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Comment électrifier sa flotte et la recharger à l'énergie verte ?

La gestion des flottes de véhicules électriques représentent un défi de taille pour les entreprises qui doivent adapter leurs infrastructures de recharge et lourdement accélérer sur cette transition. Une transition qui prend tout son sens si l'énergie utilisée pour recharger est, elle, considérée comme une énergie verte. Quelles approches adopter et comment faire coup double ? Retours de deux experts en la matière avec Audoin de Rochebouët, responsable achats électricité, et Olivier Hamard, directeur général de Zeplug, nous éclairent sur les solutions à mettre en place.

Publié par Denica Tacheva le | Mis à jour le
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Comment électrifier sa flotte et la recharger à l'énergie verte ?
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Comment la politique d'achat des entreprises peut-elle s'orienter vers une stratégie d'énergie 100 %verte ?

Audoin de Rochebouët : Les entreprises qui cherchent à adopter des solutions de recharge pour véhicules électriques doivent prioriser l'intégration d'une source d'énergie 100 % verte. Pour cela, elles peuvent se tourner vers des fournisseurs qui s'engagent dans la fourniture d'énergie renouvelable certifiée. Ce choix est crucial pour s'aligner sur des objectifs de décarbonation et garantir la réduction de l'empreinte carbone des véhicules électriques, en particulier dans le cadre des flottes d'entreprise. Le passage à des contrats d'électricité verte avec des fournisseurs comme Octopus, qui propose de l'électricité labellisée et certifiée, est une pratique qui commence à se démocratiser.

Une autre option consiste à s'assurer que l'infrastructure de recharge, qu'elle soit installée en entreprise ou sur des sites industriels, est associée à des solutions écoresponsables. Cela inclut la gestion de la consommation via des dispositifs permettant de recharger les véhicules pendant les heures creuses, optimisant ainsi l'efficacité énergétique et évitant de solliciter des capacités énergétiques non-renouvelables.

Quelles sont les principales tendances en matière de véhicules électriques dans les flottes d'entreprise ?

Olivier Hamard : L'électrification des flottes d'entreprises est un sujet à la fois crucial et complexe. Actuellement, bien que l'électrique gagne en popularité chez les particuliers, une voiture sur cinq vendues est électrique, l'adoption reste lente dans les flottes d'entreprises. Un des principaux freins à cette adoption reste le coût initial plus élevé des véhicules électriques par rapport aux véhicules thermiques, ce qui ralentit le renouvellement des flottes. Néanmoins, la situation évolue grâce à des incitations fiscales et réglementaires.

Les entreprises sont désormais confrontées à des objectifs de verdissement de leurs flottes, fixés par la loi, avec des amendes prévues pour celles qui ne respectent pas ces objectifs. Depuis janvier 2025, les entreprises doivent avoir atteint un quota de 15% de véhicules électriques dans leur flotte. En 2030, cet objectif passera à 48%. L'un des obstacles majeurs reste la question de la recharge, car elle est indispensable pour permettre aux véhicules électriques de circuler en toute autonomie. Il est essentiel que les entreprises investissent dans des infrastructures de recharge adaptées.

Quels sont les défis liés au coût de l'électricité et à l'augmentation des besoins énergétiques des bornes de recharge pour véhicules électriques ?

Audoin de Rochebouët : L'un des principaux défis réside dans la gestion des coûts d'électricité dans un secteur en forte croissance comme celui de la recharge des véhicules électriques. Avec une demande énergétique qui explose et une activité qui double chaque année, il devient difficile d'anticiper précisément les besoins en électricité. Les modèles traditionnels de tarification, basés sur la consommation historique, ne sont pas adaptés à cette dynamique, obligeant les entreprises à trouver des solutions plus flexibles.

Pour répondre à cette problématique, il est essentiel d'adopter une approche proactive avec les fournisseurs d'énergie. La pédagogie joue un rôle clé : il faut leur faire comprendre les spécificités du modèle économique des infrastructures de recharge pour qu'ils acceptent d'intégrer une part d'incertitude dans leurs prévisions et adaptent leur tarification. Certaines entreprises, comme Octopus Energy, ont déjà développé des modèles flexibles qui prennent en compte cette variabilité.

Par ailleurs, la gestion des contrats à long terme est une autre solution pour sécuriser des prix stables et éviter les fluctuations imprévisibles du coût de l'électricité. Opter pour des fournisseurs d'énergie renouvelable permet aussi d'assurer une tarification plus compétitive tout en répondant aux exigences environnementales croissantes.

Enfin, les entreprises doivent anticiper la montée en puissance des besoins énergétiques en optimisant leurs infrastructures, en intégrant des systèmes de gestion intelligente de l'énergie et en explorant des solutions comme le stockage sur site ou l'autoproduction via le solaire. Cela leur permet non seulement de mieux maîtriser leurs coûts, mais aussi d'améliorer la résilience de leur réseau face à l'augmentation rapide de la demande.

Comment minimiser le gaspillage d'énergie dans la recharge des véhicules électriques ?

Olivier Hamard : Le gaspillage d'énergie dans le secteur de la recharge est une préoccupation majeure. Une des solutions que nous mettons en place pour lutter contre ce gaspillage est la gestion intelligente des heures de recharge. Nous avons développé une fonctionnalité permettant aux utilisateurs de programmer la recharge de leur véhicule pendant les heures creuses. Par exemple, un client peut se brancher à sa borne à 20h, mais la recharge ne démarrera qu'à 23h, lorsque le tarif est plus bas et que la consommation d'énergie a moins d'impact sur le réseau.

Cela permet de réduire les coûts pour l'utilisateur tout en contribuant à une meilleure gestion de la demande sur le réseau, ce qui évite la nécessité de construire de nouvelles infrastructures énergétiques. Cette fonctionnalité est particulièrement importante dans les copropriétés, mais elle commence également à être mise en place pour les solutions d'entreprise.

Quels sont les principaux obstacles rencontrés par les entreprises dans la transition vers une mobilité électrique, et comment les surmontez-vous ?

Olivier Hamard : La transition vers une mobilité électrique en entreprise rencontre plusieurs obstacles majeurs. Le premier frein est psychologique : de nombreuses entreprises hésitent encore à passer à l'électrique, notamment en raison des préoccupations liées à l'autonomie des véhicules ou à la compatibilité des infrastructures de recharge avec les besoins de leurs employés. De plus, il existe des réticences à abandonner les véhicules thermiques, perçus comme plus simples à utiliser, en particulier pour la gestion des carburants.

Un autre obstacle est la méconnaissance des solutions de recharge existantes. Beaucoup d'entreprises et de gestionnaires de flotte n'ont pas conscience des options simples et efficaces qui s'offrent à elles pour déployer des bornes de recharge. En dernier lieu, la transition peut également être freinée par la complexité de la gestion de plusieurs sites.

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