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Or, argent, bronze : découvrez les 3 décideurs achats de l'année 2022

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Ils étaient 10 candidats en lice pour le titre de décideur achats de l'année 2022. Sans plus attendre, découvrez les trois lauréats de cette 14ème édition des Trophées Décision Achats.

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Trophée or : Corine Loreaux Mazier, directrice des achats et directrice adjointe des marchés - Société du Grand Paris

De formation ingénieur agronome, Corine Loreaux Mazier a pris les rênes de la direction achats de la Société du Grand Paris en juin 2020. Quelques années plus tôt, elle fut acheteuse dans la grande distribution chez Auchan puis Intermarché à sillonner le marché de Rungis avant d'affuter ses armes au sein du groupe Vinci Facilities dans le FM dès 2006. « J'étais notamment charge de l'externalisation de toutes les prestations de services pour le musée du Quai Branly avant son ouverture au public », explique-t-elle. Puis, elle devient responsable achats services immobiliers en 2008 au sein du groupe Poste Immo, la foncière du groupe La Poste. Un groupe dont elle gravit les échelons et finit par prendre le poste de directeur des achats dès 2012. Le groupe entame alors la rénovation de l'ensemble de ses bureaux de postes, « avec de multiples achats sur l'ensemble du territoire français », souligne-t-elle. Mais c'est aussi un virage stratégique avec la baisse du flux des courriers et la création de nouvelles plates-formes de distribution de colis. C'est aussi la rénovation des Hôtels de Poste à Rennes, Dijon, ... « J'ai alors travaillé avec des architectes sur ces sujets-là. Ce fut très formateur ! », s'enthousiasme la directrice des achats qui s'est alors prise de passion pour les achats immobilier. La rénovation de l'Hôtel de la Poste du Louvre reconverti en hôtel de luxe avec des bureaux et des commerces en est l'exemple le plus emblématique. « Pour plus de légitimité », elle retourne sur les bancs de l'école pour un master en management de l'immobilier au sein de la très réputée ESTP.

Cette formation lui permet de décrocher notamment le poste directrice des achats et directrice adjointe de la direction des marchés de la Société du Grand Paris, maitre d'ouvrage publique du Grand Paris Express (200 km de nouvelles lignes, 68 nouvelles gares, le matériel roulant, .... ). Ce nouveau challenge au sein du plus grand projet d'Europe lui permet de continuer à apprendre sur le volet ferroviaire et systèmes notamment. C'est aussi de nombreux défis à relever tant le projet est inédit par sa volumétrie et ses enjeux financiers : 1500 marchés passés dont 600 actuellement en exécution pour environ 18 milliards, 90 procédures sont en consultation et 200 reste à lancer pour plusieurs milliards. Du Covid qui a mis à l'arrêt les chantiers, l'inflation, les pénuries de matières premières n'ont pas entamé sa volonté et son enthousiasme. « Pour y faire face, nous nouons des partenariats, nous faisons de la veille et de l'analyse sur l'impact du coût des matières premières sur nos marchés, nous avons indiqué des clauses de révision de prix dans nos phases d'études et d'analyse, ... mais c'est aussi ça l'achat public. Malgré des contraintes réglementaires, nous devons sans cesse nous réinventer pour nous adapter aux aléas internes et externes du projet mais aussi pour faire bouger les lignes avec par exemple des appels à innovation pour développer l'écoconstruction ou des clauses RSE innovantes, ... »,développe-t-elle. Ce qui lui tient particulièrement à coeur aujourd'hui est l'accompagnement de ses équipes. « J'ai de la chance d'être dans une entreprise avec des équipes jeunes et très investies issues du public mais aussi du privé. Et nos acheteurs (ndlr : une cinquantaine) sont aujourd'hui à 90% sur des achats de projets. Ma mission aujourd'hui est de les sensibiliser et maîtriser la dépense publique en les accompagnant tout au long de l'évolution du projet et de les faire monter en puissance sur du contract management à côté des chefs de projets et de la gestion de projets», explique Corine Loreaux Mazier. « La société du Grand Paris est une entreprise inédite de par sa dimension et l'ampleur de ses projets. Et son projet du futur s'inscrit pleinement dans une empreinte durable du territoire et dans mes convictions personnelles ! ».

Trophée argent : Jean-Nicolas Lintz, directeur des achats - Groupe Demathieu Bard

« Les achats sont avant tout des rencontres. C'est la chance de rencontrer des personnes qui m'ont fait découvrir autre chose ». Après un parcours aux achats chez Vinci et Eiffage, Jean-Nicolas Lintz a pris ses fonctions de directeur des achats au sein du groupe Demathieu Bard en septembre 2020, en pleine crise sanitaire. Un contexte très particulier qui lui a valu d'aller à la rencontre de ses équipes pour comprendre leurs attentes « et gagner leur confiance », selon ses mots. L'humain est au coeur de ses préoccupations : « Nous avons une grande richesse de profils au sein du Groupe. Mon défi principal est d'unifier tous les talents, de développer des compétences nouvelles et de fidéliser les collaborateurs en leur proposant un projet clair et ambitieux». Pour créer une nouvelle culture achats chez Demathieu Bard, une formation spécifique a été mise en place pour l'ensemble des acheteurs du Groupe. Dans la même idée, le directeur achats plaide pour travailler en filière avec les autres acteurs du BTP, afin de « réinventer des partenariats avec des clients, des investisseurs, des sous-traitants afin de faire évoluer à terme le positionnement des directions des achats vers une direction des ressources externes». Parmi les challenges à relever figure celui de positionner les acheteurs comme business partner au sein de l'entreprise. Un défi dans un secteur comme le BTP souvent très décentralisé avec des petites BU. Ainsi, les achats ont su conquérir un positionnement stratégique au sein de l'entreprise poussés par la forte croissance du Groupe qui a multiplié son chiffre d'affaires par 3 en 10 ans, « la filière achats est devenue un véritable "business partner" que ce soit dans les phases de prospection, d'exécution et d'exploitation, souligne le directeur achats. Elle a naturellement soutenu cette croissance que ce soit en déployant de nouvelles activités ou en analysant des marchés fournisseurs et sous-traitants sur les nouveaux territoires ».

Côte achats responsables, la direction des achats a pour objectif de monter en puissance sur ces sujets. « En 2022, nous nous concentrerons plus précisément sur les aspects environnementaux. Pour cela nous travaillons au sein du comité développement durable avec toutes les directions du Groupe : opérations, prévention, développement durable, innovation, etc. Nous avons déjà obtenu des premiers résultats notables : signature d'un partenariat avec Cycle Up pour faciliter le réemploi des matériaux, signature de contrats cadre avec des professionnels du traitement des déchets pour améliorer le tri de nos déchets de chantier, amélioration de l'isolation de nos bases vie, électrification rapide de notre flotte automobile, etc »,précise le directeur achats. Le Groupe travaille également au sourcing de matériaux biosourcés, des bétons bas carbones en développant avec les fournisseurs des innovations produits mais aussi en travaillant étroitement avec l'ensemble des services comme avec la Direction de l'innovation technique. « Chacun amène sa pierre à l'édifice comme la Direction de l'innovation technique qui remonte du béton de bois qu'elle a sourcé, les achats qui travaillent sur la relation fournisseurs pour sécuriser... », explique le directeur achats. Parmi les futurs défis à venir figurent également la digitalisation des processus, la contribution au bilan carbone Groupe et l'exercice des métiers dans un contexte inflationniste. « Autant de sujets qui donnent de la profondeur et du sens à notre métier », conclut-il.

Trophée bronze : Sandrine Crasnier, directrice achats - Spie France

Sandrine Crasnier vient de fêter ses 20 ans au sein de SPIE France, société de services multi-techniques dans les domaines de l'énergie et des communications. Une belle carrière qui lui a permis d'occuper divers postes à responsabilité dans les achats, dont celui de directrice des achats depuis 2017. Diplômée d'une école d'ingénieur en 1996, Sandrine Crasnier s'est orientée dès le début de sa carrière dans les achats. "J'ai un diplôme en ingénierie mécanique et j'ai eu l'occasion de réaliser un stage dans les achats durant mes études. Cela m'a beaucoup plu", se souvient-elle. Forte de cette première expérience réussie, Sandrine Crasnier devient acheteuse chez Philips Lighting en 1996, une fois son diplôme en poche. Elle y restera 6 ans, avant de rejoindre SPIE en 2002. Elle occupe alors un poste d'acheteuse confirmée dans la filiale régionale du groupe à Nantes. Un an plus tard, elle devient responsable achats de la région grand ouest. "Il s'agissait de mon premier poste de manager", précise-t-elle. En 2005, elle se voit confier la direction régionale de l'immobilier, en plus de ses responsabilités dans les achats.

L'année 2017 marque un tournant dans la carrière de Sandrine Crasnier. SPIE France entame, cette année-là, une profonde réorganisation de ses activités. Jusqu'alors organisé de façon géographique, le groupe a décidé d'aligner l'ensemble des six filiales régionales au niveau national et de créer six filiales métiers. "Dans ce cadre, j'ai été promue directrice des achats pour l'ensemble des activités du groupe en France", indique la directrice des achats. Elle passe d'un volume annuel d'achats de 200 M€ à 1,6 Mrds € et doit manager 250 acheteurs (contre 50 auparavant). "Ce fut un travail assez complexe à mettre en oeuvre, tant en termes de management que de création d'identité pour la direction des achats", souligne Sandrine Crasnier. Les filiales métiers sont devenues pleinement opérationnelles en 2018. Quatre ans après, la direction des achats a gagné en maturité. "Nous avons opéré un virage RSE, via, notamment, la création il y a un an d'un comité achat RSE chargé de déployer la politique d'achats responsables au sein de SPIE France", informe Sandrine Crasnier. Les achats sont aussi engagés dans un processus de labellisation relations fournisseurs achats responsables, décernée par le médiateur des entreprises et le CNA. "Nous avons également lancé le projet Mysourcing, qui consiste à digitaliser plusieurs processus", relate la directrice des achats. Ces trois dernières années, SPIE a notamment mis en place plusieurs outils digitaux (ERP, e-procurement, plateforme sous-traitants, e-learning, plateforme d'innovation, robot d'automatisation des tâches). "Ces outils nous aident aussi à mieux maîtriser les risques RSE", précise Sandrine Crasnier. Par ailleurs, elle a créé, il y a deux ans, l'université des achats de SPIE France. "Celle-ci vise à accompagner l'évolution des compétences de nos collaborateurs, via notamment des formations. Dans ce cadre, nous avons dressé neuf profils de métiers dans notre filière achats, avec les compétences associées et les formations requises, ainsi que l'ensemble des parcours de carrière ", détaille-t-elle. Cette initiative l'atteste : la directrice des achats attache une grande importance au développement de ses équipes.

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