La RSE : enjeu d'avenir des déplacements d'affaires
Parmi les nouveaux éléments avec lesquels le travel manager de demain devra composer, on trouve les critères sociétaux et environnementaux. Une tendance qui est déjà bel et bien amorcée.
Je m'abonneEt si le tourisme d'affaires était la prochaine grande thématique avec laquelle les travel managers vont devoir composer ? Selon le baromètre 2017 de l'Observatoire des Achats responsables (ObsAr), les entreprises sont 82 % à afficher des niveaux de connaissances "plutôt bons, voire très bons" des réglementations et des bonnes pratiques. Pour 62 % des interrogés, les résultats obtenus en matière d'achats et de réalisations responsables sont "conformes ou supérieurs aux objectifs fixés" sur le plan des critères RSE.
Seules 4% des entreprises se tournent vers des prestataires éco-responsables
Le changement vers l'intégration de critères verts est d'ores et déjà en marche au sein des acteurs du voyage d'affaires. Carlson Wagonlit Travel a également obtenu l'an passé le label "Or" d'EcoVadis en matière de RSE. Le spécialiste des solutions du tourisme d'affaires peut ainsi se réjouir de figurer parmi les 1 % des entreprises les plus performantes sur ce créneau. BCD Travel est également devenue en 2017 la première agence du secteur décrocher cette précieuse certification. L'agence Bleu Voyages fait elle aussi partie des acteurs qui intègrent une démarche RSE à leur développement. Elle s'est récemment dotée d'un comité RSE qui se réunit tous les trois mois pour définir, piloter et mesurer concrètement les engagements essentiels. Les premiers chantiers mis en place en 2017 et 2018 concernent par exemple la sélection et le marquage des fournisseurs en matière de critères anti-corruption et de qualité de vie au travail. Ces données sont mises à jour chaque trimestre. Parmi les autres changements importants au sein de l'agence figure notamment la publication d'un bilan carbone.
Certes, il reste beaucoup à faire en la matière. Selon une étude de 2017 de GBTA portant sur l'éco-responsabilité des entreprises, seuls 16 % des acteurs du voyage d'affaires encourageraient leurs collaborateurs à séjourner dans des hôtels éco-responsables. 4 % seulement des entreprises exigeraient aujourd'hui de leurs voyageurs qu'ils passent par des prestataires écoresponsables pour leurs déplacements. Mais de l'avis des spécialistes, cette part va rapidement augmenter. "Les travel managers auront un rôle déterminant à jouer dans une telle démarche en interne destinée à mieux tenir compte des critères extra-financiers", assure Lucien Isnard, co-président du think-tank Marco Polo, consacré au voyage d'affaires.
Certaines TMC comme Travel Planet, qui ambitionne de révolutionner les approches en matière d'optimisation des voyages, propose dans sa solution une évaluation des émissions de CO2 par moyen de transport pour tous les itinéraires empruntés sur une période donnée, ainsi que des choix alternatifs possibles. Une poignée d'entreprises et d'organisations sont d'ores et déjà citées en exemple, à l'image de la Royal Bank of Scotland qui affirme dans son rapport 2016 sur la durabilité qu'elle a "réduit de 14 % les émissions de carbone inhérentes aux déplacements professionnels depuis 2014 et de 35 % par rapport à 2011." L'objectif affiché est la diminution de 50 % des émissions de CO2 liées aux voyages d'affaires d'ici 2020.