier de performance financière ?
L'étau compétitivité et rentabilité se resserre si bien que les directions achats doivent s'imposer comme des acteurs centraux de la performance financière des entreprises. Pour Nicolas Ruban, cofondateur d'iSupplier, cette fonction peut devenir un véritable chef d'orchestre stratégique... à condition d'être outillée, connectée à la DAF et centrée sur la donnée.

« Les acheteurs sont désormais en première ligne pour absorber les chocs macroéconomiques, comme les droits de douane ou les tensions sur les chaînes d'approvisionnement », souligne Nicolas Ruban, cofondateur d'iSupplier. La fonction est un levier clé de compétitivité, tant économique que stratégique. Ce nouveau credo se traduit par une multitude d'enjeux, la maîtrise des coûts bien évidemment, mais aussi la sécurisation de la supply chain et la mise en place partenariats fournisseurs ad hoc.
La contribution des achats à la performance passe aussi par un alignement avec la stratégie globale de l'entreprise. « C'est un dialogue permanent entre la direction achats et la DAF. Il faut que chacun ait accès aux données de l'autre pour adapter les décisions », insiste-t-il. Selon lui, la fonction achats est à la croisée du top management et de l'opérationnel, et doit jouer un rôle de chef d'orchestre pour synchroniser les ambitions stratégiques et les réalités terrain.
Du pilotage à la création de valeur
Ce rôle élargi impose une montée en maturité, que ce soit par le haut - en impulsant des orientations stratégiques depuis le codir - ou par le bas, en structurant la relation fournisseur. « Une direction achats bien outillée, avec une bonne gestion de la data, peut non seulement réaliser des économies, mais aussi diversifier ses sources et limiter les risques », illustre Nicolas Ruban. Il évoque notamment les effets d'échelle obtenus en rationalisant un panel fournisseurs trop fragmenté.
La donnée est au coeur de cette transformation. Volumes, typologies d'achats, fréquence, dispersion : tout doit être mesuré, consolidé, analysé. « Si vous achetez les mêmes prestations chez 20 fournisseurs différents sans le savoir, vous perdez en pouvoir de négociation et en efficacité », résume le cofondateur d'iSupplier.
Un rôle pivot encore sous-estimé
« C'est l'une des rares fonctions capables à la fois de porter la stratégie du top management et d'en traduire les effets sur le terrain », affirme Nicolas Ruban. Ses conseils ? Valoriser la fonction en interne, renforcer son lien avec la DAF, et investir dans les outils qui donneront aux acheteurs les moyens d'agir.
Pour aller plus loin : iSupplier est né pour répondre à un premier pain point sur le sujet des achats de PI. « Nous avons voulu centraliser et simplifier ces achats, souvent éclatés, peu pilotés et générateurs de risques », explique Nicolas Ruban. Aujourd'hui, iSupplier accompagne les directions achats de grands groupes - français et internationaux - sur la gestion de leurs fournisseurs non stratégiques, un maillon souvent négligé mais chronophage. La proposition de valeur repose sur un modèle hybride, associant service personnalisé et plateforme numérique.
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