Packaging plastique: des perspectives contrastées mais rassurantes
Il faut remplacer la chasse au plastique par une amélioration du recyclage, malgré les difficultés liées à la crise, selon une étude menée par Elipso, association professionnelle qui représente les fabricants d'emballages plastiques en France.
Je m'abonneLe secteur des emballages plastiques, "en proie à une chasse aux plastiques persistante", selon l'association professionnelle Elipso, résiste bien à la crise. Les acteurs se sont fortement mobilisés durant le premier confinement: "Il faut saluer le travail des femmes et hommes du secteur de l'emballage, sans qui les problématiques de ruptures d'approvisionnement ou de pénuries de tel ou tel produit auraient été beaucoup plus fortes", déclare Françoise Andres, présidente d'Elipso.
Les adhérents de l'association notent un renforcement du critère prix au mois d'octobre, qualifié de "guerre des prix" par 66% des entreprises interrogées. L'intérêt pour des tarifs bas devance la préoccupation environnementale, auparavant première préoccupation des consommateurs. Françoise Andres y voit "la fin d'un état de grâce de courte durée, le spectre d'une crise économique majeure remettant le pouvoir d'achat au coeur des préoccupations des consommateurs". L'association déplore la difficile équation entre réalités économiques et transition écoresponsable, 98% de ses membres s'étant prononcés pour l'investissement dans la transition écologique lors d'un sondage en mai 2020.
En complément, Elipso affirme via un communiqué: "L'analyse du cycle de vie et les enjeux de décarbonation doivent être placés au centre de toute décision, peu importe le matériau. Une opposition stérile sur un matériau plutôt qu'un autre ne permettra pas de construire le modèle économique et sociétal de demain."
Des résultats en baisse mais de façon temporaire
Par ailleurs, 57% des entreprises adhérentes s'alarment d'une baisse de leur chiffre d'affaires en 2020. Une inquiétude transitoire, puisque 83% des sondés prévoient des résultats en stagnation ou en augmentation en 2021. Le risque de défaillance est présenté comme très limité , même si un retour à la normale n'est pas encore envisagé. Françoise Andres souligne que "l'enquête confirme un clivage entre des gagnants et des perdants durant cette crise du Covid-19, laissant apparaître une certaine dichotomie de la filière pour les années à venir.Les secteurs fermés par le confinement où désertés pour raisons sanitaires, comme la restauration hors domicile ou la cosmétique, vont au-devant d'un ralentissement sans précédent. L'Etat doit soutenir l'assurance-crédit, nos entreprises ne peuvent pas supporter seules le risque de défaillance des clients." En effet, 44% des acteurs de l'emballage participant à l'enquête craignent que certains de leur clients ne se trouvent dans une impasse en termes de trésorerie.
Malgré ces difficultés, l'horizon demeure axé sur l'économie circulaire, incluant l'incorporation de matière plastique recyclée. "L'augmentation de la collecte pour tous les emballages est aujourd'hui plus qu'une nécessité, c'est la réponse à avoir pour être définitivement dans une économie circulaire, assène Françoise Andres. [...] Il est de la responsabilité des collectivités d'aller plus vite et fort sur l'extension des consignes de tri, qui permet de collecter tous les emballages plastiques dans le bac jaune." Elipso engage ainsi les autorités européennes à faire évoluer la législation afin de permettre le recyclage de matières aptes au contact alimentaire autres que le PET afin de ne pas exclure une grande partie des packagings alimentaires et cosmétiques des circuits de recyclage.
Méthodologie
Sondage réalisé du 12 au 26 octobre 2020 auprès des entreprises adhérentes d'Elipso.Le taux de réponses validées couvre plus de 60% des adhérents, représentant 1,3 million de tonnes de plastique mis sur le marché. Les entreprises ayant participé sont à 5% des TPE, 51% des ETI, 36% des PME et 8% des GE. Les réponses sont validées par nombre d'entreprises répondantes.