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[Étude] Mise en place de la directive européenne sur la chaîne d'approvisionnement : quels sont les effets anticipés ?

Publié par Magdalena Saczawa le | Mis à jour le
[Étude] Mise en place de la directive européenne sur la chaîne d'approvisionnement : quels sont les effets anticipés ?

Le devoir de vigilance est entré en vigueur le 26 juillet. Une enquête menée par Inverto souligne les nouveaux défis auxquels doivent faire face les retailers et les entreprises de biens de consommation. La majorité des entreprises indiquent avoir déjà pris des mesures afin de se conformer à la CS3D.

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Selon l'étude menée par Inverto - BCG, 74 % des entreprises du secteur des biens de consommation considèrent la directive CSDDD comme une opportunité d'imposer le respect des droits de l'homme et la protection de l'environnement. En effet, la directive impose aux entreprises la mise en place d'actions correctives afin d'éviter d'éventuelles sanctions telles que:

- intégrer le devoir de vigilance dans les politiques de l'entreprise;

- recenser et cartographier les risques;

- prévenir ou atténuer les incidences potentielles et réelles avec des plans d'actions adaptés aux activités de l'entreprise, des modifications contractuelles, des ajustements de projets, d'investissements ou de gestion;

- établir et maintenir une procédure de réclamation et d'alertes internes;

- contrôler en continue l'efficacité de la politique et des mesures de vigilance et communiquer publiquement sur le devoir de vigilance.

Un manque de visibilité interne pour la mise en place des mesures

77 % des entreprises interrogées estiment le fait de se conformer à la directive comme réalisable et ont, ce faisant, déjà entrepris des actions telles que l'élaboration d'un rapport financier annuel (75 %), l'optimisation des processus d'identification des risques liés à la RSE (73 %) et l'introduction de critères de sélection des fournisseurs (72 %). Ombre au tableau, 22 % des répondants ignorent si des mesures ont été mises en oeuvre dans leur entreprise ce qui signale un manque de visibilité et de communication interne. Ce pourcentage s'élève même à 29 % dans le secteur de l'industrie des biens de consommation (+7 points).

Progrès et perspectives pour des coûts modérés ?

73 % des participants à l'étude anticipent que la mise en place de la directive CSDDD générera un surcoût faible ou modéré. Cependant, à long terme, 68 % pensent que les investissements seront rentables et positifs pour l'entreprise avec une amélioration de l'image de l'entreprise dans 63 % des cas, une meilleure coopération avec les fournisseurs pour 57%, un avantage concurrentiel dans 56 % et le respect des droits de l'homme et des droits du travail (53 %).

Manque de compréhension et manque de transparence

Malgré les opportunités, de nombreux participants sont sceptiques quant à la mise en oeuvre concrète de la directive. Les principaux défis identifiés sont le manque de compréhension des réglementations dans 30 % des cas et la transparence de la chaîne d'approvisionnement pour 26 %. En conséquence, 50 % des répondants souhaitent une meilleure formation des employés en gestion des achats et de la chaîne d'approvisionnement, soit 13 % de plus que dans les autres secteurs.

46 % des décideurs dans l'industrie des biens de consommation déclarent déjà se conformer pleinement aux lois nationales sur la chaîne d'approvisionnement en Allemagne et en France, contre 36 % pour les réglementations européennes plus strictes. Comme l'affirme Isabelle Pinto, managing director chez Inverto : " Pour s'adapter avec succès aux nouvelles mesures de la CSDDD, il est essentiel pour les entreprises d'élaborer un plan de performance transverse alliant performance économique, engagement RSE et résilience accrue."

Une directive qui rentre progressivement en vigueur pour toutes les entreprises faisant plus de 450 millions d'euros de CA

La nouvelle directive européenne sur la chaîne d'approvisionnement concerne toutes les entreprises de l'Union européenne employant plus de 1 000 personnes et générant un chiffre d'affaires annuel supérieur à 450 millions d'euros. Pour rappel, les dates d'entrée en vigueur varient selon la taille de l'entreprise et son chiffre d'affaires : juillet 2027 pour les entreprises avec plus de 5 000 employés et un chiffre d'affaires supérieur à 1,5 milliard d'euros, juillet 2028 pour les entreprises avec plus de 3 000 employés et un chiffre d'affaires supérieur à 900 millions d'euros et enfin juillet 2029 pour les entreprises avec plus de 1 000 employés et un chiffre d'affaires supérieur à 450 millions d'euros.

Méthodologie

L'étude a été menée en novembre et décembre 2023. Plus de 680 décideurs en Allemagne et en France ont été interrogés, dont 117 travaillant dans le secteur du retail et des biens de consommation.

 
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