Voyage d'affaires : 2019 s'annonce mouvementée
Le cabinet de conseil EPSA a livré à l'occasion du dernier salon IFTM Top Resa son bilan 2018 du voyage d'affaires et ses perspectives 2019. Si certaines conclusions confirment des tendances de fond, d'autres soulignent des évolutions plus surprenantes.
Je m'abonneLe voyage d'affaires représente cette année un chiffre d'affaires mondial de 28,9 milliards d'euros, si l'on en croit les résultats de l'étude sectorielle réalisée par le cabinet EPSA. En 2019, ce sera 1 milliard d'euros supplémentaires. "La raison n'est pas que les déplacements professionnels coûtent plus chers. Cette hausse s'explique plutôt par le fait que les collaborateurs voyagent toujours plus", relève Christophe Drezet, consultant manager au sein du cabinet. Autant dire que le secteur se porte bien, et devrait poursuivre sa croissance malgré des prévisions pessimistes liées à une forte hausse du prix du baril de pétrole attendue par bon nombre d'observateurs.
Parmi les bouleversements qui devraient modifier en profondeur le quotidien des acteurs dès 2019 figurent les solutions d'intelligence artificielle, les offres de la FinTech (nouvelles technologies financières), ou encore les activités du MICE qui s'invitent de plus en plus dans le travel management. "De plus en plus souvent, les travel managers prennent en charge les tâches dans ce domaine, venant ainsi élargir leur champ d'action. Parfois c'est également un acheteur dédié qui en prend la responsabilité", souligne Christophe Drezet.
Plusieurs points essentiels doivent être mis en place pour optimiser les coûts en la matière : la désignation d'un pilote, qui n'est pas un réflexe systématique, la création et la mise en place d'une liste de fournisseurs référencés, la gestion des petits événements non complexes via des solutions appropriées telles de type Online Meeting Tools. On estime que 20 à 30 % d'économies sont à réaliser en moyenne dans ce domaine.
D'autres bouleversements peuvent provenir de l'apparition d'acteurs innovants comme Rydoo qui propose une offre tout-en-un avec un pricing au forfait. L'étude évoque également la question de la désintermédiation. Si elle représente un phénomène réelle depuis plusieurs années déjà, elle se heurte à un phénomène inattendu en 2018 : pour la première fois depuis 2011, le recours aux agences de voyages d'affaires remonte, notamment en raison de nouveaux services, et d'innovations majeures qu'elles proposent aux entreprises.
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Face à l'émergence des acteurs ayant des services de rupture par rapport au marché, les TMC endossent un nouveau rôle en entrouvrant la porte à de nouvelles offres et en montrant qu'il est possible de profiter des nouveautés proposées comme celles issues de l'économie collaborative, sans négliger la sécurité. Ces offres concernent par exemple l'accompagnement des voyageurs, les informations sur les risques existants, la façon de les traiter, la proposition de produits d'assurance et de garanties en faveur d'un certain niveau de sécurité.
L'étude du cabinet EPSA indique par ailleurs qu'en terme d'attente des voyageurs, la simplicité des nouvelles offres technologiques est citée comme un premier critère essentiel, tout comme la mise à disposition de services utiles innovants. "Un acteur comme Dayuse, qui propose des réservations hôtelières en journée avec toutes les commodités, a dans ce contexte une très bonne carte à jouer", estime Christophe Drezet.