[RencontresTravel17] Nouvelles mobilités: comment les piloter ?
Repenser le mix des solutions de transport nécessite de concilier contraintes budgétaires et nouveaux besoins en termes de mobilité et d'attentes des salariés. Les conseils de Franck Giraud, directeur des ventes Enterprise Rent A Car, et Julien Chambert, directeur de CBT Conseil.
Je m'abonneEn entreprise, la moyenne d'âge des adeptes de la location s'élève à 34 ans et 66% ont moins de 45 ans. En parallèle, des start-up qui inventent de nouveaux services à destination des utilisateurs loisir font une partie de leur activité sur le business car en proposant une expérience utilisateur intéressante: par exemple, déposer un voyageur en voiture au plus près de sa porte d'embarquement, le récupérer à sa sortie d'avion à la bonne heure et au bon endroit, tout cela grâce à la connectivité... Mais surtout, des acteurs historiques de la mobilité se mettent aussi à innover. G7, à cet égard, était parmi les premiers à créer une appli de réservation de taxi.
Les usages ont donc changé, et les organisations commencent à évoluer. "Aujourd'hui, on ne peut plus raisonner tout seul dans son coin. Dans les appels d'offres, on rencontre de plus en plus souvent des personnes issues du comité de direction, RH, DAF ou DG" se réjouit Franck Giraud, directeur des ventes Enterprise Rent A Car. Pour bâtir un bon appel d'offres, les acheteurs doivent laisser aux sociétés de location le temps de répondre, exprimer clairement leur besoin, les volumes, afin que le fournisseur réponde au mieux. L'appel d'offres doit contenir toutes les données possibles. "Les acheteurs doivent tenir compte des projets internes et des nouveautés à venir" conseille Julien Chambert, directeur de CBT Conseil.
Travailler en coûts complets
Désormais, des GDS de bus existent. Les mentalités ont bien évolué. Beaucoup plus d'entreprises réfléchissent en coût complet. Des contrats sont passés en direct avec les VTC, par exemple. "Les entreprises doivent choisir entre subir l'hyper-mobilité, en interdisant certains services, et essayer de la piloter et de faire le mix" résume Franck Giraud. C'est pourquoi il est important de mixer la technologie et l'humain, de faire du terrain et de comparer les deux en coût complet. "La technologie ne remplacera pas l'expérience" prévient le professionnel.
Lire aussi : Les nouveaux contours de la travel policy
Intégrer les besoins des clients
Si les nouvelles mobilités ont quelque chose à apprendre aux travel managers, c'est qu'une seule personne ne peut pas décider, et que la réalisation dépend des collaborateurs sur place. L'hyper-mobilité n'a donc d'intérêt que si elle est construite globalement et avec les voyageurs. "Si on arrive à travailler ça en amont, à construire des scenarii, on pourra proposer la bonne solution voyage ou mobilité et les meilleures combinaisons possible" souligne Julien Chambert.
La co-construction est un réel enjeu quand on sait que 30% du coût voyage dépend du comportement voyageur. "On peut avoir de bonnes idées mais ce qui compte c'est l'application sur place" note-t-il.
Réfléchir en investissement et non en coût
L'entreprise doit faire de sa mobilité une valeur ajoutée plutôt qu'un coût. Les nouvelles solutions de mobilité ont en effet un impact RSE et attirent les jeunes talents. C'est un cercle vertueux, car la stratégie d'acquisition des talents traduit une politique générale de l'entreprise désireuse de renvoyer une image innovante. Toutefois, les experts mettent en garde les acheteurs : chaque test, chaque mise en place de politique mobilité doit être accompagné d'un reporting et d'une analyse.
À lire aussi:
Comment gérer les programmes fidélité pour les voyageurs d'affaires?
Le nouveau rôle des agences de voyage
Assurer la sûreté du voyageur d'affaires: un défi pour les entreprises