L'autopartage, le nouveau défi des fleet managers
Dans une logique de rationalisation des coûts, les fleet managers s'intéressent de plus en plus à l'autopartage: un même véhicule est affecté à plusieurs collaborateurs, selon leurs besoins. Autre piste d'optimisation: proposer aux salariés de louer les véhicules de société les soirs et week-ends.
Je m'abonneL'une des premières préoccupations des fleet managers, dans une logique de rationalisation, "est d'adapter la taille du parc aux besoins réels en mobilité des collaborateurs, afin d'éviter que des véhicules sous-utilisés ne dorment dans les parkings", analyse Gérard de Chalonge, directeur commercial d'Athlon. En effet, les contrats de location prévoient souvent des kilométrages bien au-delà des usages réels des véhicules. Si un réajustement s'impose, il se traduit de fait par l'autopartage. "Exit la logique un collaborateur = un véhicule. L'autopartage est plus que jamais une option efficace pour optimiser les coûts, en affectant un même véhicule à plusieurs collaborateurs selon leurs besoins", confie Caroline Disle, directrice de clientèle chez Fatec, spécialiste du fleet management.
Un chantier de taille auquel s'attellent la plupart des grands comptes, à l'instar d'Orange, qui dispose déjà de 300 véhicules de service en autopartage, voitures électriques en tête. "Un chiffre qui devrait grimper à 3000 d'ici 2020", indique Jean Zermati, directeur de la gestion des véhicules du groupe. Il rappelle que "son challenge pour 2016 est de changer les mentalités des collaborateurs en interne, pour passer d'une logique de possession des véhicules à une logique d'usage".
Pour que l'autopartage devienne une réalité dans l'entreprise, les loueurs emploient, là encore, les grands moyens. Les loueurs Athlon, Alphabet ou encore Arval proposent des plateformes web de réservation des véhicules partagés. "Notre solution d'autopartage, 100% intégrée aux véhicules dès leur conception, permet d'organiser de A à Z un tel chantier dans l'entreprise, rappelle Jean-Sébastien Durant, directeur commercial et marketing d'Alphabet. Non seulement le gestionnaire peut voir en un clic sur la plateforme les véhicules loués par tel collaborateur à telle tranche horaire. Ces derniers, munis d'un badge et d'un code, peuvent aussi accéder à la voiture sans clé. Une vraie alternative aux flottes de véhicules en pool, qui induisent de nombreuses contraintes de gestion."
Des véhicules qui peuvent être loués aux collaborateurs pour leur usage personnel
Loueurs et clients poussent d'ailleurs plus loin encore la logique d'autopartage, en permettant même aux collaborateurs de louer les véhicules à un prix attractif les soirs et les week-ends pour un usage personnel. Ce parti adopté notamment par Orange "contribue à faire baisser le coût d'usage des véhicules et ainsi d'optimiser le TCO global du parc auto", analyse le directeur commercial d'Athlon.
Il rappelle que le métier de loueur évolue désormais "vers celui d'intégrateur de solutions de mobilité durable au sens large, pouvant par exemple prévoir l'usage pour un cadre roulant en monospace, d'une petite C5 moins polluante, avec en compensation la mise à disposition de crédits mobilité comme des billets de train, un abonnement Autolib'...". Ces solutions compensatoires, telles que le recours à la location à l'heure, proposée notamment par Hertz, peuvent ainsi se décliner à l'envi. "On pense aussi la location moyenne durée, idéale pour les collaborateurs en CDD ou en période d'essai, qui permet comme l'autopartage de rendre plus flexible l'usage des véhicules au regard des besoins en mobilité", note Jean-Pierre Desgens, fondateur de Kéolease, spécialiste de la location moyenne durée.
La gestion de flotte est ainsi amenée à se réinventer: "15% de nos clients voient désormais la voiture de fonction comme une contrainte. Ils envisagent des packages mobilité à la carte, surtout pour leurs jeunes collaborateurs. Un levier d'autant plus intéressant que l'Urssaf elle-même tolère de tels packages dans le calcul des avantages en nature", indique Matthieu Blaise, manager au sein du cabinet Cristal Décisions. Alors fleet managers, êtes-vous prêts à devenir des mobility manager?
Vers la fin de la "diésélisation" de votre parc automobile
Êtes-vous prêts à mettre fin à la "diésélisation" de votre parc auto? Telle est la configuration qui pourrait s'imposer au sein des entreprises après l'annonce par le gouvernement, en octobre dernier, d'une hausse d'un centime de la fiscalité du gazole. Car, en effet, une telle mesure, effective dès 2016, pourrait présager à terme de la fin de l'avantage fiscal du diesel, considéré plus polluant que l'essence. Surtout après le scandale du présumé truquage des moteurs diesel par le constructeur allemand Volkswagen.
"Un alignement de la fiscalité de l'essence sur celle du gazole est une bonne nouvelle pour la mixité des motorisations au sein des parcs d'entreprises", estime Patrice Leroy, associé au sein du cabinet Euklead, spécialiste de la flotte auto. "Car cela permettra de valoriser les véhicules essence auprès des loueurs, notamment en termes de valeur résiduelle à la revente", poursuit-il. Les véhicules essence, déjà plus attractifs à l'achat que leurs homologues diesel, pourraient donc bientôt s'imposer en nombre dans les parcs auto, et devenir mécaniquement moins onéreux. Mais force est de constater qu'ils ne resteront, un moment du moins, intéressants à l'usage que pour les petits rouleurs.
Aussi, pour optimiser vos dépenses coûteuses en essence mais aussi en gazole, le recours aux cartes carburant restera plus que jamais incontournable. Un service fourni notamment par Siplec, division du groupe E. Leclerc. "Nous proposons des cartes carburant paramétrables sur mesure, connectées au SI de l'entreprise et couplées à un accompagnement de A à Z par nos forces de vente pour déployer la solution en interne", rappelle Thierry Forien, directeur adjoint de Siplec.