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« Le social reste le parent pauvre des achats durables »

Publié par Marie-Amélie Fenoll le - mis à jour à
Gérard Brunaud, vice-président de l'Observatoire des achats responsables (ObsAR).
Gérard Brunaud, vice-président de l'Observatoire des achats responsables (ObsAR).

Les acheteurs publics s'intéressent davantage à l'insertion des clauses sociales dans leurs marchés dans un contexte d'achats durables, révèle une enquête de l'Observatoire économique de l'achat public. Gérard Brunaud, vice-président de l'Observatoire des achats responsables, décrypte l'étude.

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Décision Achats : Comment analysez-vous les résultats de cette étude ?

Gérard Brunaud : L’étude révèle que 43 % des acheteurs sont intéressés par les enjeux du développement durable. C’est plutôt une bonne nouvelle. S’il existe une différence entre le fait de se montrer intéressé et la mise en pratique, cet écart tend à se réduire de plus en plus. L’étude révèle également que peu d’acheteurs connaissent les outils pour acheter responsable. Ils disposent d’une formation quasi-exclusivement juridique et maîtrisent les procédures achats. Mais ils manquent d'une formation économique solide dans les achats. Enfin, l’étude nous apprend que les achats durables sont souvent cantonnés aux achats environnementaux et que le social demeure le parent pauvre du développement durable. Or, on parle de RSE (responsabilité sociétale des entreprises) !

D. A : Quelles sont les pistes de réflexion pour faire progresser les achats durables ?

G. B: Il faut s’attaquer à la professionnalisation des acheteurs. Ils ne doivent plus se contenter de faire du copier/coller des clauses du code des marchés publics. Il est nécessaire de développer les outils pratiques comme des guides. Les acheteurs doivent apprendre à maîtriser le coût global de l’achat et le reporting avec des indicateurs pour mieux mesurer les marges de progrès. Tous ces axes de réflexion sur la professionnalisation du métier doivent s’appuyer également sur l’approfondissement du dialogue interne entre acheteurs et prescripteurs.

D.A : Enfin, le secteur public est-il plus mûr en termes d’achats durables que le secteur privé?

G. B : Aujourd’hui, le public et le privé en sont à peu près au même degré de maturité. Le secteur public a l’avantage de la législation avec le code des marchés publics. Ainsi, l’article 5 définit les besoins en termes d’objectifs de développement durable. Dans le secteur privé, les outils sont plus larges et l’engagement en faveur d’une politique RSE est véritablement une démarche volontaire. Si le secteur privé offre plus de possibilités, il offre, en contrepartie, moins de sécurité. On peut noter une légère différence dans le secteur social où les entreprise privées, soucieuses de la taxe Agefip ont davantage recours aux achats dans le secteur du handicap que dans le secteur de l'insertion, contrairement au public. Néanmoins, le secteur public tend à rattraper son retard.

 
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