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Le casse-tête des risques supply

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Le casse-tête des risques supply

La pandémie du covid-19 a révélé avec brutalité les limites d'une économie mondialisée. L'interdépendance des acteurs et les méconnaissances mutuelles provoquent des perturbations en cascade dans la quasi-totalité des filières, obligeant à maîtriser simultanée des risques de différentes natures au sein de la supply chain.

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Certaines industries comme l'automobile défrayent la chronique depuis de longs mois, en raison d'une pénurie durable des semi-conducteurs dont elles sont fortement dépendantes. Cette crise d'approvisionnement devrait se poursuivre jusqu'en 2023 au minimum. Au-delà des effets négatifs de la crise du covid-19, Loïc Le Dréau, directeur des opérations France chez FM Global, une mutuelle d'assurance largement positionnée sur les risques supply chain, rappelle que "ce type de pénurie se produit régulièrement depuis l'avènement de la puce électronique et continuera probablement à exister de façon cyclique à l'avenir." Plutôt qu'une cause profonde, la crise sanitaire agit comme un révélateur de problématiques insuffisamment prises en compte jusque là. Bien d'autres facteurs se présentent aujourd'hui comme des obstacles à une continuité des flux et une pérennisation des activités.

Des défis conjoncturels et structurels

L'interconnexion globale actuelle des nombreuses entreprises qui constituent une chaîne de valeur représente un enjeu de taille. "Cette problématique se répercute sur la gestion des différents types de risques qui, de fait, se retrouvent liés entre eux. On peut tout à fait bien maîtriser un risque endogène à son activité, et ne pas du tout anticiper un risque exogène qui peut balayer toute la chaîne de valeur", explique Loïc Le Dréau.

La congestion au sein de grands ports mondiaux est un autre problème important. Selon Goldman Sachs, en 2021, 24 milliards de dollars de marchandises ont dû attendre sur des porte-conteneurs au large des ports californiens, avant d'arriver à quai, l'explosion du commerce en ligne aux États-Unis n'ayant pas été accompagnée d'un renforcement des effectifs de dockers. Le manque de ressources humaines concerne également le transport routier. En raison de l'augmentation globale de la demande, L'Union internationale des transports routiers a récemment annoncé que 20% des postes de chauffeurs routiers étaient vacants en Eurasie. L'ATA (American Trucking Associations) estime que 80 000 emplois de conducteurs de camions ne sont pas pourvus aux États-Unis.

A ces écueils s'ajoutent d'autres aléas toujours plus fréquents, relatifs aux risques climatiques : à titre d'exemple, les pluies diluviennes qui ont frappé l'an passé la Chine et l'Europe ont interrompu des liaisons ferroviaires et perturbé le secteur manufacturier à une grande échelle.

L'appui des outils intelligents

Le spécialiste du commerce en ligne Camif fait partie des acteurs ayant récemment opéré un virage technologique à 90 degrés, avec une volonté de mieux appréhender le risque. "Notre analyse des ventes par le passé était basée sur le mois précédent, l'année précédente indique Pierre-Yves Marteau, responsable supply chain au sein de l'entreprise. Nous utilisions un outil basique, avec des traitements manuels. L'objectif de la digitalisation des activités était de faire gagner du temps aux équipes en charge des approvisionnements, mais aussi d'apporter de la sérénité dans le modèle de prévision, ce qui passe par une meilleure gestion des surstocks et des ruptures de stocks."

Le choix s'est porté sur Flowlity et son outil de gestion et prévision dédié spécifiquement aux chaînes d'approvisionnement. "Nous voulions une solution souple avec des possibilités d'évolution, d'agilité et une capacité à adapter son fonctionnement à des besoins en mutation", poursuit-il.

Camif constate également d'importantes tensions sur des matières premières. Même si ses fournisseurs sont à 80% français, la société a affaire à des répercussions qui freinent ses activités et des prévisions très contrariées. Si Pierre-Yves Marteau constate déjà les bénéfices de l'outil, en place depuis un an, il explique que sa pertinence est de plus en plus élevée au fil du temps : "La maîtrise des stocks s'affine progressivement, à l'aide de l'outil auto-apprenant dont nous disposons. En conséquence, la durée et la profondeur de l'historique sont des paramètres importants. Tous nos nouveaux produits n'ont bien sûr pas forcément d'historique, mais ils seront concernés par une optimisation dans un second temps." A noter que lorsque de nouveaux collaborateurs sont intégrés, la prise en main des opérations est facilitée grâce à un mode de fonctionnement dans lequel l'outil se trouve au coeur des processus. Les fournisseurs peuvent eux aussi être impliqués dans une gestion améliorée du risque, en bénéficiant d'indicateurs de suivi affiné et de données relatives aux besoins futurs.

 
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