Mobility manager : le nouveau travel manager?
Stéphane Vallageas, Strategic Sourcing Manager International chez Pitney Bowes, spécialiste des processus de gestion et d'expédition du courrier et président de l'association GBTA France, revient sur les nouveaux visages du travel manager, dans un contexte en profonde mutation.
Je m'abonneLe périmètre d'intervention des travel managers semble d'élargir de plus en plus au fil du temps. Comment ont évolué vos fonctions au sein de Pitney Bowes ?
Mon périmètre d'action actuel est international. Il concerne bien sûr le voyage d'affaires, mais aussi le MICE, les achats relatifs aux flottes automobiles et le marketing (achats de bases de données, de publicité, de prestations de télémarketing...). Cette configuration est le fruit d'une évolution récente. Au volet travel dont j'étais déjà en charge il y a quelques années se sont ajoutées progressivement les autres missions, d'abord le MICE et les flottes automobiles, puis plus récemment les achats marketing.
Les voyages d'affaires occupent-ils encore l'essentiel de votre temps de travail ?
Ils restent le coeur du métier. Le travel management et le volet consacré aux flottes automobiles représentent environ 60 % de mon quotidien. Les évolutions récentes ne se traduisent pas vraiment par une réduction du temps consacré aux voyages d'affaires, mais plutôt par une mutation des tâches de la profession. Nous nous retrouvons challengés par des collaborateurs désireux de retrouver dans leur vie professionnelle les mêmes facilités que dans leur vie privée. Les comparatifs de billets d'avion, la gestion de l'open-booking, les questions de conformité en matière de pratiques, les vérifications prennent aujourd'hui une place importante.
L'automatisation croissante du métier n'est-elle pas synonyme de danger à long terme pour vos fonctions ?
Les nouvelles opportunités technologiques sont essentielles quant aux traitements de l'information. Elles ne remplacent pas le travel manager mais au contraire viennent en appui à de nouvelles missions qui lui incombent. Faire évoluer les politiques voyages en répondant mieux aux attentes des voyageurs devient un aspect plus stratégique, tout comme la négociation avec les parties prenantes. D'autant qu'il faut tenir compte de nouvelles normes, comme la NDC, de nouvelles contraintes comme le RGPD. Des enjeux qui complexifient la tâche en général. Le rôle du travel manager est également essentiel pour faire évoluer les outils en place.
Le travel manager multiplie les casquettes
Le périmètre d'action des travel managers ne cesse de s'étendre. D'après le baromètre IFTM 2017, les travel managers s'occupent actuellement de ce volet dans 65 % des cas, signe d'une évolution du périmètre d'intervention de ces professionnels soumis à de nombreuses mutations. Dans de nombreuses organisations, on ne parle déjà plus de travel manager, mais de mobility manager. La gestion de la flotte automobile, par exemple, fait de plus en plus partie de ses nouvelles missions.