Voyage d'affaires : les petites dépenses à la loupe
Le marché du voyage d'affaires reste dynamique et se concentre cette année sur la performance du voyage et les nouvelles voies d'optimisation, notamment sur les coûts indirects, dans la gestion des dépenses.
Je m'abonne 42,1% des collaborateurs d'une entreprise voyagent et s'ils voyagent c'est à 72% pour développer l'activité autrement dit l'actif client, au détriment des déplacements intra-entreprise. On ne voyage pas moins mais de façon plus efficace et les entreprises sont en quête de performance tant au niveau du voyage en lui-même qu'au niveau de sa gestion. C'est l'un des éléments phares du dernier Baromètre européen du voyage d'affaires réalisé par American Express GBT et présenté lors de la 27e édition de l'EVP la semaine dernière.
Et parce que les leviers d'optimisation classiques ont déjà été actionnés par la plupart des entreprises, ces dernières s'attachent désormais à optimiser les coûts indirects en surveillant de près les petites dépenses. "On constate un élargissement du périmètre adressé, explique-t-on chez American Express GBT. La surveillance sur les frais de taxi et de parking a par exemple gagné 9 points par rapport au baromètre 2017, même constat pour les frais de restauration. Quant au MICE il fait l'objet d'une surveillance accrue avec +14 points." Outre cette nouvelle vigilance sur les coûts indirects et les catégories un peu laissées de côté jusqu'alors, le baromètre fait ressortir une attention particulière sur l'amélioration des conditions de voyage et l'efficacité des collaborateurs comme levier de réduction des dépenses (+7points par rapport à l'année dernière). Optimiser les coûts n'est donc plus systématiquement synonyme de réduction mais de rationalisation. Il ne s'agit plus réduire la dépense ou de voyager moins mais d'optimiser la dépense en rendant le voyage efficace. "Cela va générer de nouvelles approches et stratégies achats. La question n'est plus est-ce utile d'aller voir ce client mais quand? L'objectif est de trouver le moment optimal pour être le plus efficace", explique Matthieu de Lubersac, business developpment chez American Express GBT.
Toujours dans un souci d'efficacité les entreprises interrogées sont 79% à utiliser au moins une agence, la TMC restant dans l'esprit des travel managers, le meilleur rempart à l'open booking. Mais toute la nuance se trouve dans la formulation "au moins". En effet, les TMC sont aujourd'hui fortement challengées par les entreprises qui ont très souvent recours à deux agences au lieu d'une. "Nous vivons un effet inverse de centralisation avec une vraie mise en concurrence. Nous évoluons sur un marché où les entreprises sont essentiellement matures et opportunistes. Aux agences de s'adapter en conséquence et d'apporter un accompagnement différenciant dans la construction et le déploiement des stratégies travel ainsi qu'en termes d'expense management", conclut Matthieu de Lubersac.