[Jeune acheteuse] "Notre défi est de convaincre les prescripteurs de la valeur ajoutée de la fonction achats"
Sophie Angot, âgée de 28 ans, est consultante achats chez Meotec. Elle nous parle de ses missions et de sa perception du métier.
Je m'abonneQuel a été votre parcours universitaire et professionnel ?
Après un bac économique et social, j'ai obtenu un DUT techniques de commercialisation à Quimper, suivi d'une licence Sciences de gestion à l'IAE de Montpellier. J'ai ensuite suivi un cursus de master achats (AIDBS) à l'université d'Évry. J'ai choisi de le faire en apprentissage afin de pouvoir allier la théorie et la pratique. Durant mon apprentissage, j'ai exercé comme acheteuse de prestations intellectuelles informatiques au sein de France Télécom, de 2011 à 2012.
Après mes études, j'ai travaillé six mois chez Korian en tant qu'acheteuse maintenance et énergie. Et depuis maintenant un peu plus de deux ans, j'exerce chez Meotec, un cabinet de conseil spécialisé dans les métiers de la gestion de projets et des fonctions support. J'ai à ce jour effectué trois missions dans les achats informatiques pour le compte de sociétés du secteur bancaire. Je suis principalement dans les achats opérationnels informatiques, ce qui comprend les prestations intellectuelles, les licences, le SaaS, mais je gère également d'autres familles d'achats, dans le marketing et la communication par exemple.
Pourquoi vous êtes-vous spécialisée dans les achats ?
Après ma licence, j'ai travaillé dans une centrale d'achats vétérinaire, au service approvisionnement. J'ai alors découvert la fonction achats que je ne connaissais pas du tout. Je me suis ensuite renseignée sur Internet sur ce métier d'acheteur et sur la possibilité de faire un master spécialisé dans ce domaine.
Qu'aimez-vous dans ce métier d'acheteuse ?
J'aime la variété des tâches que propose ce métier.
La fonction nous amène à bâtir des appels d'offres, à analyser les offres, à négocier, à faire des contrats, à suivre le déploiement de ces contrats... C'est un métier qui intellectuellement est très riche et nous permet d'acquérir des compétences juridiques, financières, informatiques, etc., en fonction de la famille d'achats dans laquelle nous travaillons. C'est également un métier de contact. Nous sommes en interaction quotidienne avec les prescripteurs, les fournisseurs, les autres services supports de l'entreprise (contrôle de gestion, approvisionnement).
Quels sont les défis que vous avez à relever ?
Le principal défi est de convaincre les prescripteurs de la valeur ajoutée de la fonction achats. Nous sommes encore vus comme ceux qui retardent l'achat des prescripteurs avec la mise en place de procédures.
La réalité du métier est-elle différente de ce que vous avez appris à l'école ?
Oui. L'école nous donne des bases, des clés pour appréhender certains sujets mais cela ne fait pas tout. Selon moi, il faut surtout savoir s'adapter par rapport au service dans lequel on est, le type d'achats que l'on gère, les prescripteurs avec lesquels on traite pour bien comprendre leurs besoins, leurs attentes... Et ça, on ne nous l'apprend pas à l'école.
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Y a-t-il une personne dans les achats que vous admirez ?
L'admiration est un mot trop fort ! Par contre j'ai pu côtoyer de remarquables acheteurs en action (lors d'une négociation avec un fournisseur, par exemple) mais je ne saurais donner un nom en particulier. L'ensemble des acheteurs et responsables achats que j'ai fréquentés ont contribué à mon développement professionnel, à accroître mes connaissances et compétences techniques au travers de discussions ou simplement en les observant face à des prescripteurs, des fournisseurs.
Si vous n'aviez pas été acheteuse, quel métier auriez-vous aimé faire?
Je me serais orientée vers le marketing.
Vous êtes actuellement dans le secteur privé, êtes-vous tentée par le public ?
Je connais peu le secteur public. J'ai eu un cours sur les achats publics pendant mon master qui expliquait notamment les différentes règles et procédures à respecter. Être dans le secteur public pourrait par contre être intéressant pour développer de nouvelles connaissances, donc pourquoi pas y travailler si l'occasion se présente.
Comment vous projetez-vous à 20 ans ?
Il m'est difficile de me projeter dans 20 ans ! Toutefois, j'espère que je serai devenue responsable achat pour une grande structure et manager ainsi une équipe.
Son credo : C'est un métier qui exige d'être organisé et de savoir être à l'écoute des personnes, Ce sont des qualités indispensables dans une fonction support.