DossierAcheter français, mythe ou réalité ?
7 - Vers un Buy American Act à la française ?
Pour aller dans le sens du Gouvernement, les acheteurs doivent-ils être contraints d'acheter davantage français ?
" On demande souvent aux directeurs achats de calculer leurs taux d'achat à l'international, calculer ce même taux à l'échelle nationale ne serait pas une vaine exigence non plus ", avance Pierre Pelouzet, actuel médiateur des relations interentreprises.
Quid des acheteurs publics ? " Le " made in France " est une notion qui n'existe pas dans le Code des marchés publics ", explique Wilfried Boudas, directeur des achats de l'Ugap.
Cependant, certains marchés publics sont naturellement plus favorables que d'autres à des achats de proximitécar ils font appel à des ressources locales. " Les marchés de prestations de services et de prestations intellectuelles font précisément appel au tissu économique local et permettent à des entreprises françaises, notamment des PME, de se développer ", précise-t-il.
De plus, " l'allotissement des marchés avec une bonne connaissance du tissu économique peut permettre de réaliser une part plus importante d'achats à l'échelle locale ". Arnaud Montebourg exhorte les acheteurs publics " à faire preuve d'achats patriotiques ".
Le ministre du Redressement productif regrette qu'il n'existe pas une directive européenne sur le modèle du Buy American Act, loi fédérale et protectionniste américaine de 1933 qui impose l'achat de biens produits sur le territoire américain pour les achats directs effectués par le Gouvernement.
À défaut de protectionnisme, la notion de patriotisme économique devrait-elle être mise en avant ? " Si en France, le made in France est un argument de vente dans le BtoC, il n'a aucun impact dans le BtoB ; à l'inverse de l'Allemagne où les achats B to B sont patriotiques ", détaille Olivier Wajnsztok.