La profonde mutation des compagnies low cost
Pour capter la clientèle des entreprises, cherchant de plus en plus à réduire leurs coûts, les compagnies low cost optent pour un modèle hybride plus proche de celui des transporteurs traditionnels.
Je m'abonneLe monde des compagnies aériennes low cost est en pleine mutation. Selon l'étude publiée en mai par le GDS américain Sabre, de plus en plus d'entre elles optent pour un modèle hybride mêlant caractéristiques low cost et de transporteurs traditionnels. Sur les 123 compagnies étudiées dans le monde, 59 % sont aujourd'hui positionnées sur le créneau intermédiaire. Et 7 % ont même entièrement changé de modèle en adoptant un positionnement purement traditionnel. En Europe, à l'exception de l'irlandaise Ryanair, la tendance s'est même généralisée. D’EasyJet à Germanwings, la cinquantaine d'acteurs low cost a aujourd'hui modifié son modèle.
Dans un contexte de pétrole cher, “les compagnies low cost hybrides partent du constat que pour capter la clientèle des entreprises guidées par une politique de réduction des coûts, il faut leur proposer davantage de fréquence et de services”, explique l'étude de Sabre. Ainsi, ces compagnies ont cessé de proposer des vols au départ des seules plateformes secondaires. Autre entorse au modèle low cost historique, les transporteurs sont aujourd'hui présents dans les GDS des agences de voyages. Même si la vente sur Internet est toujours prioritaire.
Et pourtant, ce modèle mixte semble présenter des limites. Ainsi, en se plaçant sur des aéroports principaux, les compagnies hybrides risquent de se faire voler la vedette par les compagnies traditionnelles : celles-ci, fortes de fréquences plus importances et du poids de leurs hubs, disposent en effet d'arguments non négligeables pour fidéliser la clientèle business. Alors qu'opérer au départ de plateformes secondaires, telle Ryanair à Beauvais, permet d'assurer un plus grand nombre de rotations. D'ailleurs, le transporteur irlandais ne cache pas ses pronostiques pessimistes concernant les compagnies hybrides. Destruction de valeur, tarifs deux fois plus élevés… Le nouveau modèle low cost pourrait, d'après Ryanair, connaître une période néfaste.