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Quelles priorités pour les départements achats en 2025 ?

Publié par Geoffroy Framery le

Quid de la 16e édition de l'étude AgileBuyer - CNA sur les tendances et priorités des départements achats ? Au pays de l'inflation, la réduction des coûts est visiblement "ROI". Un objectif qui fleure le maintien de la compétitivité et de la valeur des entreprises. La gestion des risques est également toujours en odeur de sainteté avec en ligne de mire, les défaillances d'entreprises et les possibles effets domino et les cyberattaques. Même si les directions achats ont renforcé leur agilité à l'aune des différentes crises, les tensions géopolitiques et les défis liés à l'énergie et aux matières premières demeurent préoccupants. Enfin, les objectifs liés à la RSE, notamment la décarbonation se normalisent dans les priorités des achats, bien que le sujet entraîne une hausse des coûts. Côté sujets qui décrochent, la relocalisation et la réduction de la dépendance à la Chine perdent de la vitesse cette année. L'ensemble des faits saillants de cette étude en images.

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Défaillances fournisseurs et cyberattaques, les deux risques achats de 2025

C'est le chiffre fort de l'étude : 65% des directions achats considèrent que le risque de défaillances fournisseurs sera un enjeu crucial en 2025, suivi par le risque de cyber-attaques (42%). Le manque de ressources est égalent cité (40%), suivi de la demande supérieure à l'offre (30%). Le risque d'effet domino est fort. La chute de fournisseurs clés pourraient entrainer celles de leurs clients s'ils ne peuvent plus produire à cause de ce manque. Début 2024, la Banque de France dévoilait que près de 55 500 entreprises avaient fait défaut en 2023. En novembre de la même année, le nombre avait déjà frôlé les 65 000 entreprises françaises en défaillance sur les 12 derniers mois, soit le niveau le plus élevé depuis 15 ans. Le constat est aussi inquiétant à l'échelle mondiale, où l'augmentation du nombre de défaillances en 2024 est de l'ordre de +11%. Même si toutes les tailles d'entreprises sont concernées, le phénomène touche particulièrement les grands groupes (CA supérieur à 50M€) : +26% par rapport à 2023, avec 344 cas recensés sur les trois premiers semestres de 2024. L'enjeu de la cybersécurité n'en est pas moins préoccupant : selon un rapport récent de Cohesity, les cyber-attaques connaissent une recrudescence phénoménale. Rien qu'en France, 86% des entreprises sondées ont avoué avoir été victime d'une cyber-attaque de type rançongiciel en 2024, contre 53% l'année précédente. Une étude de Statista indique que le coût lié aux cyber-attaques atteint les 122 milliards d'euros en 2024. En 2016, ce coût était de 4,8 milliards. L'autre aspect de ces cyber-attaques est la vitesse à laquelle les méthodes évoluent et font preuve de sophistication, principalement grâce aux avancées de l'IA. Les départements achats ont de quoi tirer la sonnette d'alarme.

Ententes illicites entre fournisseurs, un sujet d'inquiétudes croissantes en 2025

En progression, 60% des directions achats pensent faire face à des situations d'ententes illicites (ou cartels) entre leurs fournisseurs d'une même famille d'achats. Les cartels sont toujours plus actifs comme le montrent les nombreuses condamnations en 2024.

Rappelons que l'entente illicite se définit juridiquement comme l'association de plusieurs entreprises à travers une décision, un accord ou toute autre pratique concertée ayant pour objet ou pour effet de fausser le libre jeu de la concurrence sur un marché. La pratique est interdite par l'article 101 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne.

Audits sur les droits humains, une copie achats très inégale

En 2025, 61% des départements achats sondés ne pratiquent pas d'audits externes relatifs aux droits humains sur les sites de leurs fournisseurs critiques. Plusieurs raisons peuvent expliquer l'absence d'une telle pratique : les coûts élevés, le manque de ressources ou d'informations fiables, ou encore la méconnaissance des obligations légales. Cette pratique s'intègre pleinement dans une démarche de conformité aux réglementations en vigueur, qu'elles soient nationales (Loi de 2017 relative au Devoir de Vigilance) ou européennes (Directive CS3D).

Coûts et prix : 3 Tendances Fortes

1. Début de déflation : 67% des directions achats renégocient certains contrats avec leurs fournisseurs dans un contexte de début de déflation.

2. Les fournisseurs des secteurs « à forte réglementation RSE » poussent les prix vers le haut en prétextant la réglementation contraignante. Ainsi, 57% des directions achats pensent que leurs fournisseurs utilisent la RSE pour augmenter les prix.

3. Globalement, la réduction des coûts restera une priorité en 2025 pour 77% des directions achats, avec une forte disparité entre secteurs privé et public : réduire les coûts sera la priorité pour 87% des directions achats du secteur privé, contre seulement 52 % dans le secteur public dans une période de dérapage budgétaire.

Une gestion des risques fournisseurs objectivée pour 77% des entreprises

En 2025, ce sont à nouveau 77% des directions achats qui auront des objectifs en matière de gestion des risques fournisseurs. Et 74% des directions achats pensent que les crises géopolitiques vont impacter leur stratégie achats en 2025.

Le recours à l'IA grimpe en flèche

La tendance montre une utilisation de plus en plus importante de l'IA dans les achats : 40% en 2025, soit 15 points de plus qu'en 2024. La digitalisation est plus que jamais un sujet au sein des achats, et le potentiel grandissant de ce type d'outils dans le quotidien des directions achats n'est pas pris à la légère. Sans grande surprise, c'est dans le secteur de l'informatique et des télécoms que les départements achats font appel à l'IA au quotidien (à 59%), suivi par l'industrie lourde (à 56%) et le secteur de la mode/luxe (55%).

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